40 ans à la barre - Bernard Rubinstein - Editions Glénat - NDL

40 ans à la barre - Bernard Rubinstein - Editions Glénat - NDL

Posté par : LIVRES DE MER
29 Janvier 2020 à 11h
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Note de lecture :

Voilà une belle évocation de ce monde qui nous a enthousiasmé depuis 1/2 siècle. Enthousiasmé mais aussi fait rêver et nous a aidé, voire poussé, à mettre la main à la manivelle de winch. Toutes ces vies sont narrées avec passion et si beaucoup de faits sont connus certains détails sont plaisants à re-découvrir comme par exemple le détail du « sauvetage » de Poupon par Peyron dans les 40èmes. On prend du plaisir à se laisser porter par ces anecdotes bien souvent prises sur le vif par un auteur qui sait de quoi il parle et qui en parle très bien.

   Car tous, il les a tous connus, les plus grands coureurs, les plus grands navigateurs, les architectes et les constructeurs de légende. 
 En 40 ans de reportages sur des bateaux de course et d'essais de prototypes pour la presse nautique, le journaliste Bernard Rubinstein a tissé des liens indéfectibles, porté par son amour de la mer et des bateaux.
  Comment mieux comprendre l’écriture et la mise en œuvre de ces 40 ans d’autobiographie marine et la rencontre avec ce petit bout de l’océan breton qui sent le pâté Hénaff. Stylo et appareils photo (étanches) toujours prêts, clichés incroyables confiés à lui pour le livre : on a du mal à s’éloigner de ces carnets si attachants. Tout est résumé forcément.  Rubi nous évoque son plaisir d’enfant à jouer avec l’eau, mais les années passent et la découverte des chantiers navals, puis des bateaux, puis des courses et enfin de ceux qui en vivaient.

Par chance, tout a commencé en 1973 lorsque Tabarly le prend avec lui sur Penduick VI pour la première Withbread alors qu'il ne le connaît pas, juste sur la recommandation d'un ami. Devenu équipier, il découvre Tabarly, l’un des plus grands, l’unique, sans qui ces 40 ans ne seraient pas là.
Cette rencontre a bouleversé sa vie et tout au long du livre l'esprit de Tabarly irradie à l'image de cette magnifique photo en page de couverture.
Pas de scoops, ni de révélations inédites mais des anecdotes, des histoires d'amitiés, des récits de grands moments dans des lieux mythiques. Nous les connaissons mais on ne se lasse pas de les retrouver tant cette période a été riche et enivrante pour ceux qui aiment la navigation. Difficile de ne pas se laisser envahir par la nostalgie ...   

Ebloui par les phares de toutes sortes, il nous fait partager une semaine de vie avec les gardiens de celui de Cordouan. Avide de découvertes, il nous emporte au plus loin, invité par Coville pour naviguer sur l’Hudson (son « rêve américain ») ou au plus près, de Paris ou Rochefort dans des ateliers d’un autre âge ou chez des artisans au savoir-faire unique pour la reconstruction de l’Hermione.

Avant de conclure ce livre exceptionnel, Bernard Rubinstein confie « chaque matin j’appuie sur le petit bouton rouge de mon poste de radio marine pour écouter les mauvaises nouvelles du monde ». Le marin « Rubi » reste journaliste  !

Depuis ses débuts marins, architectes et constructeurs de bateaux ont évolué à tel point que Rubi dit « Je n’ai jamais vu ça, ces bateaux sont complètement fous. Inhumains ». Seraient- ce là des « mauvaises nouvelles du monde » ?

    Cependant il y a une ombre au tableau et non des moindres : aucune femme dans cette galerie de portraits, juste un court paragraphe sur Florence Artaud. Pourtant il avait le choix parmi toutes ces navigatrices qui ont forcé l'admiration grâce à leurs exploits et leur personnalité sans compter la difficulté supplémentaire d'avoir à s'imposer dans un monde d'hommes.  Mais il n'a pas dû les rencontrer ! Dommage…
Quoi qu’il en soit, bravo Rubi et merci.

Anne Goursat, Françoise Tran et Jean-Pierre Gachet pour la commission Livres De Mer

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