Je ne danse que sur les vagues - Gilles Le Baud - Ed Glenat -

Je ne danse que sur les vagues - Gilles Le Baud - Ed Glenat -

Posté par : LIVRES DE MER
13 Juillet 2017 à 06h
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Note de lecture :

Livre qui prend par surprise, nous embarque  dans l’aventure,  même sans être attiré à priori par les récits de course. Mais là il ne s’agit pas de n’importe quel concurrent ! Il s’agit de Gilles Le baud qui a construit le célèbre Kelt 6m20 et qui a aussi gagné par 2 fois  la Solitaire du Figaro (alors appelée course de l’Aurore)  dans les années 70.  On est en 2013, quarante ans après sa première victoire, à la retraite et miné par l’arthrose, il décide de  retenter sa chance, face aux enfants de ses anciens concurrents ! Cela donne un livre passionnant et attachant. Le récit alterne avec habileté entre les époques, fin observateur, il pointe les évolutions, humaines et techniques ainsi que les permanences.

Quel plaisancier n’a pas rêvé de faire, au moins une fois, une grande course au large ? La plupart, à force de contempler les tableaux arrières dans des régates côtières, ont très vite renoncé. Quelques-uns, plus audacieux, ont persévéré. Très peu ont été jusqu’à concourir à une de ces épreuves ultimes comme la Solitaire du Figaro. Gilles Le Baud est donc de ceux-là, deux fois vainqueur de l’Aurore en 1973 et 1978, il récidive à 65 ans en 2013. 

  Il suit un programme sportif intensif et une remise à niveau complète dans le domaine de l’informatique. Son entraînement est communicatif et quand la course commence, on s’accroche avec lui pour une bonne place à l’étape. Mais finalement pour lui, ce n’est pas le plus important. Il fait de son mieux, se donne à fond mais il accepte aussi ses limites avec simplicité ; il se tient sur une ligne de crête entre se battre et prendre du plaisir, belle leçon, valable à tout âge.

    Il nous livre aussi tous les dessous de la course, les concurrents excentriques, les moments tragiques et les moments drôles, la belle amitié entre les coureurs et les désopilants schmilblicks de Jean-Yves Chauve,  président de STW !

Son récit, très bien écrit, alerte, sincère autant que modeste, souligne surtout l’écart énorme entre les premières courses de l’Aurore et les actuels Figaro. Son livre est aussi un hommage aux  Figaristes dont il donne tous les noms en fin de volume. Porter un spi par force 8, résorber un cocotier de nuit dans la piaule, veiller des dizaines d’heures jusqu’aux hallucinations délirantes, optimiser sa route, rerégler ses voiles des centaines de fois… telle est la routine de ces forçats volontaires de la course au large, athlètes de haut niveau de plus en plus professionnels. Certes l’écart avec la pratique du plaisancier hauturier ordinaire parait énorme mais n’oublions pas que la course au large est aussi le laboratoire des innovations dont nous profitons tous.

 Un très grand merci à Gilles pour son exploit et aussi pour ce très beau livre de mer.

Anne Goursat, Jacques de Certaines et Thérèse Collet pour la Commission Livres de Mer

 

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