Un Capitaine de Belle Plaisance – Note de Lecture

Ce petit roman, consacré plus à la découverte de la plaisance par un « éléphant » qu’à la Belle Plaisance (voiliers du patrimoine), se lit avec plaisir.

Si vous rencontrez un type perdu au fond d’une région agricole et qui cherche à avitailler, prenez garde cela peut vous conduire à muer et quitter votre peau de terrien pour revêtir celle d’un marin. L’auteur nous conte l’histoire d’une rencontre d’un villageois un peu désœuvré, figure locale dans le sport qu’il pratique, le cyclisme, qui rencontre un drôle de gars qui navigue comme en couple avec son bateau et qui rejoint la mer pour appareiller En donnant un simple coup de main à cet extraterrestre,  le héros de ce roman va effectuer un parcours initiatique qui fera de lui un marin.

Dès le premier chapitre, la qualité d’écriture nous accroche, ce qui hélas n’est pas toujours le cas dans les livres de mer. Les descriptions de cette découverte de la voile sonnent assez juste ainsi que le personnage du capitaine. Les sites évoqués sont assez classiques, sauf sans doute pour la nuit aux Roches-Douvres, réputées inhospitalières depuis Victor Hugo.

On peut cependant regretter quelques faiblesses : d’une part la figure du jeune marin en bordée, se saoulant à chaque escale, relève heureusement d’une imagerie un peu ancienne.

De plus, même si ce n’était pas le but, le récit manque un peu de surprises : dés les premières lignes de beau temps nocturne, on se doute qu’il va y avoir un coup de vent pour justifier ce parcours initiatique, de même que l’on n’imagine pas un moteur sans panne, un échouage sauvage sans incident ou une fin de récit sans amourette… Toutefois, l’amitié inattendue de Gwendal et Romain, et la découverte d'une manière de vivre insoupçonnée jusqu'alors pour Romain portent ce livre plus loin. L'amour de la mer et des beaux bateaux y est vivant. Beaucoup de jeunes capitaines ou skippers pourraient prendre modèle sur Gwendal pour son respect de son voilier et son comportement en navigation à voile.

C’est un livre sympathique qui se lit avec plaisir à condition de ne pas être rebuté dés le départ par la préface de l’amiral Lagane. C’est une belle histoire facile à lire qui vous distraira tout en vous amusant par les premiers pas et faux-pas d’un futur voileux.

Gilles de Rauglaudre, Jacques de Certaines et Thérèse Collet pour la commission des Livres De Mer