Un voyage autour du monde - Olivier Mesnier

Un voyage autour du monde - Olivier Mesnier

Posté par : LIVRES DE MER
14 Juillet 2015 à 14h
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On a le droit de ne pas aimer la mer (ce serait dommage)… on a aussi le droit de ne pas aimer les gros livres et celui-là totalise près de 1000 pages en petits caractères. La première impression, quand on ouvre ce Voyage autour du monde peut être le découragement.

Le découragement se teinte d'agacement quand on se rend compte que chaque journée de traversée est détaillée, que des détails sont répétés inlassablement et agacement de cette coquetterie anglomaniaque récurrente, qui fait écrire reef au lieu de récif, spare pour pièce détachée, truck pour camionnette, ETA (Estimated Time of Arrival) pour heure d'arrivée, etc.

Cependant 3 ans, 3 océans et 36000 milles ne se racontent pas en quelques pages et ce gros pavé est à la fois journal de bord, album de souvenirs, guide nautique, guide touristique, manuel de navigation, traité philosophique, manuel d'histoire et de géographie. Certes l’auteur aurait pu suivre une formation en contraction de texte et couper quelques passages mais les détails géographiques ou historiques de ses récits d’escale font aussi l’intérêt de ses livres. Ce n’est pas un survol du tour du monde mais une découverte à partager.

il faut reconnaître qu'il y a beaucoup à prendre et à apprendre de cet énorme ouvrage Il faut reconnaître également qu'Olivier MESNIER, 54 ans au départ, s'embarquait dans l'aventure avec une expérience largement supérieure à la moyenne des plaisanciers hauturiers. Les candidats à la Grande Boucle trouveront dans ce Voyage autour du Monde (le titre est repris sans état d'âme particulier au Journal de Bougainville) de quoi rêver et préparer le leur.

Toutefois, la lecture est parfois ardue, pas de paragraphe, trop de détails… l’auteur diverge beaucoup sur des tas de sujets ; peut-être aurait-il du faire deux livres, un récit de voyage et un livre technique aidant à la préparation d’un tour du monde.

Mais finalement à la fin du tome 2 on est un peu triste que le voyage s’arrête car l'ensemble est intéressant malgré une écriture demandant beaucoup de concentration.

 Des réflexions personnelles de l'auteur, livrées avec sincérité et précision, se dégage le portrait d'un skipper-pater familias de choc, une locomotive généreuse à qui la carrure physique, l'expérience, et le métier de chef d'entreprise donnent une force de conviction et d'entraînement exceptionnelle, qui s'exerce en ligne droite. La famille suit, et le livre donne fort heureusement la parole à Barbara pour un témoignage qui intéressera les compagnes des candidats à cette grande boucle, et qui constitue un contrepoint bienvenu à la vision du grand homme. Celui-ci ne désigne son épouse de 15 ans plus jeune que sous le nom de « mon joli lieutenant » et nous donne à croire que son principal rôle à bord, en dehors d'être jolie, est d'être chargée de ce que ne veut pas faire le capitaine : la cuisine, la vaisselle, le linge, et les cours du CNED.

Au total, ce livre bien enraciné dans l'époque, est assez emblématique d'une certaine catégorie de navigateurs : une famille (recomposée) qui s'offre avec audace et énergie une parenthèse pour sortir du cadre et aller voir ensemble le vaste monde. Un budget important et toutes les ressources   de technologie et de consommation qui lui permettent... d'approcher l'autre société, celle de tous les antipodes. C'est tout le paradoxe (et les limites) de l'exercice.

Ceux qui sont un peu las des tours du monde à la voile racontés en cent pages comme des marathons nautiques dont on gomme les détails apprécieront cette narration soignée d’un long vagabondage où ni l’équipage, ni les populations rencontrées, ni les mouillages sauvages, ni le bateau lui-même ne sont trop brièvement évoqués.

 Brigitte Eude, Jean-Michel Sautter et Jacques de Certaines pour la commission Livres De Mer.

beaucoup de condescendance dans ce commentaire élitiste et selon moi hatif: Pour tout candidat à un voyage similaire, cet ouvrage est une bible à tous égards, technique, nautique et humain. Reprenons points par points Comment se décourager de 1000 pages qui se dévorent goulument, dont on voit le cours s'envoler trop vite... Ah c'est déjà fini!!. C'est un peu comme une navigation où l'on s'embarque avec quelques centaines de miles devant soi et dont on déplore la fin lorsque la terre apparait. Quelques anglicismes? certes, mais depuis l'avènement du GPS (global pos..... oups!) et s'agissant d'un tour du monde, qui s'en offusquera? la technique marine regorge d'anglicismes (spinnaker) et de néologismes (code 0) intraduisibles. En l'espèce, leur usage est sporadique et plutôt opportun. Indiscutablement, l'auteur est doté d'une forte personnalité. Sa compagne qu'on prétend reléguée au rang de 'reposeuse' du guerrier devait sans doute l'ignorer avant de s'embarquer.... Soyons sérieux, nous gérons tous un partage des tâches à bord, ne serait-ce que dans le but légitime d'éviter les conflits d'autorité. Après tout y a-t-il beaucoup plus de noblesse à faire tourner le winch que le lave-linge? tout dépend du point de vue du lecteur et chacun place sa virilité où il le souhaite Et oui, il faut sans doute un budget important pour emmener sa famille autour du monde dans des conditions de sécurité et de confort qui rendent le voyage attractif à un équipage profane. Moitessier (piètre exemple de chef de famille) disposait de peu de moyens et pouvait s'offrir le risque de couler MT2 aux Antilles; l'auteur ne voulait sans doute pas s'offrir le même luxe.... Bref, ce livre est sans égal: il relate un long périple avec clarté et précision, enthousiasme et humanisme. Il décrit une tranche de vies, des conditions de voyage contemporaines avec efficacité. Enfin il suscite l'envie, l'appétit de naviguer et de voyager. Vous aurez donc compris que je suis fan de cet ouvrage et admiratif de son auteur. Un point de vue qui équilibre le vôtre Bonne navigation à tous Hervé

Je viens de terminer (Septembre 2018) la lecture des 2 tomes du livre "Voyage autour du Monde..." et je souhaite réagir à la critique étonnante du comité de lecture de l'association STW. Le ton est acerbe, résolument critique et il est étonnant de lire sur un site censé faire la promotion des livres de mer, tout autant que celle de la grande croisière à la voile et du voyage en bateau autant de reproches, récurrents et non fondés. Le format du livre, trop volumineux et la taille des caractères, trop petite, font l'objet d'une première attaque, inepte, tant c'est la qualité de la narration qui importe, or dans cet ouvrage l'on ne déplore aucun essoufflement dans l'écriture, le style est au rendez-vous, la plume maîtrisée. Le comité de lecture préfère peut-être les romans, mais l'objectif de l'auteur a été de raconter la réalité de la globaiité d'un tour du monde à la voile d'aujourd'hui, en croisière et en famille. Sous tous ces aspects. Et ce livre répond à la plupart des questions que se posent les candidats au grand départ. Un livre utile donc, ce qu'aurait dû relever STW, non? La remarque sur les anglicismes trop redondants, sur un site franco-français qui a lui-même choisi de s'appeler "Sail The World" est particulièrement cocasse. Pour ne pas dire ridicule. Le commentaire sur le budget de ce voyage présenté comme important et muni de "toutes les ressources de technologie et de consommation" (servant ainsi à donner l'image de nantis s'improvisant ethnologues du tiers-monde) constitue, là aussi, une erreur d'importance, peut-être même le signe d'une certaine mauvaise foi. Ce voyage a été abordé, comme indiqué dans les premières pages, comme se situant au plus dans la moyenne des budgets, voire plutôt inférieur à cette moyenne. Bateau d'occasion, pas d'équipements inutiles ou luxueux, pas de séjour en marinas, aucun voyage de retour en avion au pays en 3 ans... Il est aussi souhaité une approche plus synthétique, moins de digressions et de détails techniques. C'est-à-dire qu'il aurait fallu enlever toute la teneur et le charme de ce récit fait, justement de multiples angles de vues? Pas de ligne éditoriale, non, juste la réalité, forcément diverse, de 3 années passées autour du monde. Le succès du livre provient certainement aussi du nombre d'informations utiles qui sont délivrées par l'auteur, dont la formation et l'expérience maritimes apparaissent sensiblement supérieures à la moyenne, comme le relève justement d'ailleurs cette fois STW. Que dire de la critique du titre même et du reproche fait à l'auteur "d'avoir repris sans état d'âme particulier le titre du journal de Bougainville" si ce n'est que le comité de lecture n'est pas allé jusqu'au bout de l'ouvrage : dans le chapitre "Remerciements", l'auteur honore la mémoire de Bougainville, avec un bel hommage, rendant ainsi à César ce qui est à César... Autant de critiques apparaissant mal fondées amènent à s'interroger sur l'objectivité du comité de lecture d'une association censée promouvoir la pratique de la grande croisière à la voile, et sur la bonne compréhension de son rôle vis-à-vis des praticiens de cette activité, dont l'auteur apparaît plutôt comme une référence, me semble-t-il... "Voyage autour du Monde..." est avant tout le récit d'un rêve concrétisé et le reflet de l'authenticité de son auteur.L'on ne peut que plébisciter cette épopée familiale riche d'anecdotes, moderne et attachante. Les propriétaires de voiliers de voyage ne semblent pas s'y être trompés, eux, qui ont assuré à cet ouvrage très informatif et très documenté un succès qui ne se dément pas, lequel a nécessité une nouvelle édition...

Bonjour, Avant tout sachez que le comité de lecture est composé de navigateurs à la voile, de grande croisière, de longues routes pour certains d'entre nous. Si les livres d'Olivier Mesnier ont activé la rédaction d'une note de lecture c'est qu'ils ont retenu notre attention pour leur qualité et justement la richesse des informations que l'on peut y trouver. Le rôle de notre commission est de mettre en avant des livres de mer dignes d'intérêt, entrant dans l'esprit STW et ce "voyage autour du monde" en fait partie... sinon aucune note de lecture n'est rédigée. En étant attentif à notre note de lecture vous pourrez y lire notre intérêt ... mais il est de notre rôle de relever également ce qui peut paraitre un peu plus difficile à aborder (longueur, écriture, anglicismes...) et cette introduction qui ne vous a pas plu était le tremplin pour indiquer que malgré cela les 2 tomes de cette aventure était à lire pour apprendre, partir en voyage et/ou préparer son propre voyage... Nous sommes donc bien tous d'accord !!! Thérèse Collet Directrice de la commission Livres De Mer

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