DES GAMBIER A TAHITI - MAI JUIN 2021
Chers amis,
Notre vidéo sur https://youtu.be/ShwmW7ry_cE
Depuis les Gambier, notre mois de mai va être consacré à une lente remontée vers Tahiti, pour une mise à sec de Noa, les travaux de routine, et un retour en France de quelques semaines.
HAO
Après une navigation paisible le premier jour, nous faisons face à une mer assez agitée, puis nous livrons une véritable bataille pour franchir la passe de Hao, réputée difficile. Hao est un grand atoll (près de 40 km dans sa grande dimension) qui n’a qu’une passe, où le courant est très fort et presque toujours sortant. En calculant au mieux, nous affrontons un courant de 7 nœuds, contre lequel il nous faut batailler en mettant le génois et le moteur à fond. En suivant l’avancée de Noa sur l’écran du pilote, on peut voit qu’on recule, alors qu’on a visuellement l’impression d’avancer. Notre capitaine s’étant frotté à ce jeu dans le golfe du Morbihan, il réussit à passer. D’autres voiliers ont dû renoncer.
Hao a été durant toute la période des essais nucléaires la base logistique de Mururoa. Il en reste peu de choses aujourd’hui : quelques infrastructures et quelques sang-mêlé ! Les derniers militaires ont quitté les lieux en 2000, et nettoyé le site avant de partir. Le village Otepa nous offre un léger mieux en termes d’épiceries, et surtout d’Internet sur lequel nous nous jetons en arrivant ! Les vidéos, les mails, les coups de fil à la famille, ouf, ça fait du bien ! Nous y restons plusieurs jours à paresser, en compagnie d’autres voiliers déjà rencontrés. Les gens ici aussi sont très hospitaliers, toujours prêts à bavarder, et les enfants n’hésitent pas à nous aborder pour discuter : en quelques jours nous y allons de nos « bonjour Ginette, bonjour Francine » etc.
Le Bougainville vient faire étape à Otepa et nous avons la possibilité de le visiter (merci Thomas !). C’est un des trois navires militaires de la flotte française affecté à la Polynésie. Il est sorti des chantiers français en 2016 et assure ici de multiples missions : présence française, surveillance des pêches, visite de tous les atolls, assistance et secours des populations (en cas de cyclone par exemple), une moyenne d’âge de 28 ans à bord, 27 hommes et 3 femmes, 200 jours de mer par an, 400 000 l de carburant et 100 000 l d’eau douce avec un dessal (euh… une petite usine à dessaliniser exactement !). Impressionnant !
Nous déjeunons au restaurant d’application du CFA du coin, et dégustons un repas typiquement français avec le plus grand plaisir : gigot d’agneau aux champignons et gratin dauphinois, suivis d’un excellent gâteau au chocolat et à la vanille de Tahiti (excellent). Même sans vin, ça fait du bien !
Nous assistons à un Korero au collège : c’est un concours de diction en langue locale (ici la langue des Tuamotu), où 5 jeunes candidates déclament de longs récits (ici les histoires des reines de Polynésie). La gagnante ira en finale à Tahiti. Le concours est monté en spectacle où les récits sont entrecoupés de chants et danses organisés par chaque classe : un vrai bonheur de voir ça !
FAKARAVA SUD
Nous avons un petit créneau de vent sud-est pour poursuivre notre route. Nous faisons une 2è escale à Fakarava sud, dont nous retrouvons avec plaisir les très beaux paysages, et nous allons jusqu’à Hirifa, un coin que nous n’avions pas vu lors de notre dernier passage. Nous nous mettons à couple avec Amaryllis (Jef et Marine à bord, NL, voyageurs au long cours), et nous passons ainsi 5 jours avec eux, en partageant nos pêches et nos repas. Une belle rencontre !
RAIATEA
Le 1er juin, le vent est favorable pour continuer notre route vers Raiatea (SSE). Nous y arrivons pour retrouver Jessy et Els avec qui nous avions passé un mois et demi l’an dernier. Plaisir des retrouvailles et agapes ! Malheureusement, aucune place au port à sec n’est disponible, et aucune date ne nous est donnée. Nous en trouvons une par téléphone à Taravao à Tahiti, nous reprenons donc la barre !
TAHITI
Nous arrivons le 11 juin en baie de Taravao (c’est ce qu’on appelle un trou à cyclone). NNoa est sorti de l’eau et prend ses quartiers d’hiver.
BILAN
Cette deuxième « tranche » de notre voyage (juillet 2020 – juin 2021) s’achève et n’aura fait que conforter notre plaisir d’être en Polynésie, un peu loin du monde mais si proches des gens. Ce côté-ci de la planète nous séduit vraiment beaucoup : l’immensité du territoire, la grande liberté que nous y trouvons, les rencontres et le mode de vie polynésien, mais aussi les vies croisées d’autres « voileux » qui ont souvent déjà sillonné la planète. Continuer à vivre cette vie plusieurs année est un joli programme, il y a tellement de choses à voir ici ! Les Marquises nous attendent pour l’été austral, nous sommes déjà certains d’être conquis.
Dom prend un billet pour la France le 17 juin, Paul reste une semaine de plus à bord avant de quitter Noa.
Amitiés à tous, bon été, et reprise de nos aventures en septembre ! Et au plaisir de vous lire !
Paul et Dom
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