GAMBIER, JANVIER FEVRIER 2021
Notre vidéo : https://youtu.be/F3LcsvIBGLc
Chers amis,
Nous passons 4 mois et demi aux Gambier (janvier à avril) sans pouvoir mettre en ligne nos vidéos car il n’y a pas de débit Internet suffisant. Nos réponses à certains mails ont dû traîner, voire passer aux oubliettes du fait de cette déconnexion, désolés !
Nous vous avons quittés à notre retour de Tahiti après des soins dentaires urgents pour Paul… Voici donc le récit de la suite, en trois épisodes et vidéos successives. Toutes nos étapes se sont faites en étoile à partir de Rikitea, qui est le seul point de ravitaillement des Gambier (hormis comme vous allez le voir les fruits qui abondent partout), le seul point aussi où il y a une route, des voitures, quelques snacks, et paraît-il un magasin, et où l’on peut capter la radio (et parfois les bulletins de France Info)… Au fil des mois nous allons connaître bien du monde, que ce soient des locaux à terre, ou des navigateurs qui comme nous se sont posés plusieurs semaines ici (c’est l’été et hors zone cyclonique). Nous ne vous parlons plus des couleurs du ciel et de l’eau, des couchers de soleil, des fonds sous-marins, mais ce sont eux qui font notre quotidien, très très proche de la nature. Et ça nous comble.
RIKITEA
Le retour à bord après une semaine passée à Papeete nous fait réaliser combien notre rapport à la ville évolue : un vrai soulagement de se retrouver sur l’eau, au contact de la nature et des éléments, et dans un silence appréciable (même si le silence n’est jamais total sur l’eau).
A Rikitea, nous faisons le tour des 5 épiceries locales pour trouver du frais, mais malgré l’arrivée du Taporo, quasiment aucun légume n’a été livré. Nous remplissons nos filets de fruits juste cueillis (pamplemousses, mangues, avocats), achetons finalement quelques légumes à quelqu’un du pays ainsi qu’une vingtaine d’œufs, un pain frais, et nous partons vers un premier mouillage près d’Akamaru et de Mekiro, sur 1,5 m de fond. Il faut slalomer entre les patates de corail pour y arriver, mais ça vaut le coup, l’endroit est magique.
AKAMARU ET MEKIRO
Nous y passons une quinzaine de jours dans un calme parfait et rencontrons les quelques familles qui y habitent, gentilles et accueillantes, ainsi que Jacqueline, une énorme carangue qui vit ici et qui défend son territoire : pas agressive, mais tout de même impressionnante quand elle vient droit sur vous pour voir si votre caméra se mange !!
Nous faisons plus particulièrement la connaissance de Germain, Pauline et Yann. Paul répare leur débroussailleuse, leur tronçonneuse, leur moteur hors-bord et leur râpe à coco. Ils nous offrent des fruits, des patates douces (blanches et violettes à l’intérieur, au goût de châtaigne). Nous les aidons à nettoyer devant l’église, assistons à la messe du dimanche pour leur faire plaisir, et de fil en aiguille, ils nous invitent à déjeuner chez eux. Des déjeuners composés presque uniquement des ressources de la mer et du jardin : poisson, langouste, gingembre, fruits, coco et lait de coco, bananes plantin et féi, carapu de mangue et uru (le fruit de l’arbre à pain). Leur jardin est immense et nécessite une lutte quotidienne contre l’envahissement d’une nature tropicale exubérante. Mais quelles merveilles ! Evidemment rien de luxueux ici, l’habitat est plutôt sommaire selon nos critères, mais ils apprécient leur vie et la générosité de la nature, et savent se contenter de ce qu’ils ont.
Rémi et Louise, leurs jeunes voisins, vivent de la perliculture, mais entreprennent leur reconversion dans la vanille et l’huile de coco. Ils invitent Paul à venir faire une journée « nacre » avec eux, un travail qui consiste à sortir les nacres de l’eau, à les nettoyer au jet et à extraire la perle : un travail harassant, et c’est Paul qui le dit ! Stan quant à lui n’aime pas trop la visite des voileux, c’est un homme qui vit encore très proche des coutumes ancestrales, transmises par voie orale, et qui pratique entre autres la culture biodynamique… Tout cela est très intéressant à découvrir.
Même si le souci de s’approvisionner est fréquent, nous constatons que nous avons souvent bien assez : avec les fruits, quelques légumes, le poisson de la chasse, nous faisons toujours de bons repas.
TAUNA
Après un 2è ravitaillement léger à Rikitea (les magasins sont encore vides, il n’y a même plus de riz !), nous repartons vers le motu Tauna, sur la barrière de corail (qui aux Gambier n’est que partielle). Encore un mouillage sur 2 mètres de fond et sur une dune de sable sous-marine, parfait ! Nous y restons une douzaine de jour. Ici l’eau est d’une grande pureté, et les fonds sous-marins magiques. Le temps s’écoule paisiblement. La 2è semaine, le beau temps est contrarié par pas mal de vents et orages, mais rien ne nous empêche d’aller nager ou chasser. Dom doit se remettre d’une fracture d’une côte suite à un mauvais appui, mais la station dans l’eau est confortable.
Nous sommes invités par les autres voiliers à un pique-nique international (Anglais, Canadiens, Américains et Néo-Zélandais) sur la plage, puis à un après-midi jeu pour l’anniversaire d’un teen-ager : d’autant plus sympathique que les jeux sont tous « à gain collectif », sans esprit de compétition entre les équipes. Toutes ces familles de quadras avec enfants ont fait le choix de vivre à bord d’un voilier et de voyager autour du monde.
Le 23 février, nous revenons à Rikitea pour nous mettre à l’abri d’un gros coup de vent qui s’annonce.
La suite dans quelques… jours.
Paul et Dom
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