Au beau milieu du bleu
A peine croyable ! Il y a 3 mois exactement, Laois quittait Lorient…
Nous les avons suivis d’îles en îles, dans les trois archipels de Madère, des Canaries et du Cap-Vert. Voici le lien au blog de Camille, devenue la merveilleuse conteuse-photographe du bord.
https://www.polarsteps.com/CSchrv/2450491-transatlantique-2019?s=87dff2d...
Aujourd’hui, il est au beau milieu du bleu, presque à la sortie du pot au noir et l’approche de l’équateur !
A son bord, ils sont 6 : Bruno et Yves bien sûr, Camille encore : ). Avec deux Pierre, l’un embarqué dès l’arrivée au Cap Vert (le vétéran du bord, médecin ça peut aider, et surtout habitué à la navigation en Méditerranée) et l’autre, fils d’Yves, arrivé juste pour la grande traversée, avec son copain Ludovic.
Dernière nouvelle toute fraîche d’hier. Et tout-à-fait rassurantes, puisqu’ils vont bien, et le moral est excellent. Le bateau avance avec régularité vers son cap : le Brésil, à hauteur de Natal.
Mais comment le savons-nous ? Et bien grâce à l’Iridium, un téléphone satellitaire qui permet d’envoyer des messages qui passe justement par… un satellite. Il permettrait en cas de pépin grave, de prévenir pour recevoir du secours. Et de façon ponctuelle, tous les 4 ou 5 jours, il donne la position du bateau à 3 destinataires : Véronique à Quimperlé, Vincent (un 3ème frère) à Nantes et moi à Fontenay. Vincent relaye aux plus proches (merci !) et garde un œil sur les cartes météo.
Dans ce message, je vous mets le lien au dernier de ces points, qui indique la latitude et la longitude de Laois : cliquer sur « plan » pour voir le « ils sont ici » juste entre deux continents. C’est peu mais c’est beau.
« I am here Lat+3.501740 Lon-29.857852 Alt+045ft GPS Sats seen 05 2019-11-22 19:27UTC http://map.iridium.com/m?lat=3.501740&lon=-29.857852 Sent via Iridium GO! »
Et pendant que je suis au clavier, je vais vous donner des nouvelles de notre petit oiseau jaune, car je sais maintenant que c’était un Pouillot Fitis. Voici un lien pour les curieux
http://www.oiseaux-birds.com/fiche-pouillot-fitis.html
Alors je terminerai en citant des extraits d’un très joli livre que j’ai lu en me souvenant de lui intitulé « Pourquoi les oiseaux chantent » de J. Delamain, 2011, Editions les Equateurs (!)
Dans le chapitre « La migration d’automne », cet ornithologue ami de Colette, raconte : « En août, beaucoup de nos chanteurs de l’été se mettent en route, voyagent isolément et souvent de nuit. (…) Les Pouillots, ces petits Becs-Fins verdâtres, dont les chants ou les cris animaient les taillis et les futaies, se faufilent maintenant dans les futaies, nerveux et furtifs. » Et il précise : « Si nous prenons l’oiseau à son point de départ, il a l’immense espace à parcourir et comme milieu ambiant, pour y appuyer ses ailes fortes ou faibles, l’air animé de courants qui varient avec l’élévation. La température, le vent seront ses alliés ou ses antagonistes. Nous aimons louer sa préscience, à lui faire annonce, par son passage plus ou moins hâtif, la rigueur ou la douceur de la saison prochaine. En réalité, les fréquents désastres de la migration prouvent que l’oiseau ne prévoit pas ; mais son organisme, sensible aux moindres variations des éléments, réagit aussitôt. (…) Le plus souvent parti dans des conditions favorables, le voyageur devra pénétrer dans des zones troublées. »
Et l’on retrouve notre petit rescapé : « Si la tempête monte contre lui ou, marchant avec lui, le gagne de vitesse, il abaisse son vol, cherche un refuge à terre, à moins que, balayé par la haute mer, il n’ait, comme ultime ressource, l’île lointaine (…) ou même le pont d’un bateau. Mais des milliers d’oiseaux, qui ne trouvent pas ces refuges, périssent chaque année. »
Voilà pourquoi peut-être les hommes voyagent, pour que s’ouvrent d’autres voyages…
Je vous embrasse, et Véronique se joint à moi pour tout-à-fait vous rassurer, les femmes de marin vont très bien !
Marie-Pierre
PS : Le pot au noir ? Si vous voulez en savoir plus, un dernier lien ! Vous voyez, Laois vous fait naviguer, vous aussi ; )
Vous devez vous identifier pour laisser un commentaire : cliquez ici pour vous connecter .