Première étape ou PARTIR

Partir, ah partir ! C’est à la fois simple et compliqué.

Le plus simple étant de se décider, le plus dur de le réaliser. Ou le contraire ?

On ne sait pas à priori mais le jour où l’on décide de partir on commence à réaliser l’ampleur du défi.

A l’heure où j’écris ces mots j’ai le soleil dans le dos, les vagues latérales, un vent de travers et Danton file et glisse à cinq six nœuds direct sur Gijon. J’attends avec impatience l’arrivée des premiers dauphins.

Mon équipière se repose.

Larguer les amarres est une expression mais quand on veut le réaliser on comprend petit à petit le nombre d’amarres qu’on peut se créer.

Pour en arriver là il aura fallu au moins un an assidu de démarches, de travaux pour le bateau, de rangements, de déménagements, de séparations matérielles et d’au-revoir …

Après avoir « largué » habitations, véhicules, abonnements divers, etc, nous nous sommes embarqués le quatorze mai avec encore un tas d’affaires à ranger dans le bateau. Ça nous a pris trois jours, et pour décompresser aussi.

Appareillage le dix-sept mai et passage d’écluse descendante, la dernière avant longtemps on espère. Direction…. Piriac ! Nous y retrouvons les équipages de Yalonyaler, Marie Christine et Alain,  Steren, Patrick et Nicolas et Tit Boutique, Franck et Mino. Ils nous avaient accompagnée ou s’étaient joints à nous durant la traversée.

 Soirée mémorable dans le carré de Yalonyaler avec les invités surprise, Cap’tain JeanGab et son Amirale Evelyne.

Repos le lendemain puis départ pour Yeu vent portant afin de valider  drisse et installation de spi asymétrique. Tout est ok et les cinquante miles sont avalés d’une traite. Repos à Yeu et la décompression continue, grasses matinées et balades, météo, bricoles. Une petite visite amicale du voilier Joshua qui relâche dans ce port avant de remonter vers Nantes et les fêtes du Golfe. On se sent plus en vacances qu’en grande croisière et on surveille d’un coin d’œil une fenêtre potentielle pour traverser le golfe de Gascogne.

Sortie vers St Gilles croix de Vie pour quatre jours d’escale, visites de famille et amis en Vendée.

Et c’est déjà dimanche, on repart pour Yeu au louvoyage dans un petit temps ma fois sympa, afin de se préparer pour le grand départ le lendemain.

Déjà un petit bout de chemin fait.

On  nous dit, « vous avez de la chance, du courage, etc » Non, mais de la patience et un but oui ! Un peu comme au louvoyage quoi.

Hey, le soir tombe et ils sont là ! Nos amis dauphins viennent valider notre décision de viser Gijon, ils sont au moins dix et filent tribord et bâbord plus une avant-garde de trois qui s’amusent comme des fous devant l’étrave. La nuit tombe et leurs sillages phosphorescents les font ressembler à une escadrille de chasseurs sous-marins. Merci la Nature d’être là pour nous rappeler notre état de mammifères amicaux que nous devrions toujours rester. Bonne nuit les amis.

Deux jours d’escale à Gijon pour se remettre de nos émotions, 260 miles tribord amure en 45 heures, je suis fier de notre navire et de mon équipière. Trinquette, grand-voile à un, deux ou trois ris, génois qui s’enroule et se déroule suivant le vent, l’état de la mer et les quarts qui s’enchainent. Danton est tout salé, il mérite une grande douche, tout comme nous. Repos enfin dans une couchette qui ne bouge plus et restauration normale, le rythme de la traversée se rompt pour notre plus grande joie commune. Rangements et balades, Gijon sous le soleil c’est beau !

A bientôt pour la prochaine étape.

L’équipage de Danton