De Sardaigne à Minorque

De Sardaigne à Minorque

Posté par : Michel
15 Mai 2012 à 16h
Dernière mise à jour 19 Novembre 2014 à 12h
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Le ciel est bleu, la mer est belle, par contre le vent est absent !! qu'à cela ne tienne, nous quittons notre havre sarde en direction des Baléares. Première île visée : Minorque.

Nous devons tout d'abord emprunter le passage de Fornelli dans le nord de la Sardaigne, passage qui doit nous éviter un détour de 20 miles. Il y a entre 3 et 15 mètres d'eau dans ce passage certes, mais il convient de bien suivre les alignements afin de ne pas s'échouer. L'eau est très claire et plate, aussi nous avançons sans trop de stress.

Il nous faut une heure pour sortir de ce passage et nous retrouver en mer. Nous décidons alors d'envoyer la grand voile même si le vent n'est pas très courageux. Mais là, un hic !!! Nous n'avons pas pris les précautions d'usage lorsque nous avons rentré la grand voile à enrouleur à notre arrivée en Sardaigne et celle ci refuse à présent de se dérouler. Les multiples tentatives d'enroulement et de déroulement sont inefficaces !!

"Il n'y a qu'une solution" me dit Michel, "il faut monter au mât !".

Soit, j'ai l'habitude mais en mer non !!! et pourtant, quand  faut y aller...  j'enfile donc la chaise de mât et me fais envoyer en l'air par mon skipper préféré !

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Bouh, même si la mer est plate, le moindre mouvement du bateau se ressent bien à 19 mètres d'altitude, et je passe bien 45 minutes là haut à tirer comme une damnée sur la chute de la grand voile coincée dans le mât...

Bon, le chef m'attend en bas et me sert un p'tit coup de blanc pour me réconforter ! j'avoue que j'ai les guiboles qui flageollent à mon atterissage sur le pont ! mais c'est bon, la grand voile est opérationnelle.

Un petit vent bon plein épaule notre avancée mais la brise Volvo est nécessaire et le restera durant toute la traversée !! 41 heures de moteur ! et le stress du réservoir de gasoil qui se vide !!! c'est bien la première fois que nous avons ce problème.

Le jour se lève  et Michel est parti se reposer après son quart de 3 heures à 6 heures. Je commence par mettre la ligne de pêche à l'eau et, tandis que je me fais un scrabble, une gentille bonite vient mordre à l'hameçon. Au moins, nous ne mourrons pas de faim si la traversée dure trop longtemps.

Deuxième journée et plus un pet de vent : la mer est lisse comme un lac ; nous scrutons avec inquiétude la jauge de gasoil qui indique que nous entamons la réserve. Nous baissons le régime moteur à 1500 tours afin d'économiser au maximum le carburant car il n'y a pas un espoir de risée à l'horizon.

Nous apercevons les contours de Minorque à la tombée de la nuit et nous atteignons la baie de Fornells vers 2 heures du matin. L'entrée est très bien balisée avec des alignements de feux bien visibles. Nous posons la pioche à proximité du petit port de plaisance ; la lune, coquine, vient juste de se lever et éclaire à présent la baie.

Nuit salvatrice dans ce mouillage très calme et, au matin, la réalité nous rattrappe : le réservoir à gasoil est pratiquement vide et il nous faut aller à la recherche de carburant ...

Première déconvenue : la station gasoil du port est ouverte uniquement le mercredi !! et nous sommes samedi !! cela fait longtemps à attendre l'ouverture.. Nous partons dons à pied avec chacun un bidon de 10 litres à la main, mais deuxième déconvenue, il n'y a aucune station dans le coin, la plus proche étant située à 12 km !! un peu loin pour des marcheurs ! Bien , nous décidons de louer une voiture et d'en profiter pour faire du tourisme, mais il n'y a aucune agence de location aux alentours ; nous nous adressons donc à un chauffeur de taxi qui semble s'ennuyer dans son véhicule sous les arbres :

"Forbidden transporter du carburant !!" nous assène t -il.

Bon, alors comment on fait nous ??? Allons prospecter pour une location de vélos : "La route est trop dangereuse et il y a beaucoup de côtes ; avec votre bidon de gasoil, vous n'y arriverez pas" me dit le loueur de bécanes avec honnêteté.

Dernière solution, le stop : je prends mes bidons et me poste sur le bord de la route, un peu pessimiste je l'avoue, quant à mes chances de trouver un sauveur ... Mais quelques minutes plus tard, un quatre quatre conduit par un chevelu costaud s'arrête ; je lui narre mon GROS problème, in english please puisque je ne cause pas le spanich ; il acquiesce et me répond :

"Bon, si j'ai bien compris, vous devez aller à la station de carburant puis revenir à Fornells ; c'est OK, on y va !!"  Je le regarde comme s'il était un ange,  et nous voilà partis !!

30 minutes plus tard, je suis à nouveau sur le port avec mes 2 bidons de 10 litres !!

"You are lovely"  dis-je à mon sauveur très peu bavard (il m'a dit qu'il parlait très mal l'anglais mais à mon humble avis, c'est un ours qui n'a pas envie de causer, j'ai donc respecté son voeu et me suis tue !!!

"Ca, je comprends" me rétorque t-il.

Nous pouvons à présent profiter des charmes du lieu, nous avons du carburant pour repartir vers Ciudadella sans problème !!!

Merci de me faire partager vos aventures... Vous connaissez mes talents légendaires pour ne surtout jamais voyager pour de vrai. Seulement voilà : mon fils Pierre (qui me ressemble malheureusement beaucoup sur ce plan là) tergiverse pour partir voir son amie à L'OS EN GELÉE. Comme moi, il a plein d'arguments pour ne pas partir. Les miens sont pauvres pour le pousser, même si je fais le maximum tellement je pense que ce serait bien pour lui... SOS SVP... Tuyaux, filons, adresses bienvenus... A bientôt. Yseult.

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