Un bateau dans le ciel

Un bateau dans le ciel

Posté par : Laëtitia
15 Juin 2017 à 11h
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Car oui les bateaux qui vont sur l’eau ont des ailes, c’est désormais une certitude. Ceci étant, avant de se prendre pour Icare, Kanaga a eu droit à un véritable parcours initiatique le long des côtes normandes…

Au départ, il était prévu qu’il prenne son envol à Honfleur pour nous montrer ses dessous (oui, parfaitement, ses dessous). Mais un problème technique sur l’élévateur nous a mené à Deauville.

Le lundi, c’était férié, pas d’envol,
Le mardi, il y avait un vent à décorner les vaches normandes…donc pas d’envol,
Le mercredi des travaux dans le bassin à flot ont contraint l’équipe du port à baisser le niveau d’eau de 40 cm…Kanaga, avec ses 2,4m de tirant d’eau ne pouvait plus se présenter devant l’élévateur (et oui, sans cette machine, pas d’ailes), donc, pas d’envol.
Le jeudi, le niveau de l’eau était rétabli, mais une fois présenté sous l’élévateur…les mâts étaient trop éloignés l’un de l’autre et l’élévateur a trouvé Kanaga trop gros à son goût ! C’est limite vexant….Bref, vous l’aurez compris…pas d’envol.
Le vendredi, il fallait trouver une solution et sortir Kanaga de ces lieux. Casino et voitures de sport font tourner l’étrave, même aux meilleurs d’entre-nous. Il serait dommage de se faire plumer au moment où l’on se sent pousser des ailes…

Nous avons donc étudié toutes les possibilités de décollage sur la côte normande…pour jeter notre dévolu sur Cherbourg où il y a un élévateur de 300 tonnes qui lui aime les gros bateaux.

Ni une ni deux, nous avons fait route vers ce bout du monde. Une lune rousse et énorme se lève alors que nous passons le raz de Barfleur. Un clin d’oeil pour les Intechmériens à hauteur de Tourlaville…

Arrivés au port de Chantereyne, nous attendons sagement, entre Napoléon et le sous-marin le Redoutable -même pô peur. Jusqu’à ce matin où nous nous sommes rendus au pied de la machine géante. Kanaga s’est positionné en son centre, le machiniste avec son joystick a placé avec beaucoup d’application les sangles de part et d’autre du canot. Il n’a plus eu qu’à s’envoler !

Centimètre par centimètre Kanaga a été levé, sorti de l’eau : pour la première fois nous l’avons vu en entier. Impressionnant ! Le verdict tombe, l’élévateur faisant aussi pèse-bateau : Kanaga pèse 35 tonnes ! Sa quille longue est peu à peu dévoilée et il a certes, plus un air de cachalot que d’oiseau avec sa bedaine. Mr Joystick est toujours aux commandes et il conduit Kanaga tranquillement et sûrement jusqu’aux bers : ces pattes d’acier vont lui permettre de garder l’équilibre le temps du carénage. Karsher, ponçage, peinturlure et nom à apposer sur la coque…C’est parti pour une petite semaine de boulot. 

Pendant ce temps, deux drôles de zigues ont suivi Kanaga avec des caméras, trépieds et tout un attirail de reporters. Ces deux là sont plongeurs et documentaristes animaliers. Ils projettent de venir naviguer à bord de Kanaga pendant deux ou trois mois avec d’autres acolytes pour filmer des bêtes à écailles et des mammifères marins. Non, pas ceux qui vivent à bord, mais plutôt ceux qui vivent sous l’eau et qui passent leur temps à voir les dessous de Kanaga (ah les veinards…!)

En attendant, Kanaga est un bateau dans le ciel, et son équipage est paré à décrocher la lune !

A suivre…

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