De Curaçao à Cuba : 2000 milles vus par Michelle.

De Curaçao à Cuba : 2000 milles vus par Michelle.

Posté par : Gérard
23 Juin 2016 à 17h
Dernière mise à jour 24 Juin 2016 à 00h
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Note du claviste : Spip est aarivé à Horta, aux Açores, le 18 juin après 22 jours de mer en direct depuis La Havane.
L'accès à l'Internet est désormais aisé et je reprends la publication des billets de ce blog en espérant que vous y trouverez quelque intérêt malgré un "léger" différé, indépendant de notre volonté...

Ce billet a été rédigé et illustré par Michelle avcant son retour en France.

Nous arrivons à Cuba le même jour que Barack Obama  ! Mais pas au même endroit... Pour nous, c'est les Jardins de la Reine, rien que ça  ! Fallait-il que Christophe Colomb n'apprécie pas beaucoup sa reine pour lui dédier un endroit pareil  ! Au sud-sud-est de l'île mère et à environ cinquante milles, un archipel s'étend sur environ cinquante kilomètres. C'est un ensemble d'îles et d'îlots sablonneux composés de mangrove et de lagunes. C'est inhabité et inhabitable, sauf pour les iguanes, les moustiques et quelques oiseaux.
Notre arrivée ici marque la fin de mon voyage de trois mois sur Spip que j'ai rejoint mi-janvier à Curaçao. Une balade en voiture de location nous permet de découvrir une ancienne plantation de canne à sucre lors d'une visite guidée très drôle. Nous admirons aussi l'élégance des flamants roses. Après une nuit à Aruba - mouillage au pied d'une raffinerie désaffectée, c'est très exotique – nous mettons le cap sur la Colombie que nous touchons quarante-huit heures plus tard, après avoir échappé aux mythiques vents catabatiques et passé le Cabo de la Vela au moteur.
Quelques jours de pause près d'un spot de Kite-surf et nous repartons vers le port de Santa Marta. Je suis charmée par la gentillesse et l'accueil des colombiens, serviables et souriants. Chaque arrivée dans une ville est l'occasion de faire de l’avitaillement. Repérage des magasins et super-marchés, marchés  c'est une façon rapide de prendre contact avec le quotidien des habitants et c'est plaisant.
Notre escapade à Carthagena de los Indias nous donne l'occasion d'un voyage en car. Nous sommes horrifiés de l’état de pollution de certains villages et des bords de routes. Les monceaux de sacs plastiques se partagent le paysage avec les canettes, bouteilles... Carthagena se révèle par contre une magnifique cité fortifiée ; très colorée et animée, elle est aussi très touristique. Nous aurions bien aimé explorer un peu plus ce pays mais repartons néanmoins vers le Panama. Trois semaines dans l'archipel des San Blas nous attendent.
                 
Là aussi la pollution est terrible  : si les villages (en partie construits sur pilotis) sont à peu près propres,  les rivages sont souillés d'immondices divers et variés, encore des sacs en plastique et des chaussures (mention spéciale aux Crocs et à leur copie !!!).

Les contacts avec les indiens Kunas se réduisent pour l'essentiel à un rapport marchand  : ils nous proposent un peu de poisson ou de langouste mais ils essayent surtout de nous vendre leurs molas. Les molas sont des ouvrages de couture réalisés par des superpositions de tissus finement découpés et parfaitement assemblés. Ils sont très minutieusement cousus à la main. Mon goût va vers les plus abstraits d'entre eux. Curieux, les enfants nous accompagnent souvent dans nos déambulations, ce qui me permet quelques clichés car sinon les photos sont payantes... Nous parcourons cet archipel du sud - Anashukuna- vers le nord - Cayo Hollandes - où nous trouvons des îles quasi-désertes  : plages de sable blanc, cocotiers, eaux claires... La carte postale  !


Nous avions le projet de passer le canal comme équipage vers le Pacifique mais l'occasion ne se présentant pas, et lassés de quelques jours de latence, nous traversons vers l'ouest du pays, Bocas del Toro, station balnéaire sur l'île Colon. Nous passons quelques jours magnifiques près de la péninsule de Kusapin, bordée au sud-ouest par la lagune de Chiriqui et au nord-est par la Mer des Caraïbes. Trente minutes de marche au travers de bananeraies, caféiers, nous mènent de l'une à l'autre ; bains fantastiques !

Ce bout du monde (pas de route!) est habité par des indiens souriants et affables. Le contact est facile et ils sont curieux de ces européens qui trouvent plaisir à se promener dans leur région si perdue et délaissée. Ils nous fournissent en poulpes et en pain. Mais quel avenir  ? Les hommes pêchent où vont travailler en ville, d'autres cultivent. Les femmes s'occupent des enfants. Lia, avec qui je bavarde le long de la plage, me raconte que son mari travaille loin  ; il revient quand ça lui chante. Elle trouve sa vie bien trop tranquille.
Mais il est bientôt fin mars et il est temps de reprendre la mer vers le nord. Nous faisons étape à San Andres, île colombienne où nous faisons le plein pour plusieurs semaines. Départ pour Cuba  ; après les trois premiers jours pas toujours faciles  : vent dans le nez, mer mauvaise, divers ennuis techniques (batteries, cales inondées, la nuit bien sûr), les deux derniers jours sont plus calmes et nous crevons alors de chaud sur une mer tranquille et très belle. Ces deux journées me resteront comme un moment de perfection, du pur bonheur d'une adéquation complète entre mon petit être et les immensités de la nature et de l'univers  : la mer et ses profondeurs de plus de cinq milles mètres – moi qui ai peur de l'eau – les ciels étoilés, les couchers de soleil ou de lune fantastiques. C'est sur une mer d'huile, éclairée par la pleine lune que nous arrivons aux Jardins de la Reine. Nous nous y reposons quelques jours avant une navigation nocturne vers Cienfuegos. De nombreux murs de la ville sont le support de slogans révolutionnaires , le Che y est omniprésent et décliné sur tous les modes. À deux jours de quitter Spip et ses habitants - avec qui je viens de passer trois mois formidables - je laisse à Gérard le soin de vous raconter Cuba sous toutes ses facettes.

Emplacement

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