Anachucuna, le premier village Kuna que nous apercevons après Obaldia où nous avons accompli les formalités d'entrée au Panama. Les villages Kunas imposent tous les visteurs ( 5 à 15 $ - sorte de taxe de séjour) qui doivent avoir quitté le village avant 18h.
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Ustupu, où nous découvrons un des deux drapeaux kunas : une svatiska sur fond jaune bordé en haut et en bas de rouge. Evidemment ça fait un peu bizarre (même si elle n'est pas tournée dans le même sens que la croix nazie) mais le 91 ème anniversaire de la révolution se prépare et presque toutes les maisons l'arborent.
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Des ponts relient les îlots qui forment Ustupu, patrie de l'un des deux initiateurs de la révolution qui leur permis d'obtenir du Panama une relative autonomie visant à préserver leur mode de vie et leurs coutumes.
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On mesure la menace qui pèse sur les indiens Kunas : la montée des eaux dûe au changement climatique obligera nombre d'entre eux à retourner sur le continent qu'ils ont quitté au début du 20ème siècle pour fuir les moustiques. et les glissements de terrains (déjà des problèmes environnementaux).
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La plupart des villages, surtout dans le sud, sont constitués de huttes aux murs de roseaux et toits de palmes. L'époux vient habiter dans le village, de sa femme , voire dans la hutte de son beau-père. Chaque village forme une communauté autonome.
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La population totale s'élève à un peu plus de 50000 individus qui vivent sur une bande côtière de 240 kms de long sur environ 40 de large où on trouve plus de 400 îles et îlots protégés par une barrière de récifs de coraux. Cet environnement austère, pour ne pas dire hostile, a permis aux Kunas d'être un des rares peuples amérindiens à ne pas être colonisé (ou exterminé) par les espagnols.
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Les "rues" et les abords des huttes sont très entretenus mais, malheureusement, la plupart des déchets finissent à la mer. Et la côte continentale sous le vent ressemble souvent à une décharge . Par contre, aucun engin à moteur ne perturbe le calme qui règne.
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Chaque hutte abrite les trois ou quatre générations d'une famille ; souvent une bonne dizaine de personnes. L'Etat a fourni quelques panneaux solaires et batteries qui permettent un éclairage minimum.
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La construction des huttes se poursuit de manière traditionnelle avec des matéraux naturels qu'ils vont chercher sur le continent et font sécher avant utilisation.
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Un peu de bois et surtout les coques de noix de cocos servent de combustible pour préparer les repas à base de légumes, de riz, de poissons, et de gibier chassé sur le continent. Souvent intégrée à la hutte principale, elle peut aussi être, comme ici, abritée sous une hutte à part.
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El Congresso : c'est le nom de la plus grande hutte du village qui peut abriter toute la comunauté autour du Sahila, le chef spirituel, élu à vie mais révocable à tout moment par le Congresso. Dans certains villages, les femmes se réunissent parfois seulement entre elles.
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Quelques huttes abritent, ici une boulangerie (les petits pains kunas sont délicieux !), là une épicerie. Mais la consommation d'alcool est interdite pendant la semaine et l'abus est sévèrement puni.
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Certaines huttes sont agrémentées de fleurissements et même parfois d'un embryon de jardin potager. Quelques poules et, pour les plus riches, un porc enfermé dans une soue surélevée, permettent d'améliorer l'ordinaire.
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Roseaux et palmes n'ayant qu'une durée de vie d'une dizaine d'années, les plus aisés construisent des murs en dur. L'eau arrive par conduite du continent, mais l'absence d'électricité interdit les réfrigérateurs ( pas les télés !). Et si les téléphones portables ont là aussi fait leur apparition rapidement, l'internet n'est que très rarement disponible.
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Les roseaux de certaines huttes sont peints de motifs simples, d'autres murs sont constitués de roseaux artistiquement tressés. Certaines huttes sont percées d'ouvertures que ferment des volets en bois sculptés de motifs géométriques.
La hutte sert à la fois de cuisine de salle à manger et de dortoir en hamacs. Linge et vêtement sont soigneusement étendus sur des fils.
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Ces tissus qui, comme partout, sèchent le long du mur au soleil, servent de paréos aux femmes Kunas dont l'élegance est réputée.
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Généralement fait en double, de taille rectangulaire le mola est suffisamment grand pour recouvrir le ventre et le dos des femmes. Cousus ensemble sur des blouses légères, ils constituent le costume porté traditionnellement par les femmes. Les hommes sont revêtus de tee-shirts et pantalons classiques.
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La sociéte Kuna n'est pas une sociéte matriarcale. Les hommes ont le pouvoir : ils prennent les décisions et exercent l'autorité pour les faires respecter.
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Les femmes kunas portent des accessoires faits de fils et de perles de verroterie de couleurs vives : de la cheville jusque sous le genou et le long des avant-bras. Ces winnis, véritables tissages réalisés sur un patron en bois, se partagent entre le jaune, le rouge et le vert. Les motifs sont une protection contre les mauvais esprits.
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Les vieilles femmes kunas portent encore un anneau d'or au nez toute leur vie. La tradition semble se perdre chez les jeunes (le piercing n'est plus à la mode ici !) mais elles se parent volontiers de bijoux.
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L'auvent de la hutte sert de salon où on papote avec les voisins en profitant de l'ombre et du balancement du hamac.
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Jour de marché : des lanchas colombiennes viennent d'accoster, chargées de produits : vêtements, outils, fournitures diverses, sacs de riz et d'oignons, conserves, huile, "pastillas" (chips, gâteaux secs), "gaseosas" (boissons gazeuses colorées). Les marins-vendeurs les ont étalés à même le sol sur une bâche en plastique et attendent les clients. Ces bateaux remontent le long de la côte panaméenne jusqu'à Porvenir et, au retour, repassent dans les villages où ils chargent des noix coco , source de revenus importante pour les Kunas.
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Chef incontesté de la famille, le père a toute autorité en matière d'éducation de ses enfants. La femme reste cantonnée aux travaux ménagers, aide aux récoltes et, bien sûr confectionne les molas. L'homme s'occupe des travaux des champs, va à la chasse et à la pêche.
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Dans des couches superposées de tissus de couleurs, les femmes découpent des lèvres entre lesquelles apparaît la couche de tissu du dessous. Elles cousent l’ensemble à petits points créant des « panneaux » rectangulaires destinés à orner hier leurs blouses traditionnelles, mais aussi aujourd'hui la pochette de votre Ipad !
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La vente des mollas est bien sûr devenue une source de revenus et les sollicitations incessantes peuvent vite devenir pénibles. Mais en expliquant que nous en avons déjà acheté, les couturières sont plutôt fières de nous faire admirer leurs ouvrages.
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Ce sont généralement les femmes qui vendent les molas. D'ailleurs ce pêcheur, qui a profité de nous livrer des petits pains à bord pour nous montrer les travaux de son épouse, nous a bien précisé qu'il lui remettrait l'argent, se réservant le fruit de sa pêche.
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Installés sur des îlots éparpillés le long du continent, les villageois n'ont aucun autre moyen de communication entre eux que leurs pirogues taillées d'un seul tenant dans des troncs d'arbres et manoeuvrées à la pagaie ou, plus rarement, à la voile. Dans le nord, les hors-bords ont fait leur apparition. (Quelques îles sont équipées d'un aérodrome)
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Ici aussi les parkings sont encombrés mais les départs matinaux pas plus que les retours vespéraux ne donnent lieu à des embouteillages...
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Tôt le matin les hommes partent sur le continent , à la "montagne" pour exploiter leurs terres : maïs, cocos, bananes plantains, ananas, manioc, ignames. Avocatiers, manguiers et calebassiers permettent aussi de fructueuses cueillettes. En début d'après-midi, ils reviennent sur l'île chargés de la récolte quotidienne.
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Comment aller droit en pirogue en ne pagayant que d'un seul côté ? A voir faire les Kunas, rien de plus simple : vous utilisez la pagaie comme gouvernail grâce à une rotation du poignet pendant un bref instant à la fin du mouvement. L'efficacité grâcieuse avec laquelle certains exécutent ce geste est impressionnante.
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A la voile, patcwork de tissus divers et variés, la pagaie sert de safran. Dans les mouillages du Sud nous étions le seul bateau présent et donc objet de curiosité qui valait bien un détour, le plus souvent juste pour nous saluer, parfois pour nous proposer langoustes ou fruits.
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Lorsqu'on revient des champs (sur le continent) ou de la pêche, il faut se présenter à une personne, désignée par le sahila, qui se tient sur l'île et compte chaque fruit, chaque légume, chaque poisson que la famille ramène pour calculer le montant de la taxe qui sera payé en nature, le plus souvent en cocos.
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Evidemment, gréer une voile sur une pirogue sans dérive présente quelques sérieux risques de dessalage. Mais les Kunas semblent maîtriser la navigation au trapèze !!!
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Le seul déchet récupéré (et pas tout le temps), les canettes en alu qui sont compactées au pilon manuel et revendues aux bateaux colombiens qui ravitaillent les îlots du sud. Le reste est brûlé ou, pire encore part à la dérive.
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La médecine ancestrale des kunas se compose de décoctions de plantes auxquelles s'ajoutent un peu de spiritisme. Aux prières, chants et incantations s'ajoutent une statuette en bois représentant l'individu qu'il faut soigner.
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A partir d'un demi tronc coupé à la tronçonneuse, il faudra près d'un mois à cet artisan pour réaliser une pirogue avec une herminette pour seul outil. Katia est admirative.
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Nous sommes fascinés par ces villages à fleur d'eau, bordés de plages aux sables coraliens, sur lesquelles quelques rares cocotiers et d'immenses palmiers apportent un peu d'ombre.
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Les cayes : ces affleurements de coraux sont la hantise des navigateurs. Comme en plus les cartes marines de la région sont encore assez approximatives, une veille attentive est impérative. D'ailleurs de nombreuses épaves sont là pour nous rappeler que si la mer est belle, elle peut aussi être traîtresse...
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Jamais, au cours de notre voyage, nous n'avions vu la mer prendre autant de couleurs différentes. Bleu nuit au passage d'un nuage, elle devient bleu électrique au retour du soleil ; fond de sable ou fond de coraux, ele se fait turquoise ou émeraude.
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"Naviguer ici, c'est choisir chaque jour son coin de paradis" et il faut bien reconnaître qu'il y a un peu de vrai dans ce slogan publicitaire pour des croisières dans l'archipel des San Blas.
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Un îlot, des cocotiers qui s' élancent vers le ciel, les pieds posés dans le sable blanc et chaud, l'eau aux couleurs changeantes, l'envie de rester là...
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Parfois blanc, parfois presque rose, fin comme de la farine ou granuleux comme du gros sel, le sable de corail ajoute ses nuances à celles du ciel et de la mer sur des plages où nous avons l'impression d'être les premiers à mettre nos pas dont les traces seront bien vite effacées par le ressac.
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Image de rêve... mais combien de temps encore avant que cet îlot ne disparaisse sous les flots si nous ne faisons pas plus pour sauver notre planète ?
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Même sous un ciel gris, ce moulliage, où nous étions seuls pendant vingt quatre heures, restait paradisiaque.
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Une île déserte, une eau chaude aux transparences teintées de turquoise, un ciel bleu , un vent léger, 30 degrés : Katia et Michelle ont trouvé la baignoire de leurs rêves !!!
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Partout les enfants nous ont accueillis avec exubérance et force "Hola", heureux de nous accompagner dans leur village en n'hésitant pas à nous donner la main. Se voir sur l'écran de mon appareil photo était pour eux une véritable récompense.
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Michelle s'est initíée à la pêche au lancer mais, malgré la beauté du geste, elle n'a pas encore réussi à alimenter l'équipage...
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Non, nous n'avons pas fêté Carnaval ! Une malencontreuse chûte à bord m'a ouvert l'arcade sourcillère et pendant quelques jours j'ai eu l'allure d'un véritable corsaire malouin. ( Non : le rhum n'y était pour rien, bande de mauvaises langues !!!)
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Pour finir, quelques exemples de la faune locale, assez pauvre sur les îles.
(Pour ménager vos âmes sensibles nous n'exposons pas ici les photos des langoustes qui ont fini dans nos assiettes)
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Les papillons sont assez nombreux mais pas vraiment faciles à photographier !
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Outre les inévitables vautours, quelques rapaces, notamment des pêcheurs du genre balbuzards.
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Pélicans et frégates sont toujours présents mais aussi quelques échassiers plus difficiles à approcher.
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Bilbo Bis
2 Mars 2016 - 9:59pm
Super, on a hâte d'y être .