Suriname : étrange pays

Suriname : étrange pays

Posté par : Gérard
04 Juin 2014 à 22h
Dernière mise à jour 20 Novembre 2014 à 09h
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Nous quittons la Baie des Cocotiers le 5 mai, un peu avant 9h. Le ciel est clair et le vent d'est-nord-est, force 4. Anticipant le passage de quelques grains, nous naviguons sous deux ris et génois ce qui nous permet d'enrouler rapidemeP1060138.JPGnt lorsque le vent forcit soudainement sous les grains. 24 heures plus tard, nous embouquons le chenal bien balisé qui, au milieu des hauts fonds, permet d'entrer dans la rivière Suriname. Nous remontons lentement contre le courant, doublons le petit port de pêche de New Amsterdam, puis dépassons Paramaribo, la capitale mais où aucun mouillage n'est possible. Nous atteignons enfin Domburg, à près de 40 milles en amont des premières balises. Il est 16h30 lorsque nous amarrons Spip sur un corps mort P1060079.JPGdu petit yacht club créé là il y a deux ans par un hollandais en semi-retraite. Même si l'effet de la marée se fait sentir, nous sommes en eau douce - excellent pour un bon nettoyage sans peine de la coque - dans un fleuve de... café au lait !
L'endroit est très calme même si de nombreuses barges transportant du sable puisé en amont vont et viennent le long de l'autre rive ; quelques jolies barques aux formes élancées assurent le passage d'une rive à l'autre. Parfois un imposant cargo remonte pour remplir ses soutes de bauxite qu'il transportera jusqu'au Canada pour assurer la production d'aluminium. Quelques échoppes qui permettent de s'approvisionner en fruits et légumes, trois petites supérettes (dont une station service) tenues par des chinois, quelques « t
P1060071.JPGake away » qui proposent des plats de cuisine locale, font de ce petit village un lieu animé.
En vingt minutes, un bus nous permet de rejoindre Paramaribo où il nous faudra une matinée pour nous dépêtrer des formalités administratives d'entrée. C'est une ville très étendue où se concentre les deux tiers de la population du Suriname qui ne compte qu'un peu plus de 500000 habitants. Les rues sont bordées de maisons en bois qui datent de la colonisation hollandaise et certaines, en petites briques rouges, nous rappellent P1060075.JPGAmsterdam. Au bord du fleuve, de grandes halles abritent un marché haut en couleurs de fruits et légumes soigneusement rangés sur les étals et en odeurs de poissons frais ou séchés !

 

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Le reste du pays est essentiellement couvert de forêts qui constituent l'extrême nord de la zone amazonienne où survivent quelques populations indiennes et où prospèrent les chercheurs d'or clandestins qui polluent les rivières en utilisant du mercure pour piéger le précieux minerai. Le produit du pillage clandestin serait égal à la quantité d'or officiellement extraite !
Nous louons une voiture pour tenter de découvrir un peu l'intérieur du pays mais le peu de routes et l'absence complète de carte routière comme
P1060115.JPGde panneaux de signalisation limite nos déplacements. Nous parvenons quand même à nous rendre jusqu'aux bords du Maroni dans un petit village qui semble prospérer du commerce avec Saint-Laurent, en face sur la rive guyanaise. Des enfants jouent au baby-foot au bord de la plage tout près d'un vendeur de petits singes, de petits perroquets et d'oiseaux chanteurs. Au Suriname les concours de chants d'oiseaux sont sport national et il est fréquent de croiser des hommes qui proP1060116.JPGmènent leur oiseau en cage comme une mémé son caniche : les meilleurs chanteurs peuvent se vendre jusqu'à un millier de dollars US ! Autre particularité, la coexistence religieuse, pacifique jusqu'à ce jour : on peut trouver dans la même rue ou sur une même route une mosquée, un temple hindoue et une église voire... un temple japonais !

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Nous avons du mal à nous faire une idée du niveau de vie des gens. Nous n'avons pas vu de quartiers pauvres dans la capitale et dans la campagne les maisons au bord de la route sont souvent pimpantes mais il est vrai que les villages sont souvent un P1060044.JPGpeu à l'écart et que nous n'en n'avons pas traversés beaucoup. Ne parlons pas du Président qui, recherché par Interpol pour trafic de drogue ne peut quitter le pays et que son fils est détenu aux USA pour le même motif...
Malgré la barrière de la langue (notre néerlandais laisse à désirer...), nous avons trouvé les gens sympas mais réservés et, après deux semaines de séjour, nous quittons ce pays persuadés d'avoir abordé ici la plus étrange des contrées depuis notre départ de Saint-Malo.
Plein d'eau et de gas-oil faits, nous larguons les amarres le 22 mai et quittons le continent sud américains pour parcourir les 500 milles qui nous séparent de l'île de Tobago.

 

 

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JEU

Bravo à Bruno et Pascal qui ont reconnu une termitière sur la dernière photo !

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