Escale de rêve !
Au nord-est de São Luis, la côte est très découpée et bordée d'îles et d'îlots jusqu'à l'embouchure de l'Amazone. Sur les conseils de Francis, un des propriétaires de la marina de Jacaré, qui nous a donné toutes les coordonnées GPS nécessaires, nous faisons escale sur l'une d'elle : Ilha dos Lencois.
15 avril : une longue remontée contre le courant à la voile (nous minimisons les heures moteur...) nous permet de jeter l'ancre derrière la pointe sud-ouest de l'île, théoriquement surmontée d'un phare. Il n'existe plus mais une belle plage de sable blanc déborde l'île. Les pêcheurs qui viennent nous saluer et nous offrent un grand bol de crevettes cuites (un peu salé car cuites à l'eau de mer...) nous encouragent à remonter le bras de mer pour aller mouiller un peu plus au nord en nous précisant qu'il y a assez d'eau. Mais nous avons surtout envie (et besoin) de nous reposer après cette longue traversée.
Le lendemain, Katia suggère que, peut-être, il pourrait y avoir des coquillages : je vais faire un tour sur la plage. Je ne trouve que quelques malheureux Bernard-l'hermite qui tentent de s'enfoncer dans le sable pour se protéger du soleil... À mon retour, des pêcheurs, qui ont échoué leurs bateaux en attendant la prochaine marée et que j'avais salués en débarquant, me hèle en me faisant de grands signes. Je m'approche et l'un des patrons sort de ses cales un gros poisson en me demandant si j'en veux. Je lui explique que nous ne sommes que deux à bord et que je veux bien lui en acheter la moitié. Mais il n'en est pas question : c'est un cadeau ! Confus devant tant de gentillesse, je les remercie chaleureusement en leur expliquant que c'est un beau cadeau... d'anniversaire. Deux filets à la poêle et le reste au court-bouillon accompagnèrent bien le vin blanc mis au frais par Katia pour fêter les 65 ans du capitaine.
17 avril : comme conseillé, nous déménageons en profitant de la marée haute. Après avoir contourné une petite avancée de la mangrove, nous restons bouche-bée devant le paysage qui se révèle. La mangrove cède la place à une grande dune au pied de laquelle nous jetons l'ancre dans 5m. d 'eau, devant nous le bras de mer conduit, d'après la carte, à un petit village et rejoint la haute mer que nous apercevons tandis que sur babord, un autre bras, qui assèche assez largement, mène à un autre petit village visible sur une autre île. Magnifique ! Nous ne savons pas encore que ce n'est qu'un début...
Le lendemain matin, à notre réveil (un peu tardif, comme souvent) Edouard et son frère Martial ont mouillé leur ancre un peu en amont. Nous les avions rencontrés avant notre départ à Jacaré et nous passons les saluer et les inviter à l'apéro du soir avant de descendre à terre. Sur la côte nord de l'île, nous découvrons, entouré de dunes, un petit village de pêcheurs qui échouent leurs frêles embarcations sur la plage ; ici pas de téléphone portable, pas d'Internet, un peu d'électricité produite par un groupe et une éolienne (faut bien pouvoir faire marcher les sonos... on est encore au Brésil !). Dans les rues de sable comme à la terrasse de l'une des trois épiceries-bistrots (qui vendent quelques légumes) où nous buvons une bière tout le monde nous salue comme si nous étions nés là !
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Tiens, mais, tournant le dos à la plage vaseuse, où vont donc ces enfants avec leurs serviettes de bains ? Nous décidons de les suivre. Ils allaient bien à la piscine : ils se baignent dans l'une des nombreuses cuvettes remplies d'eau de pluie qui se cachent dans les replis des dunes de sables. Un bain d'eau douce ! Inutile de dire que nous ne résistons pas à ce plaisir.
19 avril : Edouard, ancien patron d'une petite entreprise d'entretien de moteurs marins à St Vaast-La Hougue, répare la pompe de notre moteur (quelle chance, il a juste le joint qu'il faut !) et nous emmène sur l'autre île visiter l'autre village où il n'y a qu'un bar et une petite épicerie où nous sommes bien contents de trouver un peu de pain. Car il nous reste encore une grosse étape pour rejoindre... la France : les îles du Salut sont à près de 740 milles.
Nous quittons ce mouillage enchanteur à huit heures du matin le dimanche 20 avril.
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