L'Oeuf de Pacques se lève enfin dans une éclosion en croissant de Soleil, et aujourd'hui les nuages en rafales affalent un vent grisâtre.
Des poissons virevoltent sur les oiseaux qui nagent à toute allure dans la masse saumâtre.

La Lune fait son quart, sous les yeux doux d'un sextant calculateur. Et qu'est-ce qu'il lui tend ?
Bordons la vite pour la nuit sous son grand voile sombre!
L'étoile polaire se réchauffe dans la casserole, cette Grande-Ourse a pris un riz pour des pâtes à ras du bol ! Vraiment pas de bol !
A bord, on se la coule douce au baromètre.

Trop choqué pour abattre, azimuté, l'équipage mord l'écume et l'esprit s'embrume sans brume ni corne. Les nerfs en chute ne se laissent plus lover, ils sont en fuite, tous au taquet !
Fort heureusement pour nous, le bateau s'auto-barre, sans pilote.
Il nous faut faire le point, bien affûter les lames car l'âme divague bien trop vite sous les forces de Beaufort, on avale tous les nœuds, et en restant poulies!

Le pas-con relève à l'envers que la raison déferle, ferlons la vite moussaillons ! Écopons ce gain d'eau !
Gitons de la trinquette, trinquons de la girouette ! La cadence d’éperon nage !
Étarquons la pression avant que les isobares se barrent en roue !
Le spi en larme nous tend les bras, une barre de flèche en plein coeur, Igamour a frappé.
Appel de détresse ! Eso es ! Si Senor !

On réduit la voilure au cas ou surviendrait le coup de barre, celui du temps qui passe, le gros, le mauvais, celui qui peint le ciel en brun.

Et soudain, les degrés remontent dans notre estime, l'attitude est juste et la longitude bien formée sous l'apparence d'un vent au profil bien creusé.

Pendant que le carré fait des ronds dans l'eau salée, nous on écoute les étoiles, tout près serré de la Voie d'eau lactée. Constellation du noeud de chaise pour cap, pendant que le petit largue le bout, le bon vieux bout, celui du monde.

Abîmes liquides, abîmes du vide, un simple et plat pont vous relie, et une ligne deux vies !


Position d'Igamor : ...