Transat 2009 Rabat, Canaries, St Martin
Samedi 14 novembre
Fin d'après midi, arrivée de Jean-Paul et Philippe. Ils sont accueillis sur le ponton par un concert rassemblant quelques plaisanciers musiciens rassemblés pour le plaisir de la musique par Amandine.
Alors concernant ma sciatique, après les premières injections, le mal c'est légèrement calmé, en espérant que cela s'améliore dans les jours à venir. La dernière injection aura lieu lundi. Tout ce que je puisse dire, c'est que ces piqûres, effectuées par l'infirmière du bord Danièle, me font bien plus souffrir que la sciatique, normal qu'elle me rétorque, puisque le produit diluant c'est de l'eau distillée.
Dimanche 15 novembre
Journée consacrée à la préparation de la transat. La matinée est consacrée à l'avitaillement au centre commercial "Marjane" proche de la marina. Excellant super marché ou l'on trouve la plupart des produits alimentaires et à très bon marché. Ce point a été essentiel sur la caisse du bord. Alors tous les produits, non bien sur, les produits à base de porc et les alcool. Bon de toute façon nous referons un autre avitaillement, notamment pour les produits frais, à Santa Cruz de Tenerife. Produit très intéressant au Maroc : le gaz, soit en bouteille camping gaz ou en 13 kg. J'en achète 3 campings gaz grand modèle pour une somme modique.
L'après midi, briefing du capitaine sur les manœuvres, réglages des voiles et sur les équipements sécurités à bord de Frankiz. Et promenade dans la médina de salé.
Nous prévoyons l'appareillage demain dans l'après midi. Depuis 2 jours les vents souffle assez fort et la houle est très importante, les prévisions affichées à la capitainerie ne sont pas des plus optimistes.
Lundi 16 novembre
Aujourd'hui Danièle nous quitte Elle reste une semaine de plus au Maroc, mais à Marrakech. Mais avant elle me prodigue une dernière injection dans ma cuisse et bien sur je grogne encore plus. Merci Danièle de prendre soin de moi, je sais ce n'est pas de ta faute si cela me fait mal. Ce n'est pas sans tristesse que je vois mon équipière s'en aller, mais elle n'a pas trop le choix, une transat pour elle et son cœur serait trop risqué. Ne tant fait pas Danièle je te retrouverai en Guadeloupe dans 2 mois, promis.
Alors, appareiller aujourd'hui serai de la folie, des déferlantes de plus de 4 mètre barrent complètement l'entrée du chenal (voir photo sur l'album). De toute façon les autorités ont interdit toute navigation et d'après elles demain risque d'être pareil.
Amandine, Jean Paul et Philippe en profite pour visiter la Kasbah des Ondarias et la médina de Rabat et d'autres monuments, quant à moi, encore légèrement handicapé, je réalise l'avitaillement en gaz oïl par bidons de 20 litres.
Mardi 17 novembre
Nous sommes impatients de sortir. A 9 heures les autorités interdisent encore la passe. L'équipage résigné, effectue quelques courses. Vers 13h30, le bosco vient nous voir pour nous signaler que nous pouvions sortir en même temps qu'un voilier Australien. L'appareillage est vite réalisé et à 14h, après le passage à la douane et police, nous quittons le port de Rabat, guidé par le bosco de la marina dans son semi rigide. La mer est très calme dans la passe. Dernier adieu au bosco avec nos derniers Dirhams Marocains. Enfin Voici le large, le vent est faible. Route moteur pour l'instant et attention, ici ça grouille de petite embarcation de pêche, même jusqu'à 20 milles de la côte.
Position à 19h26 : 33°57'4120 N 007°16'1340 W
18, 19 et 20 novembre
L'équipage s'amarine progressivement. Les vents sont faibles et variables de NW à NE, la mer est peu agitée, cela est du au coup de vent plus au nord avec houle de nord ouest. Donc beaucoup de moteur depuis Rabat. Nous faisons moitié voile moitié moteur. Nous allions directement à Santa Cruz de Tenerife mais vu que le moteur et l'équipage ont soif, nous ferons une escale à Lanzarote, probablement au port de Rubicon ou il y a un super marché (le capitaine sera chargé lui même du liquide car nous n'avons pas une goutte de vin depuis le départ de Rabat, il menace de sanctions si cela recommence).
Beaucoup de trafic de nouveau sur la zone, cargos bien repérés sur l'AIS, montant ou descendant l'Afrique, pêcheur de toutes tailles qui nécessitent une vigilance accrue.
Les quarts de 4 heures à deux mis en place par le capitaine avec remplacement toutes les 2 heures d'un équipier, ne plaisent pas à l'équipage. Jean Paul se propose d'établir un nouveau tableau avec des quarts de 2 heures, le capitaine le nomme "Chef de Quart", Philippe sera lui le "Bosco du bord", Amandine le "Mousse" et moi bien sur "Capitaine".
Nouveau souci pour la santé du capitaine, sa sciatique reprend de plus belle, ce qui nous confirme une escale à Lanzarote en vue d'une consultation médicale.
Position le 20 à 12h45 : 30°32'4210 N 012°29'7350 W
Vendredi 21 novembre
Dans la soirée du jeudi, le capitaine a été obligé de s'allonger dans sa cabine et d'avaler plusieurs cachets pour passer la douleur. L'équipage est très inquiet pour la suite de la transat.
De nouveaux quarts de 2 heures sont testés en solitaire, cela semble convenir à l'équipage. A 4 heures du matin, le capitaine peut se lever et prendre son quart sous l'œil vigilant de Philippe. Après consultation des documents du bord et du guide IMRAY, il est décidé de faire route sur Puerto Calero, l'île de Lanzarote. Une clinique privée de cette ville est signalée dans le guide comme ouverte 7 jours sur 7 et de très bonne réputation.
A notre arrivée à Puerto Calero, "Prince de Bretagne" le trimaran de Hervé Cléris, participant à la transat Jacques Vabre, est amarré au ponton d'accueil. Hervé est un marin de la baie de Morlaix que nous connaissons bien. Il est en escale technique pour un problème de grande voile. Il repartira le soir tombé sous nos encouragements.
Début d'après midi, le capitaine fait route en taxi sur la clinique "Hospiten"située à Puerto Del Carmen et non à Puerto Calero comme signalé dans le guide. Prise en charge par le service des urgences, suivi du service de radiologie, consultations auprès de spécialistes et tout cela en Espagnol ou Anglais (je ne comprenais ni l'un ni l'autre) : Résultat, une "Lumbociatalgias" et les médecins pour confirmer me font une série de test par injection, repos ¼ heure et terminé plus de douleurs, je peux marcher normalement, seulement quelques picotements dans le pied gauche : Un médecin me prescrit une nouvelle série de 5 injections intramusculaires en 5 jours avec prise de médicament si la douleur revenait. A mon retour sur Frankiz, l'équipage n'en croyait pas leur yeux, en mon absence je m'imagine qu'ils avaient étudié divers scénarios d'abandon de la transat : Hé ! Le capitaine en a vu d'autre. Bon il va devoir faire attention une dizaine de jours quand même sur conseils des médecins. Un dernier mot sur cette clinique : Ultra moderne, nombreux médecins en permanence, pratique toutes les opérations, personnels très compétents. Par contre il faut payer au prix fort, pas de prise en charge, même européenne.
Le soir bien sur, après le départ de Prince de Bretagne, route directe vers un bon restaurant du port et fin de soirée au PUB, la débauche comme me la dit un équipier. Fallait bien que j'arrose ma remise sur pieds, ho ! Je suis resté sage sur les liquides, la route est longue encore.
Dimanche 22 novembre
Le matin, Philippe plongeur confirmé, effectue un carénage de la coque en utilisant la bouteille de plongée du bord; Allez, encore un petit tour à la clinique, avec Amandine cette fois ci comme interprète, un 1ère injection et vite retour sur Frankiz, vite il faut partir car les alizés vont s'établir. La veille, nous avions eu une météo avec Hervé Cléris, son routeur lui signalait que les alizés allaient s'établir pour une huitaine de jours maximum et disparaîtraient ensuite. Donc il fallait que nous partions au plus tard le vendredi suivant sur la route des Antilles. Mes fichiers UGRIB, récupérés à Puerto Calero étaient de mêmes consistances.
14 heures route Santa Cruz de Tenerife distant de 110 milles, les vents sont pour l'instant au sud ouest, nous tirons un bord au sud vers l'île de Fuerteventura, virement de bord route ouest nord ouest, les vents doivent basculer au nord est, mais avant ils montent à 25 nœuds, ce qui oblige à prendre un ris car en plus la mer est forte. Tranquillement les vents passent au nord est comme prévu, nous pouvons faire route directe sur Tenerife. Encore de nombreux cargos et paquebots. La mer est forte tout au long de la nuit, un vrai shaker à l'intérieur du bateau.
Au lever du jour, nous apercevons l'île de Tenerife, attention ses sommets sont hauts, nous sommes encore loin. Plus nous approchons, plus l'île se couvre de gros nuages, la visibilité tombe également, les grains sont proches. A 14 heures alors que nous pénétrons dans la Darsena De Los Llanos, celle sud, nous sommes accueillis avec un grain, bien venu à Tenerife où soit disant il ne pleut que 10 jours par ans ? 15 heures, nous sommes amarrés à un ponton proche des quais, très pratique pour le séjour. Un couple de Bretons et ses 2 enfants, originaires de Morlaix nous accueillent. Attention, ici à Santa Cruz le capitaine doit réaliser une clearance d'entrée et de sortie auprès de la police.
Je m'empresse de trouver une infirmière pour mes injections, ce qui sera fait dans la pharmacie du port de commerce, une jeune pharmacienne est autorisée à piquer, les RDV sont pris avec elle jusqu'à jeudi.
23, 24 et 25 novembre
Ces 3 jours sont mis à profit pour terminer l'avitaillement, flâner en ville et visiter l'île en voiture de location. Le plus gros de l'avitaillement réalisé au magasin Carrefour de Santa Cruz, 2 taxis ont été nécessaires pour le retour au bateau. Plusieurs rencontre aussi dans la marina. Ici c'est un des point de passage obligé pour les transats. Les soirs, il ne faut pas oublier ma piqûre et si cela continue je ne pourrai plus me passer de mon infirmière pharmacienne, que de changement avec celles réalisées à Rabat !
Superbe la petite excursion sur l'île, plusieurs photos de l'album résument cela.
Autre désagrément, la fameuse taxe de richesse que la marina de Santa Cruz nous inflige en plus des tarifs. Cette taxe est fixe quelques soit le nombre de jour, si vous restez 1 mois ou plus cela se ressent moins, mais 4 jours çà fait monter la facture. Visiblement c'est le seul endroit d'Espagne où elle est appliquée.
Jeudi 26 novembre
Dans l'après midi, je me rends au centre ville pour me connecter à internent via la wifi gratuite de l'office du tourisme. Motif : récupération des fichiers GRIB. J'aimerai larguer les amarres ce soir; car demain c'est un vendredi et un Breton n'appareille jamais un vendredi. Les fichiers météos semblent corrects, pour l'instant ils nous donnent peu de vent, mais à partir de demain les alizés devraient reprendre et s'établir à l'est nord-est. Ma dernière injection sera faite vers 16h, donc décision prise : départ à 17h pétante, tout l'équipage est averti, nous partons ce soir et que tout soit prêt à mon retour de l'infirmerie pharmacie.
17 heures : Amarres larguées, bien rangées au fond des coffres, pares battages relevés et rangés " de l'ordre et de la discipline, n'en déplaise à certains hein !". Nous voilà à la sortie du port, au dessus de nous la grand auditorium de Santa Cruz nous salut : au revoir Tenerife. Devant en route directe nous avons 2600 milles à parcourir, enfin avant il faut contourné l'île par le sud. La grande voile est hissée rapidement, nous nous dégageons de la cote au moteur et dès que nous sentons mieux le vent, le génois est déroulé. Pour moi c'est ici que commence la grande aventure. Je me permet de citer un passage du cahier ou nous notons nos aventures, un peu un livre de bord annexe qui d'habitude est tenu par Danièle, mais en son absence nous la remplaçons à tour de rôle. Alors voici ce qu'Amandine écrit lors du départ : " Cà y est, on est parti, le port est derrière nous, la grande voile est hissée : Nous sommes émus ! Derrière le silence dans lequel nous restons quelques minutes se cache un tas de question : Est ce qu'on va s'entendre ? Est ce que je vais avoir le mal de mer ? Frankiz va t'il tenir le coup ? Et si on rencontrait une tempête ? J'espère que je ne vais pas être trop fatiguée ! Quel dommage qu'on n'ait pas trouvé du vin blanc ... etc. … Est ce que je vais revoir ma mère ? " Tu sais Amandine tout le monde se pose ces questions, ne t'en fait pas, rappelle toi, ta Maman a brûlé un cierge pour nous et Danièle aussi je pense. Que peut il d'autre nous arriver que de voir les Antilles dans une vingtaine de jour.
Alors à partir de maintenant je ne vais pas faire un récit du cahier, mais vous raconter les moments forts de cette transat, le plus souvent en reportant une partie des mails expédiés régulièrement via le téléphone satellite.
Vendredi 27 novembre
Mail de 13h :
Nous avons appareillé de Santa Cruz de tenerife hier soir à 17 h, la 1ère nuit a été belle, nous avons touché du vent de nord est et filons actuellement à 7 nds vers le sud ouest où nous allons recherché les alizés pour filer directement sur St Martin dans 24 heures. Arrivée ???? on vous dira cela dans une dizaine de jours
Les Frankiziens
26°59.6380 N
016°38.0800 W
ROUTE au 210
Samedi 28 novembre
Jean Paul "chef de quart" a mis au point définitivement les nouveaux quarts : 2 heures de quart seul, même la nuit, cela nous fait 6h de repos. Comme ce sont des quarts tournants, il se trouve que pour décaler, il a prévu une journée grand repos tous les 3 jours, de 10h à 22h un équipier est libre de son temps.
Dimanche 29 novembre
Mail de 18h :
Les alizés ici sur zone sont bien établis, mais faut surveiller quand même leurs directions pour mieux rechercher le bon cap. Nous faisons route sous spi symétrique dans le 270 (ho la, la nuit nous le couchons dans sa bannette), en ce moment c'est Amandine qui barre et elle se
débrouille pas mal, le capitaine surveille quand même le risque d'embardée.
Danièle : Désolé, mais les cubis ne fuient plus depuis ton départ, il y a de la bagarre pour écrire le livre historique, Phil l'a commencé !!!
24°33.4600 N 020°47.3440 W
Les Frankiziens
Lundi 30 novembre
Mail de 17h :
Les vents nord est à est ont un peu forcis et la mer est forte, nous redescendons au sud, depuis que nous avons empanné Frankiz est à plat, avant s'était un shaker.
24°38.6820 N
023°21.1120 W
Mardi 1er décembre
Journée riche pour nos estomacs !!!! Philippe a péché son 1er poisson, une coryphène. Le poisson est vert fluo quand il est dans l'eau et perd sa couleur dès qu'il est hors de l'eau. Philippe est fier de sa prise, nous faisons une photo pour immortaliser le moment.
Mercredi 2 décembre
Mail de 19h :
La pêche est bonne à bord, Philippe le Bigouden du bord nous a sorti 1 dorade coryphène hier mardi et 1 autre aujourd'hui, encore plus belle. Par contre un banc de salles poissons nous a croqué un super leurre. Nous faisons route au sud ouest dans le 230 actuellement et pendant 2
jours encore car les vents sont plus à l'est, enfin cela n'est que mieux pour la suite. Cette nuit nous comptons arroser les 2000 milles restant jusque St Martin.
Amandine râle car il n'y a pas de vin blanc à bord et moi pas de rosé pour mon apéro.
Alain, capitaine des Frankiziens.
21°52.9620 N
027°25.0550 W
Aujourd'hui nous avons croisé notre 1er voilier depuis Tenerife.
Jeudi 3 décembre
Nous croisons un second voilier au large, c'est chaque fois un petit évènement ! Ne pas se sentir seul au milieu de cette immensité plus ou moins hostile et assure les modestes marins que nous sommes. Autre événement aujourd'hui, Amandine nous a joué de l'accordéon, pas évident pour elle avec la houle permanente, moment de douceur et de charme dans ce milieux de brutes ! Trop court hélas.
Vendredi 4 décembre
L'océan toujours agité, vent modéré de nord est, on décide de hisser le spi. Encore une coryphène, la 3ème, péchée par Alain. Elle fera un repas même si des voix s'élèvent pour se plaindre d'un régime "poisson" un peu répétitif : Poisson le mardi, poisson le mercredi, poisson le jeudi poisson le vendredi !!!!! Maintenant en plus les poissons suicidaires s'y mettent aussi, mais eux sont immangeables.
Petite séance émotion : le bras de spi lâche alors qu'Alain, le capitaine, remplace Amandine à la barre. Branle bas de combat sur le pont, affalement d'urgence ! Ouf tout c'est bien passé, plus qu'a ranger la voile dans sa chaussette ou capote selon l'humeur
Mail de 20h :
Nous avançons tranquillement, mais sommes obligés de piquer encore au sud car vers le nord les vents sont plus faibles et plus à l'est, tandis qu'au sud les vents sont mieux établis. Nous venons d'empanner et faire route au 230/240 vers le sud ouest, cela ne nous rapproche pas vite de St Martin, mais dans quelques jours ça ira plus vite.
Ici nous sommes passés à l'heure locale, en ce moment 16h40, 19H40 en France.
Le prochain fichier météo, dimanche soir : Alizé Ouest. Nous captons très bien RFI tous les matins donc cela nous suffit. Il fait une chaleur à bord, l'eau est en plus à 29°, nous sommes mieux dehors. Les dorades sont toujours excellentes : une 3ème ce matin
20°58.9900 N 031°42.4650 W ROUTE AU 240 à 6 nds
Samedi 5 décembre Qui veut du poisson ? Sur Frankiz on recule devant rien, Alain vient de pêcher un Tasard de 1,31 m !! Quelle bête !! Les 3 hommes ont les yeux qui brillent en pensant aux énormes steaks de poissons qu'ils vont enfourner. Ce n'est pas de l'avis d'Amandine qui pense à juste raison qu'il est trop gros pour 4 et qu'il faut le rejeter à l'eau et lui épargner nos gamelles ! Après délibération et nous faisons preuve de bonne foi, on rejette à l'eau 1/3 de la bête (la queue, la gueule et les boyaux. Dimanche 6 décembre Jour du seigneur, au menu du poisson ! Même Amandine en mange ! Mais nous allons le payer cher, le soir c'est elle qui fait le menu : bouillon de poule et soit disant un gratin dauphinois. Heureusement que la bonne humeur est là, ce qui peut nous faire avaler des couleuvres. Dans la nuit nous croisons deux gros cargos qui nous rappellent que l'on nous ne sommes pas seuls au monde et que la vigilance est de rigueur. Mail de 19h50 : La pêche est toujours miraculeuse ici en plein milieu de l'océan : hier nous avons sortie un tazard de 1,31 mètre (avec des photos à l'appui) et heureusement que nous avons un Bigouden à bord pour reconnaître un tel poisson. Excellant ce poisson, un peu comme du thon mais avec une chair plus blanche et fine. Par contre j'ai l'impression que ma 1ère fournée Lundi 7 décembre Mail : Comme certains nous suivent au jour le jour voici notre position à 17H40 UTC (18H40 française) : 17°16.9040 N, 037°23.4440 W, ROUTE 280, VITESSE 6,8 Mardi 8 décembre Mail : Aujourd'hui pas de pêche, le corn beef n'a pas été apprécié au repas de midi par certains équipiers, seuls ceux ayant fait leur service militaire se sont rappelés les bons vieux temps, manquait la boite de mont blanc dans la ration. Mercredi 9 décembre M Aujourd'hui nous avons remis le Spi, la mer est devenue un peu plus maniable. Par contre a bord il n'y a plus de frais, le lait et jus de fruit tournent très vite après ouverture. Le vin en cubi acheté à Tenerife est imbuvable, donc château la pompe pour tout le monde et là Jeudi 10 décembre Alors depuis quelques jours les écrivains du bord se sont mis en grève, plus de récit sur le cahier, peut être que les conditions de mer rendent difficiles l'écriture. Donc il est temps de parler un peu de la vie à bord : Au petit matin les petits déjeuners diffèrent beaucoup suivant les équipiers et les jours, cela va de la soupe chinoise, café, thé, fruits, pain beurre (du vrai) ou confiture, parfois des céréales, La matinée est réservée à la toilette. La quantité d'eau du bord est de 360 litres, hors eau minérale en bouteille, pour 4 personnes et il faut tenir + de 20 jours, donc restriction très sévère. Les douches se font à l'eau de mer et savon spécial eau de mer, un sceau faisant office de douche, les plus courageux prennent une douche au moins tous les 2 jours. La douche est toujours prise sur la plage arrière, mais la personne est harnachée au bateau. Le matin aussi est réservé à la grande vaisselle du jour, il y a toujours un volontaire pour cela. Les déjeuners et soupers sont réalisés normalement par l'équipier de repos qui reçoit toujours de l'aide. Le capitaine a été relevé de sa charge de cuisine par les équipiers car il avait beaucoup de travail avec la navigation, la météo, les relations et mails avec la terre. Faut savoir aussi que le capitaine est toujours enclin à placer dans un repas une boite de corn beef !!! Les quarts de barre dans la journée sont plus ou moins théoriques, ils sont respectés de 18h à 10 h le lendemain. Les repas sont toujours pris en commun, Charles le pilote prend la relève à la barre. Le déjeuner est pris dans le cockpit et le souper dans le carré. L'heure des repas est aussi le moment de recharger les batteries à l'aide du moteur, ce qui fait que nous les rechargeons environ 2h par jour, cela à été suffisant. La lecture occupait une bonne place aussi dans la journée, surtout que nous avions à bord en avant première une copie du livre écrit par Philippe : "Du chichon dans le goémon". Amandine passait beaucoup de temps à étudier le Portugais Brésilien et nous jouait de moins en moins de l'accordéon. La pêche était une attraction très particulière et finalement nous occupait beaucoup, il y avait surtout le fait que l'équipier qui apercevait le 1er le poisson avait le droit de le tirer à bord. La confection du pain, c'est l'affaire du capitaine et l'équipage apprécie. Mail du jour : Changement de temps sur zone, la nuit dernière nous avons eu des grains orageux qui nous ont obligé de faire route au sud, au petit matin nous avons empanné pour faire à nouveau route sur St Martin. En ce moment 20 nds de vent et mer forte donc 1 ris dans la GV et génois légèrement enroulé sinon gare au sortie de route. Les grains reviennent en ce Vendredi 11 décembre Mail du jour expédié à 18h25 (UTC) Bonjour à tous, Nous filons toujours bon train (de croisière), Le vent est encore soutenu à 20 nds Samedi 12 décembre Mail du jour expédié à 19h40 : Bonjour, Dimanche 13 décembre Mail envoyé à 20h39 Bonjour à toutes et à tous, Lundi 14 décembre Miracle : Aujourd'hui, une main innocente à repris le stylo et le cahier du bord pour narrer ces dernières journées de silence, à lire le 1er chapitre cela en dit long : "Plus on approche de l'arrivée plus les temps se font dur !!! Dans tous les sens du terme : Averses éparses tout au long de la journée, boite de conserve, sueur et crasse sont tous au rendez vous en même temps. Il est temps qu'on ARRIVE !" Ho Pala ! Capitaine il faut réagir et vite le moral de l'équipage est en baisse. Aujourd'hui, un petit tazard que Jean Paul s'est empressé de préparer. Ce fut bon; Mais voilà, y a Philippe qui nous a lu un extrait du guide Patuelli (voir mail ci dessous) Dans la nuit de dimanche à lundi, nous avons assisté à un magnifique défilé d'étoiles filantes qui a duré toute la nuit. Il y avait en moyenne 1 par minute, donc par quart nous avons pu observer environ 120 étoiles filantes. Ce phénomène durera jusque la dernière nuit. Certaines de ces étoiles étaient assez impressionnantes et éclairaient le ciel durant quelques secondes : Magnifique. Mail envoyé ce jour à 19h44 Bonjour, 18°35.0650 N, 055°15.1630 W, St Martin à 444 milles, vitesse et cap très variable donc petite journée aujourd'hui. Mardi 15 décembre Amandine tenait à parler des mots du bord, ceux prononcés le plus souvent par les équipiers : Jean Paul : "Le spi, le spi" d'un air convaincu, ce qu'il veut le mettre, soit qu'il ne veut pas le mettre, soit qu'il veut mettre de l'ambiance en déclenchant un petit débat. Alain : Dit souvent "Apéro" et "El Présidente" Bière dominicaine que l'on trouve à st Martin. Philippe : Chant "Go to the west Amandina" et "500, 500, 500, 500" et a hâte de chanter" zéro, zéro, zéro, zéro ….." comme n'importe quel bidasses avant la quille. Amandine : N'a pas de tocs verbaux ! Mais elle répète tout de même tous les jours "punaise je n'ai pas fait mon portugais …." Mail du jour expédié à19h19 (UTC) : Après un bord à plat vers le sud et une nuit dans les grains où empannages et départs au lof se sont multipliés (nous récupérons notre sommeil cette journée) nous avons repris une route directe sur St Martin. Maintenant si les conditions météos restent celles prévues nous pensons arriver le 18 en fin d'après midi. Mercredi 16 décembre Mail expédié à 18h16 UTC, pour nous 13h16 Bonjour, Dans l'après midi, j'étais de quart à la barre, le vent faiblissait de plus en plus, la vitesse du voilier tombait en dessous de 3 nœuds. J'avais l'impression que la haut, au niveau de la têtière de grande voile, d'apercevoir un paquet de fils blancs dans tous les sens. Allez on enroule le génois, moteur en route et bout au vent, affalage de la grande voile, ho surprise, la drisse était à deux doigt de casser. Route directe sur St Martin au moteur le temps de réparer la drisse. Malheureusement le vent chutait de plus en plus et nous donnait un vent apparent proche de 0 au portant, donc nous dès la fin de la journée nous avançons avec la risée Yanmar. A 150 milles de but, un routage avec les fichiers GRIB à ma disposition me donne un ETA d'arrivée pas avant la nuit de vendredi à samedi si nous naviguons à la voile, donc plus de 48 heures. Philippe et Jean Paul prennent leur avion mardi 22. Allez, on continue route moteur, ainsi messieurs vous disposerez de 2 jours supplémentaires pour visiter l'île. Jeudi 17 décembre : Le grand jour Mail expédié vers 9h (problème de connexion Iridium. Bonjour, Fin des mails, enfin si dans l'après midi un dernier, mais plus personnel adressé à l'ensemble de nos familles. Toute la nuit moteur, 8h moteur, 12h moteur. Dans la matinée, terre, terre, terre …….Nous apercevons l'île de St Barthélemy, de plus en plus nette, puis St Martin. Les visages s'illuminent, les mines fatiguées de la nuit reprennent de la couleur. L'équipage est heureux. 15heures : Une vedette vient sur nous et vite, elle se rapproche. Eh oui dans les jumelles nous distinguons les couleurs rouge et bleu de la SNSM 129, puis un appel sur le 16 de Notre Dames de la Garoupe. Je reconnais le voix bien sur, Erwan mon fils, le patron SNSM de service, qui est venu avec son équipage complet nous accueillir, d'abord avec la sirène et bien sur la lance à incendie. Nous sommes bien arrosés. Quelle joie de revoir sa famille, hé oui il y a aussi Sandrine, Stéphanie et mes 2 petits mousses. J'avoue que je suis ému. Ensuite a eu lieu la délicate manœuvre de transbordement, à l'aide d'une grande gaffe,d'un sac contenant de doux breuvage bien frais (bière et jus de fruit pour Amandine) et d'un délicieux planteur. La vedette nous a accompagné jusque Marigot et encore quel accueil au ponton, beaucoup de mondre, nous étions tous heureux. Le soir, bien rodé au quart, nous avons tenu le dernier tous ensemble au restaurant devant une superbe brochette de bœuf et tirer le derniers bords à terre pour entrer sur Frankiz avec le chant traditionnel "zéro, zéro, zéro, zéro …..". Ho la ! Que c'est pratique les brouettes sur les pontons de la marina Fort Louis de Marigot. Fin d'une belle traversée. Merci Amandine, Philippe et Jean Paul. Voir aussi l'album photo "Transat 2009" A bientôt pour de nouvelles aventures Alain.
ne va pas faire long feu, ce matin il régnait dans le carré une odeur de boulangerie.
Par contre nous zigzaguons sur l'océan en fonction des vents E à NE. Nous allons encore plonger vers le sud ou les vents semblent mieux établis : Pour les connaisseurs, nous allons réaliser une "Troussel"
Josiane j'attend un fichier ce soir dimanche : Alizés Ouest.
Alain pour les Frankiziens
18°40.5010 N 035°36.6780 W Route au 230 à 6 nds de moyenne
16H45 ici, 19H45 chez vous il fait chaud, le soleil brille encore, nous scrutons tous les soirs : point de rayon vert.
vent 15 nds E NE, Mer agitée à forte (probablement du aux tempêtes (voir ouragan hier) sur
atlantique nord. on écoute RFI tous les jours à 11H30 UTC
Pas de pêche aujourd'hui, les gamelles débordent encore.
Alain toujours le capitaine des Frankiziens
A 17h40 : 17°36.0670 N, 040°09.7690 W, ROUTE 290 à 6 NDS
Environ 1300 milles de St Martin (sans les zig zag à venir)
il n'y aura pas de pénurie, j'ai largement prévu, certains à bord commencent à rêver d'une bonne bière fraîche et d'un bon steak de bœuf à St Martin
Demain je pense faire une ETA sur mon arrivée à St Martin, en fonction des fichiers météos que je recevrai. Pour l'instant les vents nous sont favorables pour une route pratiquement directe.
Position à 16H00 UTC (19H00 en France) : 18°01.4210 N, 042°29.3460 W, ROUTE 284 à 6,6 NDS à 1170 milles de St Martin. .
moment, ça va chahuter la dedans.
Pour notre ETA à St Martin, vu les fichiers météos, je prévois une arrivée vers 19 décembre voir le 18 cela reste à confirmer dans 2 ou 3 Jours.
Alain
17°38.3330 N, 044°46.8290 W
Y a le Philou qui voudrait faire un détour par New York ? Et Amandine vient d'arroser tout le monde à l'extérieur en embarquant, une déferlante de travers, ça râle dehors.
Alain
17°49.8310 N, 047°29.3130 W, Route dans le 300 à 8 nds, St Martin à 887 Mn
Cet aprem, c'est l'accalmie, un peu de repos pour l'équipage qui fatigue un peu, le vent revient mais nous faisons une route plus nord, on repiquera un peu dès que le vent sera un peu plus fort pour rattraper rapidement la route directe. Erwan : j'ai fait un petit bilan du voilier, nous allons avoir beaucoup de nettoyage et petits travaux à réaliser pour que Josiane retrouve son voilier comme elle l'a quitter. Donc pour cela je pense qu'une place à un ponton serait le mieux, si tu pouvais voir la possibilité de venir chez Antoine ou dans la marina de Marigot
chez "Régine" il me semble, se serait plus pratique que la marina fort Louis et l'équipage serait plus près de la ville et moi des magasins. Un aspirateur serait le bien venu, car dans la bagarre il y a plein de petites bouffes qui sont tombées partout. Bon à 4 nous avons pour une bonne journée de boulot intérieur et extérieur. Quelques jours de ponton seraient bien.
018°296600 N, 050°07.3360 W, 735 Mn de St Martin, Route 310 à 6,7 (le vent est revenu)
Mes 2 pêcheurs sont plus pêcheurs devant l'éternel que devant la mer : 2 belles prises ont réussies à se faire la malle en remontant la ligne, résultat : boite de conserve ce soir. L'autre petit problème, nous sommes réduits au château la pompe, car plus de bière et la qualité du vino de la messa nous le réservons pour réaliser une sangria au rhum à l'arrivée. Voilà ici c'est le club med. La charmante voix d'Amandine nous berce en ce moment. Il fait très chaud dehors et à bord, nous attendons la fraîcheur du soir. Nous sommes encore à l'heure local 17H30 (20H30 Paris) dans 1 ou 2 jours nous basculons en heures Caraïbes.
Josiane, normalement je n'aurai plus besoin de fichier, si oui je t'envoie un mail.
Alain, toujours capitaine des Frankiziens
18°56.2880 N, 052°58.7510 W, vitesse instantanée : 7,5 nds, Cap 290
Distance St Martin : 573 Mn (demain à midi, nous ferons les fonds de cale en espérant trouver un peu de Rhum pour frelater le jus de fruit afin d'arroser les derniers 500 milles)
Aujourd'hui nous sommes dans les grains, la météo ne correspond pas trop aux fichiers GRIB et celle de RFI. Nous faisons route sud dans le 225 pour se recaler sur la route et en prévisions des vents calmes prévus par fichiers GRIB ???? Vaut mieux anticiper car la pétole arrive, mole ou pas mole ??? L'anticyclone sera ici sur notre position pile poil dans 2 jours. Derrière la porte semble se refermer car sur la zone Alizés ouest de météo France (RFI) les vents sont au sud ouest. Nous sommes dans la zone est Antilles et demain sur Nord Antilles.
Aujourd'hui encore un petit tazard, mais voila, Phil nous a lu hier un passage du guide Patuelli ou ce poisson est signalé à risque pour l'intoxication tout en signalant qu'aux Antilles beaucoup en consomme, alors Amandine et moi on en a mangé, mais avec précaution, enfin du frais nous a fait du bien.
Alain.
18°08.7410 N, 057°14.7950 W, Route dans le 275 entre 6 et 7 nds. St Martin à 329 Mn
Les vents sont légèrement tombés et passés à l'est. Les fichiers météo sont de dimanche mais correspondent beaucoup à la météo sur zone. Nous n'avons pas eu de météo sur RFI (grève ?) et nous captons le 16 (GROSSAG) qui émet un bulletin sur 64 Pic Paradis mais nous ne
recevons pas ce canal pour l'instant. Tout cela pour dire que nous arriverons probablement vendredi 18.
Faut prendre patience, mais mes équipiers commencent à trouver le temps long. A bientôt pour les vrais bisous.
18°27.7480 N, 059°51.0930 W, St Martin à 182 Mn, route 310 à 6 nds (la route directe est dans le 266).
A 8h00 (heure St Martinnoise) nous sommes à 60 milles de la pointe des Froussards. Vitesse de 6,8 nds en moyenne (moteur car vent d'est entre 6 et 9 nds) donc encore 9 bonnes heures + 1 pour descendre sur Marigot. Mon ETA sur Marigot est environ vers 18 h. Je t'appellerai dès que St Martin est en vu.
Sandrine : J'y compte bien accompagner Valentin à son Père Noël, mais merci : "Pour les autres : je vais mettre un Planteur en fabrication pour votre arrivée". Moi aussi j'en veux bien un voyons.
Bon chose sérieuse : ici je suis à 2 doigts d'une mutinerie, car il n'y a plus rien pour arroser les milles abattus, même en soulevant tout les planchers personnes ne trouve une goutte.
Heureusement qu'il nous restait un espèce de rhum de l'année dernière que nous avions eu au tresco (Celui que Danièle réservait aux gabelous Marocains, même eux n'en n'ont pas voulu).
Donc si quelqu'un vient nous accueillir, je veux bien que vous nous emmeniez des Présidentes" bien fraîches ou toutes autres boissons. Autrement mon équipage ayant marre de manger des conserves depuis plusieurs jours et moi aussi : nous aimerions nous farcir une bonne pièce de boeuf frite (avec une salade verte pour Amandine) si les resto ne sont pas fermés, Erwan la ou on mangeait parfois le midi face à la baie.
Amandine est heureuse, car elle va pouvoir rester faire un peu la fête avec nous
si elle part le 22.
18°15.7110 N, 061°58.5620W, 60 Mn de St Martin.
21 jours de traversée depuis les Canaries, pratiquement la totalité à la voile sauf les dernières 24 heures, environ 100 litres de gaz oïl consommés (charge batteries et une trentaine heures de marche au moteur). Il nous restait en nourriture de quoi tenir 1 semaine, mais plus de frais. En eau minérale, une vingtaine de bouteilles, cuve à eau vide. Pas de casse matériel, mis à part la drisse de GV et quelques reprises de coulisseaux et ralingue de GV à recoudre. La charge des batteries uniquement par l'alternateur moteur, a été un handicap important, utilisation du pilote occasionnellement et groupe froid utilisé lors des mises en marche du moteur
Un bon nettoyage de l'intérieur et de l'extérieur et Frankiz sera prêt à repartir naviguer dans les Caraïbes.
......
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Anonyme (non vérifié)
15 Juin 2014 - 12:00am
Bravo pour votre super