Povoa de Varzim à Rabat
Mercredi 28 octobre 2009
20h30, me voilà enfin à Povoa de Varzim sur le pont de Frankiz, après pas mal de péripéties. Suite à un important retard de train, j'ai raté mon avion Paris Porto partant à 13H30 de Charles De Gaulle. Heureusement j'ai trouvé un autre avion pour Porto partant en fin d'après midi d'Orly. Le problème était que mes deux équipières, Danièle et Amandine, étaient arrivées dans l'après midi à Povoa de Varzim et sans les clés du voilier bien sur. Pour l'instant les filles ne sont pas là, j'essaie d'appeler Danièle au téléphone, mais comme d'habitude, elle ne sait pas comment fonctionne cet engin !!!! Enfin c'est parti pour de nouvelles aventures. Après les retrouvailles avec les filles, parties musarder les magasins en ville, rien de tel qu'un bacalahau pour oublier cette journée et remplir nos estomacs qui commençaient à râler.
Parlons un peu de mes deux équipières qui vont m'accompagner jusqu'au Maroc :
Danièle est une dame qui navigue avec moi depuis de nombreuses années. Nous ne savons plus exactement le nombre de milles parcourus ensemble en convoyages, régates et croisières familiales. Très bonne cambusière, se voit souvent confier la cave du bord pour ses bons choix, toujours en train de s'occuper à bord à aussi une mission importante : tenir les récits du bord. Mais elle a un défaut : je ne lui confie jamais la barre !!!! Danièle ne traversera pas avec nous, un petit problème cardiaque nécessite quelques soins et demande à ce qu'elle ne soit pas trop fatiguée.
Amandine est une nouvelle équipière du bord, plus habituée de rejoindre la Corse par vedette avec son papa que de naviguer à la voile. J'ai fait sa connaissance par le forum bourse aux équipiers de Sails The World. Elle était candidate pour une traversée vers le Brésil. Dans un premier temps nous avons convenu qu'elle embarque jusqu'au Maroc et si pas de problème elle continue vers les Antilles. Amandine est musicienne, elle joue de l'accordéon, ce qui nous sera agréable pour la suite. En plus elle parle Portugais, enfin elle apprend toute seule. Visiblement c'est une fille de petit gabarit qui à de l'énergie à revendre, je ne pense pas me tromper sur elle, elle verra les Antilles avec Frankiz.
Jeudi 29 octobre
Cette journée a été consacrée à la préparation de Frankiz, regréage des voiles, capotes, vérifications et mise en place du matériel de sécurité et de navigation. Amandine a participé activement à toutes ces préparations, ce qui lui a permis de dégrossir beaucoup les b.a.b.a d'un voilier, déjà j'ai pu m'en rendre compte qu'elle était très intéressée. Après midi, courses au super marché de Povoa, grand avitaillement pour une quinzaine de jours.
Le soir, j'avoue avoir une sacrée douleur dans ma jambe gauche, par moment j'ai du mal à marcher, je me fais du souci pour la suite.
Vendredi 31 octobre
La météo n'est pas des plus optimiste pour les jours à venir, les fichiers GRIB prévoient même des vents forts. En tout cas aujourd'hui dehors il y a une forte houle et un vent de sud ouest faible. Un voilier anglais parti ce matin est revenu au port, il a fait demi-tour au bout de la digue. Bon faut partir, car les jours prochains risquent d'être pires et j'ai RDV avec deux équipiers à Agadir le 14 novembre et il y a 800 milles de route.
10 heures, allez nous sortons. Effectivement, dehors il y a un peu de houle mais 1 à 2 mètres maxi et très longue : ha ces anglais !!! Route Leixoes, 15 milles en directe. Très bien cette 1ère sortie, pour Amandine, tirer des bords s'est très formatrice et la houle cale les estomacs. Milieu de l'après midi le vent tombe complètement, ça brouillasse, la visi n'est pas terrible et la nuit arrive vite : route moteur sur Leixoes. Le soleil se couche lorsque nous entrons dans la marina. Quelle surprise, Danièle retrouve sons "fiancé" de juin 2003, un des marins du port. Un gentil monsieur qui nous avait rendu service lors de notre dernier passage avec Sabik, un first 310 qui était amputé d'une pale d'hélice, nous avions passé ici 10 jours et ce monsieur faisait les yeux doux, sans plus, à Danièle. Dommage pour toi Danièle demain faudra partir cette fois ci.
Pour le gaz oïl, c'est avec bidon et en ville, merci les filles car j'ai encore ma jambe qui traîne et dès que je fais un effort c'est la douleur.
Samedi 31 octobre
Encore une journée tristounette, vent faible au sud ouest, visibilité réduite, houle de 1 mètre. 30 milles, 7 heures de moteur et nous voilà au mouillage dans la ria Aveiro. Nous sommes bien à l'abri, pas très loin des quais, c'est la fête à terre, mais nous ne pouvons descendre car l'annexe est bien rangée au fond du grand coffre arrière.
Dimanche 1er novembre
Les fichiers GRIB prévoyaient des vents de nord ouest, en mer toujours du sud ouest, faible, visibilité comme les autres jours plus un peu de pluie, bah ! On est le 1er novembre, c'est bien un temps de toussaint. Route moteur sur Figuera Da Foz, bien sur à peine étions nous devant Figuera que le vent monte à 15 nœuds et vire à l'ouest nord-ouest. Pour demain ça va être bon !! Pour l'instant j'ai besoin de gaz oïl, mince la pompe de la marina ne fonctionne pas, le système carte bleu de distribution est en panne !!!! Bon demain y aura du vent, pas besoin de gaz oïl.
Une place au ponton, pour la balade en ville, sous la pluie torrentielle, on verra cela une autre fois. Ici pas de connexion Internet, donc Josiane m'envoie, via l'IRIDIUM, un fichier pour les 5 prochains jours, merci les satellites. Vu les fichiers, va y avoir du sport dans les prochains jours
Lundi 2 novembre
Faut partir de bonne heure, car ici à Figuera Da fos les vents conjugués avec une forte houle créés une barre très dangereuse à la sortie. Même avec des vents de 20 nœuds. 8h15, les vents sont encore faibles, allez oust ! On sort. La houle est forte, il faut bien garder Frankiz dans l'alignement. Ca va, la passe c'est navigable, ça ne creuse pas de trop, heureusement car il y a des fonds de 4 m par ici. Ouf ! Le vent est au nord ouest, très vite il monte entre 15 et 20 nœuds, chouette nous avançons sous grande voile et génois, Frankiz file. Amandine fait ses débuts à la barre, pas de problème elle maîtrise et son estomac semble bien accroché. Quant à moi, c'est de pire en pire, je suis obligé de barrer assis. Frankiz avance vite, la mer se creuse de plus en plus, Les îles Berlenga sont devant nous, ce n'est pas joli entre le cap et les îles, ça creuse de plus en plus. Les creux dépassent par moment plus de 5 mètres; Nous enroulons le génois, je garde la barre, nous sommes tous harnachés avec les gilets. Route le port de peniche. Les départs au surf se multiplient et nous partons au lof rien qu'avec la grande voile, bon sang, j'aurai du prendre un ris. Enfin, une fois à l'abri sous la côte cela se calme beaucoup. 17h, nous sommes amarrés au ponton extérieur de la marina dans le port de Peniche, la seule place de libre, impeccable pour une nuit. Je laisse les filles réaliser les formalités à la capitainerie, Amandine doit mettre en application ses cours de Portugais. Danièle fait les courses en ville. Je reste me reposer à bord, toujours cette sciatique.
Mardi 3 novembre
J'ai l'impression de traîner, faut descendre au maximum le long du Portugal, j'ai hâte d'être à Lagos, point de passage obligé pour descendre sur Agadir. Appareillage à 10h15, il fait beau, toujours du vent de nord ouest 10 à 15 nœuds au début, il monte vite à 20 nœuds. Toujours une forte houle. Fin d'après midi nous voilà au niveau de la rade de Lisbonne, vu l'état de la mer, le vent et toujours cette sciatique qui m'énerve, je décide d'aller mouiller devant Cascais. A la pointe de Cascais, il faut empanner, Danièle à l'écoute de grande voile, elle connaît très bien cette manœuvre surtout qu'elle peu s'aider du winch électrique. Je lui demande si elle a retiré la manivelle sur le Winch, elle me répond un grand "OUI" et paf ! 2 secondes après, il fait presque nuit, j'entends un grand bruit et un ouille : Danièle s'est prise la manivelle en pleine figure, elle saigne !!! La grande voile empanne toute seule, ça claque. Amandine s'occupe de Danièle, je mets le pilote et vais aussi la voir, bordel de bordel, y avait assez de moi avec ma patte folle que voilà maintenant une équipière blessée. Bon Cascais dans 5 milles, faut se dépêcher, y a tout ce qui faut là bas en allant dans la marina. Ben au bout de 5 minutes madame me signale que tout va bien, qu'elle aura un gros hématome et cela passera très vite et qu'elle n'avait pas mal. Pas question d'aller à l'hôpital, tu vas au mouillage comme prévu, la connaissant j'ai obéi, sachant qu'au mouillage suivant son état je déciderai moi-même les bonnes dispositions à prendre, bon sang c'est qui le capitaine ici. Au mouillage et à l'intérieur, nous avons vu la joue à Danièle passer du bleu au violet et enflée, elle s'est soignée elle-même, elle est infirmière (en retraite) donc pas de problème "hors de question d'aller à l'hôpital, c'est plutôt toi mon capitaine qui va y aller" voilà la réponse. Bon on verra demain son état, dodo, demain debout à 4h45, y a encore de la route les filles.
Mercredi 4 novembre
Réveil 4h45 et à 5h30 nous slalomons entre les cargos mouillés en rade de Lisbonne. Journée encore triste, gris, visibilité parfois nulle, houle qui creuse de plus en plus mais très longue, vent prévu nord ouest 15 à 20 nœuds forcissant à 30 dans la soirée. Enfin ne nous plaignons pas, nous avançons à la voile, au portant. Dans la matinée nous traînons un peu sous les 5 nœuds, mais dès le début de l'après midi le vent monte, la vitesse du bateau aussi et la mer se creuse de plus belle. A l'approche du Cap Sao Vicente, le vent est proche du nord, ce qui nous oblige à quelques empannages. Nous naviguons avec grande voile seule, le génois enroulé. Lors d'un empannage involontaire, des coulisseaux de grande voile ont cassé et la latte supérieure explosée, nous prenons un ris. Je pense que les creux à ce moment là dépassaient les 5 mètres, nous étions à environ 5 milles de Sao Vicente, son phare brillait bien, je connais ce coin là, nous pouvons naviguer assez proche de la cote. Donc le plus vite nous serons derrière le cap, mieux se sera. La vitesse du bateau oscillait entre 8 à 10 nœuds voir plus dans les surfs. En moins d'une ½ heure nous sommes sous le cap Sao Vicente et la mer devient très vite plate. La pointe de Sagres est vite passée, encore 15 milles et nous serons à Lagos. Changement de temps, Amandine est visiblement soulagée, elle a eu un peu peur lors de la prise de ris, c'est vrai que ça claquait avec cette grande voile un peu libre, plus une bosse de ris coincée nécessitant mon intervention au pied de mat avec Danièle pas très en forme, et Frankiz un peu chahuté bout au vent Tout cela lui a donné des sueurs froides la Didine. Bon elle a bien observé les manœuvres et plus tard cela lui sera utile. Minuit devant Lagos : mouillage, spaghetti bolo et dodo. Un point sur l'état de santé de Danièle : pas terrible du tout, la figure enflée et tout le coté droit noir de chez noir. Bon demain au urgence, elle n'a pas le choix si non-retour express en France, il y a un aéroport à faro. Moi j'en ai oublié ma sciatique.
Jeudi 5 au samedi 7 novembre
Nous entrons dans la marina le jeudi matin, après les formalités à la capitainerie.
Danièle, vu son état, accepte d'aller au urgence, ses soins demanderont 2 jours, elle est en plus très fatigué, je réfléchis de plus en plus pour un rapatriement en France. Finalement elle continuera jusque Rabat, car déjà d'après les fichiers météo, je sais que nous ne serons pas à Agadir pour le 14 novembre. Nous allons même devoir attendre un peu avant d'aller sur Rabat, car la forte houle interdit l'accès pour une bonne période, il va falloir attendre quelques jours. Décision est prise d'avertir Philippe et Jean Paul qu'ils devront nous rejoindre à Rabat.
Beaucoup de soins aussi pour Frankiz, grande voile à réparer, latte à changer et diverses petites réparation. J'ai acheté un frein de bôme Walder d'occasion à la voilerie de Lagos. Il se s'avéra très efficace par la suite. Durant ces 3 jours d'escale Lagos, nous avons redécouvert l'été, beau temps, température 22° avec un peu de vent. Avec les cocotiers implantés tout autour du port, nous avons un avant goût des Antilles. La marina de Lagos est le lieu de villégiature d'hiver pour de nombreux Anglais.
Dimanche 8 novembre
Alors la météo est très simple : sur pratiquement l'ensemble des zones Atlantiques, c'est coup de vent à fort coup de vent voir tempête !!! seule la partie est de Sao Vicente et Cadiz sont épargnés, donc nous restons au moins encore 2 jours au sud du Portugal et Espagne. Les fichiers et prévisions semblent meilleurs à partir du 10 novembre. Enfin pour rabat nous avons 2 à 3 jours de marge pour y arriver.
Danièle est remise sur pieds, personnellement cela va un peu mieux, j'ai moins de douleurs dans ma jambe, certainement du aux 3 derniers jours de beau temps, du soleil, pas de pluie, temps sec. Vu le prix de la marina de Lagos à 40 € la journée, nous appareillons pour Ilha Cultrata distant d'une cinquantaine de milles. Vent de Nord ouest 15 à 20 nœuds, mer belle à peu agitée. 15h45, les 50 milles ont été avalés en 6h. Nous mouillons dans la lagune face à Ponte Do Carvao. Grand changement ici, avant les bateaux de pêche étaient au mouillage et les barques tirées sur la plage, maintenant il dispose d'un petit port de pêche. Bien pratique pour eux, mais quel gâchis ces digues en béton et pale planches en tôle dans cette écrin de nature que constitue Ilha Da Culatra. Amandine est triste de ne pas aller visiter l'île, mais je ne peux gonfler l'annexe et les jeunes hommes qui passent très vite en petit canot ne s'arrêtent pas, elle se console dans ses leçons de Portuges et nous joue de l'accordéon. En ce jour de novembre, peu de plaisanciers sont mouillés ici, à vrai dire nous sommes les seuls.
Lundi 8 novembre
Appareillage à 7h15, au lever du jour, nous partons sur Chipiona en Espagne. 75 bons milles à parcourir. Le vent est nord entre 5 et 10 nœuds. Encore une belle journée et les conditions ont été excellente. Amandine a pu découvrir les joies de naviguer avec le spi asymétrique plus de 2 heures. Dans le carré il y a eu une bagarre, de l'extérieure je voyais Danièle s'énerver avec un journal. Je m'approche et Amandine aussi tapait dans tous les sens. Nous sommes envahis de mouche me dit Danièle, mais alors pas 10 mais des centaines, d'où venaient-elles ? Nous ne le saurons jamais. 17h, la nuit tombe, le vent aussi, route moteur. 21h marina de Chipiona, accueil par un vigil, très serviable qui nous attribue une place à un ponton, car la nuit est très agitée au ponton d'accueil avec le passage incessant des bateaux de pêche. Il fait chaud dans la soirée et les mouches sont agressives voir gênantes.
Lundi 10 novembre
Après le petit déjeuner, les filles partent aux courses et n'oubliez pas une bombe anti-mouches. Je marche péniblement jusque la capitainerie pour voir la météo et réaliser les formalités. La météo affichée me paraît impeccable pour rallier Rabat, visiblement le vent et la houle diminuent à partir d'aujourd'hui Oust ! 10h en route, il ne faut pas perdre de temps. Dehors c'est mer plate, pétole et mole en plus, pas un souffle. Nous faisons route au moteur avec la grande voile. Temps à bronzette aujourd'hui. Mais voilà, nous devons traverser une zone fortement encombrée de navire de toutes tailles, Gibraltar n'est pas loin. Avec l'AIS, c'est un jeu d'enfant, surtout que c'est répété sur le lecteur C 80 de Raymarine. Nous avançons à 6 nœuds pratiquement toute la journée. Nous avons le droit à un super coucher de soleil rougeoyant qui plonge dans l'océan, pas un nuage. Cela n'est pas un bon présage pour les heures ou jours à venir pour la météo. La nuit tombe, Charles, notre pilote tient bien le cap. En début de nuit, je veillais avec Danièle, lorsque droit devant j'aperçois comme un phare. Nous sommes à environ 20 milles de la cote, donc si phare il devrait être plus sur bâbord, et le cadencement est bizarre. Fa falloir être vigilant. Et pour cause, vigilance, tout à coup, nous sommes entourés de flash light et de feux de bateaux. Nous avons bien des gros bateaux sur l'AIS, dont le plus proche que nous apercevons, il passera bien devant nous, mais sa route va droit sur tous ces feux blancs clignotants. J'ai compris, tout cela, c'est des filets dérivants, bordel ils n'ont pas peur ces pêcheurs, et vu les illuminations de Noël qui se profile devant nous, je ralentis le moteur et réfléchi un peu, pas de problème il faut approcher doucement et suivre une série de flash. Bon voilà qu'un pêcheur s'engueule avec un cargo, pas contant le capitaine marchant. Amandine me signale que les feux du cargo devant nous viennent sur nous, pas possible je dis y a 5mn il faisait vers l'ouest et nous dans le 180. Je regarde l'AIS et oui il fait route sur nous et à ¼ de mille, pas d'hésitation, moteur à fond, vitesse 8 nœuds, ouf ! Il passe juste derrière nous, mais pas loin, je dirais 100 mètres, un vrai bordel ici. Nous continuons notre route à petite vitesse 3 à 4 nœuds afin de rester vigilant. Bon sang, maintenant il y a Amandine qui me demande si les bateaux portent bien à l'avant un feu vert à tribord et un rouge à bâbord, ben oui lui dis-je, non qu'elle me répond, si c'est normalisé, non et retourne-toi Alain, tu verras. Pour voir j'ai vu, un gros bateau de pêche vient sur nous, avec un feu rouge à tribord et vert à bâbord. Bof ! Les Marocains inversent aussi les feux ? On aura tout vu. Il m'appelle à la VHF et me demande de faire route au "un huit zéro", pas de problème chef je vais dans le 180, non non non "un, huit, zéro" bon je passe car le 180 il ne savait pas lui Alors une anecdote, ce bateau m'a suivi pendant ¼ heure, il a allumé un énorme projecteur pour nous voir, bien sur la dizaine d'hommes à bord ont découvert mes "gazelles" ils étaient comme des gamins mais très respectueux. 1 heure après, re belote, un autre pêcheur, mais lui voulait que j'aille dans le "185 vrai", tiens, un qui connaît un peu !!! De toute façon nous avions compris que les filets dérivants étaient mouillés nord sud et bien repérés. Alors nous avons navigué durant plus de 4 heures parmi eux, des centaines de filets, quel ravage, aucune chance pour les thons. Le reste de la nuit a été calme, quelques gros bateaux de pêche travaillants en bœufs et de cargos qui remontaient vers le nord : Vigilance obligatoire.
Mardi 11 novembre
Au petit matin, nous retrouvons le soleil, avec un lever au-dessus du rif, magnifique.
A 13h, nous sommes devant Rabat, appel de la capitainerie de la marina Bouregreg qui nous demande d'attendre le pilote. Au bout de 10 minutes un semi-rigide vient sur nous et nous guide dans la passe entre les bancs de sable, un peu de houle, mais pas de quoi déferler. Nous entrons dans la rivière toujours précédés du pilote. Amarrage au ponton accueil, visite de la police et formalité d'entrée sur le territoire Marocain. Accueil très courtois de toutes les autorités "Bien venue au Maroc mesdames et monsieur". En ½ heure les formalités ont été réalisées. Le pilote nous guide jusqu'au ponton et nous aide pour l'amarrage de Frankiz.
Dans la marina, nous faisons connaissance avec plusieurs plaisanciers, de passage ou en villégiature pour l'hiver, des Français, Anglais, Irlandais, Australiens, allemands. Ils sont tous d'accord sur un point : il fait bon vivre à Rabat. Un Français nous signale que tous les jeudi soir, sur un ponton, ils se réunissent pour un apéro commun, chacun amène sa boisson favorite, nous sommes invités.
Bon maintenant, il y a urgence, il faut que je soigne ma sciatique. Les responsables de la capitainerie m'obtienne un RDV le jeudi matin au centre de soins de la ville de salé Je suis pris en charge avec 2 médecins femmes. Une série de 5 piqûres me sont prescrites. Pas de problème, Danièle est infirmière.
Samedi arriveront nos 2 équipiers, Philippe et Jean Paul.
Danièle prépare son voyage par train jusque Marrakech, où elle restera 8 jours avant de rentrée en France.
Maintenant, préparation pour la première partie de la transat qui nous amènera jusqu'à Santa Cruz de Tenerife.
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