Bretagne Galice : Le grand départ
Dimanche 9 août 2009
9 heures, passage des écluses de Morlaix, point de départ d’une longue aventure. Les écluses de Morlaix, qui donnent accès au port, s’ouvrent 1h ½ avant la pleine mer, à la pleine mer et 1h après. Frankiz ne reviendra pas ici avant plusieurs années. Route sur le port du Diben en Plougasnou. Font partie de l’équipage : Josiane, Danièle et moi bien sur. Josiane nous quittera au Diben. Elle nous rejoindra par avion en Galice vendredi prochain. L’avitaillement pour plusieurs jours de navigation a été réalisé la veille. 10h30 : passage devant le Château du Taureau, magnifique forteresse protégeant autrefois la baie de Morlaix des intrus d’outre manche. De nombreux cat-boats, caravelles et autres petits croiseurs font route sur Térénez pour y régater. Petit pincement au cœur devant tout ce spectacle.
11h30, accostage en bout de digue. Cela est toléré, car ici nous sommes dans un port de pêche, mais il est préférable de le demander aux pêcheurs présents sur le quai et ne pas se mettre n’importe où. Nous sommes dimanche, peu de pêcheurs sortent ce jour là, mais il faut être prêt à appareiller si un chalutier venait débarquer sa pêche en bout de quai. L’après midi a été réservé aux derniers préparatifs, avitaillement et à l’accueil des équipiers pour la traversée du golfe de Gascogne. L'équipage est composé de Jean Paul, Joël et son fils Axel, Danièle et moi. Quelques amis sont venus sur le quai nous saluer, parmi eux Claudine, Philippe et Jean.
A 18h les amis nous larguent les amarres, non sans pincement de cœur de ne pas nous accompagner. Arrière toute, et l’étrave vers le large. A peine avons-nous fait quelques longueur sur l’eau qu’un pêcheur à la ligne sur le bout du quai à balancé sa ligne juste devant Frankiz. Et bing, ça commence bien une ligne dans la quille, pas trop de problème pour la retirer. S’ensuivra une belle engueulade entre nos amis et le pêcheur, surtout Jean qui s’est fâché un peu.
Ca y est nous sommes partis et vive l’aventure. La météo prévoit un vent faible de nord ouest pour les prochaines heures. Sur la baie de Morlaix, pour rejoindre le chenal de l’Ile de Batz, c’est plutôt pétole. Donc moteur, car mon souci c’est d’arriver dans le chenal du Fronveur, entre Molène et Ouessant, avant 3 h le lundi matin, sinon gare à la marche arrière. Ben, c’est raté, à 3 h en plein chenal nous faisons route à 6 nœuds surface dans les 225 et 0,5 nœuds sur le fond mais dans le 45, donc marche arrière. Donc demi -tour direct et route baie du Stif par très loin à Ouessant. Un petit repos de 4 h allait nous faire du bien avant la traversée du golfe.
Lundi 10 août 2009
8 heures appareillage, nous franchissons le Fronveur rapidement, les courants sont inversés et très vite nous naviguons à la voile, le vent est passé est au sud ouest, 20 nœuds, visibilité réduite à moins de 1 mille, le crachin qui s’y met aussi donc 1 ris dans la grande voile et route au 160, va falloir tirer des bords pour franchir la chaussée de Sein. Au bout d’une heure, un chalutier nous oblige à virer de bord, cap vrai au 280, on ne peu pas faire mieux. Petit à petit le vent vire ouest. C’est vrai que les fichiers météo UGRIB prévoient un basculement des vents du sud ouest vers le nord-ouest dans la journée du lundi, puis le mardi au nord-est et forcissant le mercredi. Nous restons 2 bonnes heures sur bâbord amures et revirons pour faire une route au 180. Dans la soirée nous glissons vers le 200 tranquillement qui est notre route directe sur La Corogne, notre port d’atterrissage. Nous sommes toujours au près, le vent a faiblit. Une légère houle avec une mer peu agitée rend le travail de la cambusière un peu difficile pour la préparation des « patates aux lards ». La vie s’organise à bord, les quarts de 2 heures se mettent en place, le vent vire tranquillement en diminuant légèrement, nous passons doucement à une allure portante dans la nuit.
Mardi 11 août 2009
Vent faible toujours de nord-ouest, mauvaise visibilité, le crachin est revenu. Enfin dans la matinée le soleil fait son apparition, timide à l’horizon sur un ciel qui ne laisse rien présager d’agréable. Dans l’après midi, le vent tombe complètement, la mer s’aplatit, le soleil brille un peu plus mais reste la houle. Joël et son fils souhaitent se baigner, je suis un peu rétissant, mais j’accepte. Après les bains, les conditions nous permettent de hisser le spi symétrique jusque la nuit. Dans la soirée je reçois mes premiers fichiers météo ugrib que m’a envoyés Josiane par mail sur l’Iridium. Simple : demain mercredi vent de nord-est de 35 nœuds en moyenne, donc ça va souffler. Bon la nuit est calme, au portant GV + génois. Le vent forcit un peu, mais reste au nord nord-ouest.
Mercredi 12 août 2009
Au lever du jour le vent forcit tranquillement et passe au nord est aussi tranquillement, les 20 nœuds sont dépassés, la vitesse du voilier frôle les 8 nœuds. Génois enroulé nous empannons et prise d’un ris sur la GV, car Frankiz a tendance à partir au lof sur la houle qui s’amplifie avec un vent qui monte régulièrement à plus de 30 nœuds. . La barre demande une attention très particulière pour maintenir le cap. Nous ne sommes plus que 2 à barrer, Joël ayant des problèmes de vue, a beaucoup de mal pour tenir le cap. Jean Paul et moi nous nous relayons tous les 10 milles. A l’approche des côtes Galiciennes, le vent tombe et l’air devient subitement beaucoup plus chaud : Les vestes de quart tombent aussi car nous allons être trempés de l’intérieur. Vers 19 h, nous passons devant la Tour d’Hercule, un des plus vieux phares du monde, nous le saluons comme le veut la tradition. 20 heures nous sommes amarrés à un ponton de la nouvelle marina de La Corogne.
De Plougasnou à La Corogne, 400 milles en 74 heures de navigations, dont 4 h au mouillage, ce qui nous fait une moyenne de 5,7 nœuds.
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