Un énorme anticyclone s'étend des Açores jusqu'en Ecosse et reste centré entre Brest et notre point de départ. Au programme donc, vent portant, cap au nord puis traversée du centre au moteur (2 à 3 jours tout de même) et vent de travers jusqu'à Morlaix.

Première nuit difficile pour Isa qui revêt son masque de cocker noyé en pleine crise d'angoisse... Mais après 24 heures, tout revient dans l'ordre. Pas de quart tournant pour cette liaison continent, puisque Isa couche tard veut faire le 21h/1h00 du matin, Marin le 01/04h, il me reste donc le dernier quart de 4h du matin à 21 h le soir! Aidé tout de même par le duo à 4 yeux Louise et Jeanne qui me relaie quand la fatigue me terrasse le temps d'une sieste. 

Nous faisons d'abord route sur l'Irlande rêvant d'une escale à Cork pour boire une Guiness! Puis après 5 jours, une petite dép se glisse et coupe l'anticyclone en 2 nous permettant de faire route directe vers la pointe Bretagne. Le front pluvieux est précédé d'orages et d'éclairs, puis vient l'humidité. Enfin, le ciel de traîne peu actif nous sèche des quelques gouttes de pluie. 

Du côté des enfants , pas de temps morts! Ils ne s'ennuient jamais entre le visonnage de films, les jeux et les activités en tous genres!

Durant les 10 jours de cette navigation, rorquals, cachalots, globicéphales et dauphins viendront distraire nos journées, la faune marine est si riche qu'on se demande comment les courreurs font pour passer à travers. Par deux fois, il nous faut nous jeter sur la barre et débrancher le pilote afin d'éviter des cachalots. Les derniers gros cétacés observés seront des globicéphales à moins de 100 miles nautiques de Brest.

Nous touchons le vieux continent à Camaret, il est 22 heures le 24 juillet, sur le long ponton d'accueil où nous nous amarrons.

Les candidats au tour de l'atlantique 2013/2014 sont là: français, allemands, anglais, belges, danois, hollandais et scandinaves croisent les marins de même nationalité qui comme nous remontent la mer d'Iroise puis la Manche. Les plus chanceux s'en vont vers les mers chaudes... Camaret: superbe escale, facile et pratique, est accessible aisément à toute heure.

Nous y restons 2 jours le temps de nettoyer le bateau, histoire de regagner Morlaix tout propre et d'embarquer cousine Clémence, équipière de longue date à bord de notre voilier familial resté à la Trinité.

Notre dernière journée en mer se passe au moteur, au calme et tant mieux, car dès que nous aurons touché terre, il faudra être en grande forme! Au large de Brignogan, un énorme banc de dauphins nous accompagne pendant une demi-heure et vient nous dire une dernière fois au revoir.

Nous faisons presque du surplace dans le raz de Batz face au courant. Puis nous rentrons dans la MAGNIFIQUE baie de Morlaix... Nous n'avions pas oublié comme les paysages étaient superbes... Il n'y a pas un souffle d'air, la mer est un lac. Un phoque se prélasse au soleil sur le plateau des Duons, puis un autre sur les parcs à huîtres de l'île au sable.

Nous prenons un coffre à la pointe de Pen al lann, près du château du Taureau, il est 17 heures. La vue sur 360° est idyllique, nous embrassons d'un seul coup tous les joyaux de la baie: le château, l'île Louët, l'île Noire... Un gros chien nage à 100m du bateau, ah non, là aussi c'est un phoque!

Le téléphone sonne, notre premier copain, Gérard est à la pointe de Pen al Lann et nous prend en photos.

Rendez-vous est pris à 21 heures aux écluses de Morlaix autour d'un verre de rhum! Nous appelons Yvon, notre voisin, pour vérifier l'heure à laquelle nous pourrons nous engager dans la remontée de la rivière de Morlaix. Il nous faudra attendre 20h et la marée montante.

A 20 heures, nous abandonnons le coffre et entamons la lente remontée vers Morlaix. Nous réalisons que notre voyage touche à sa fin... Nos sentiments à ce moment là sont partagés, puis très vite arrivés au Dourduff, nos familles et amis nous accueillent depuis les berges et nous suivront des 2 côtés de la rivière jusqu'à Morlaix.

Pendant longtemps, les berges résonneront des coups de cornes de brumes et des cris de notre joyeuse équipe. Puis nous approchons lentement des écluses et là, Marie, David et Tos de Jeu de mer sont là pour nous accueillir, au milieu de la bande qui nous attend de pied ferme.

Ils baptiseront Farol et l'équipage au pétillant! L'émotion est à son comble... Nos familles, nos amis, ceux des enfants, les amis des amis... tous sont venus fêter notre arrivée!

Aux écluses, tout l'équipage, sauf le capitaine, abandonne Farol pour de moultes embrassades. Marie et David aideront Ronan à amarrer Farol à couple d'un autre voilier, Okolé, rencontré en Guadeloupe et de retour lui aussi à Morlaix.

Tard dans la nuit, le port résonnera des rires et du bruit de nos retrouvailles!

Depuis un mois que nous sommes de retour, nous avons beaucoup fêté notre retour! Ronan a aussi pris le temps de bichonner Farol, qui est fin prêt pour partir vers de nouvelles aventures. Il sera au sec en fin de semaine et sera donc officiellement en vente d'ici peu. Nous vous tiendrons informé de la suite des évènements... Un grand merci à tous ceux qui nous ont suivi pendant tous ces mois de voyage. Ce fut un plaisir de vous faire partager nos aventures. La boucle est bouclée... A qui le tour maintenant?