De la Martinique à la Guadeloupe bis
Et nous voilà de retour au Marin en Martinique pour une escale technique d’une semaine où nous espérons enfin venir à bout de notre « malédiction électrique ». Notre magicien s’appelle Olivier et je vais jouer le rôle de son assistant. Le but est de virer le superflu et l’inutile pour refaire un circuit simple, fiable, clair et performant. Depuis quelques jours déjà, j’ai fait le ménage et jeté à la poubelle des dizaines de mètres de câbles, 2 batteries sur 7, 3 répartiteurs de charges, 4 coupe-circuits, des trucs et des machins raccordés à des bidules qui finissaient par épuiser nos batteries, notre patience, l’énergie du bateau et la mienne.
A la fin de la semaine, tout est clair et j’ai presque compris comment çà marche. Lolo et Noah arrivent le 20 janvier avec plus de 2 heures de retard. Heureusement, Noah a rejoint Morphée sur une grande partie du vol Paris-Fort de France. Tard dans la soirée pour nous, et tard dans la nuit pour eux, nos nouveaux équipiers embarquent sur un bateau éclairé de milles feux et doté de presque tout le confort moderne indispensable à la délicatesse de nouveaux hôtes. Ils s’adapteront très vite !! Avant de partir, nous faisons enfin l’acquisition tant attendue d’un moteur HB d’occasion fiable pour notre annexe. Cela fait quand même 3 mois que l’on rame… Le 21, nous larguons les amarres pour la Grande Anse d’Arlet à quelques miles. Pas de quoi amarinés nos 2 roscovites, mais juste ce qu’il faut pour découvrir le mal de mer, le manque d’équilibre sur le pont et l’agressivité du soleil !
S’en suivent la baie de Saint-Pierre (ultime étape de Martinique) et la traversée vers la tant attendue DOMINIQUE. Nous arrivons le 24 à Roseau, la capitale. Nous découvrons la richesse de l’agriculture dominicaine, les étals de fruits et légumes en tous genres, plus succulents les uns que les autres. On s’arrête chez une cultivatrice adorable qui nous vend pour 3 fois rien plus de 20 kilos de fruits dont de succulents pamplemousses, des bananes, des mangues, des maracujas, des goyaves, de la canne à sucre, des noix de coco et j’en passe et des meilleurs.
Très vite, les filles et Noah partent à la découverte du sud de l’île avec le taxi « Bobby Brown », sur la trace des pirates des Caraïbes : Titou Gorge, Trafalgar Falls, Sulfur springs, … Pendant ce temps, Marin et moi partons avec un guide sur l’une des nombreuses randonnées dans la forêt « primitive » vers le « Boiling Lake » (lac bouillant entouré de « calderas »). Epuisant !
Nous nous reposons le lendemain, à mi-chemin entre Roseau et Porsmouth, chez Roger et Marcella à l’hôtel « Sunset Beach Club », hôtel posé près d’une belle plage avec piscine et bar. Les navigateurs de passage sont les bienvenus. Les 3 bouées d’amarrage sont gratuites, la piscine et la WIFI aussi, pour peu qu’on trouve des volontaires à bord pour consommer au bar. Les enfants étaient ravis et nous aussi.
Le 27, nous prenons une bouée dans la baie de Porsmouth. Pas terrible, sauf les maisons construites avec des restes de cargos coulés lors des cyclones et la remontée en barque de l’Indian River. La Dominique reste néanmoins une de nos escales préférées grâce à la beauté brute de ses paysages, la gentillesse de son peuple et la saveur de ses fruits.
Adieu la Dominique, bonjour la France, puisque nous sommes aux Saintes. Le vent orienté trop nord rend le mouillage rouleur. Nous passons donc la journée à sillonner les routes de Terre de Haut en scooter pour les uns et en voiture électrique pour les autres. Nouvelle découverte pour Noah, qui semble préférer ma façon de conduire en 2 roues à ma maîtrise de la barre.
Après les Saintes, nous rejoignons le mouillage de l’ilet Gosier, où Lolo peut enfin se poser sur une plage de sable blanc bordée par une mer turquoise. Enfin, nous arrivons le 1er février à la marina de Bas-du-Fort à Pointe-à-Pitre. Pendant 2 jours, nous sillonnerons Grande-Terre afin de montrer un maximum de choses à Lolo et Noah. Nous ferons une escale à Port-Louis, notre plage fétiche de Guadeloupe et nous déjeunerons comme d’habitude chez Créolita. Le 3 février, Lolo et Noah doivent rejoindre la France, quelle idée !
Sur le ponton, nous faisons connaissance avec 2 autres bateaux de Morlaix, dont « Jeu de mer » avec Marie et David, fraîchement arrivés de transat, l’équipage du 60 pieds Energa (malheureux concurrent du Vendée Globe), Stéphane et Sonia de Suisse, Julie et François de Paris-Port Crouesty, Jérôme et Valérie, Océane et Lucas de Lyon, et enfin Julie qui sait tout sur tout ce qui flotte et qui vit aux Antilles. Les apéritifs dinatoires se succèdent et nous retrouvons aussi Fred Jossier, carantécois, pilote du port de Pointe-à-Pitre et Isabelle, son adorable compagne guadeloupéenne, qui nous reçoivent dans leur maison de Baie-Mahaut.
Dernier soir avant le départ (tout le monde quitte le ponton dans les 2 jours qui viennent), nous organisons une soirée Bretagne-Caraïbes sur Farol (acras de morue maison, enfin presque. (Fred, merci du tuyau et merci Cap créole), beignets de crevettes, rhum Damoiseau (changement de fournisseur, sommes passés au rhum local) et pour finir crêpes « bateau » et cidre breton Loïck Raison). Rien que du bon. Marie, David, Maciek du 60 pieds et Julie de Skip’n Bou sont de la partie. En fin de soirée, je demande à tout hasard, à notre Julie « Internationale », comme je le fais depuis 20 ans à tous ceux que je rencontre et qui sont passés par St Barth, si elle ne connait pas une certaine Fanfan, qui aurait quitté la France en 1994 à bord de Leïla, le beaufort 18 de Victor, sur lequel nous étions, elle et moi, embarqués à destination des Antilles. Réponse de Julie : « Ben, si j’en connais une de Fanfan, qu’elle me dit. Bouge pas, je reviens, j’ai son adresse Facebook ». Julie envoie alors un message à la dénommée Fanfan, qui dit ceci : Salut Fanfan ! Si je te dis Ronan Guivarch, Victor Delerue et Irène Balcon. Est-ce que çà te parle ? Pas de réponse, il faut dire qu’il est vraiment tard et que sur le ponton, sont éveillés les bretons et les polonais d’Energa qui se « préparent » pour une tentative de record du Tour de Gwada prévus dès 4h du matin…
A l’aube (11h tout de même), Julie sort en courant du bateau sur lequel elle vit et travaille, parce que oui Julie peut courir sur son bateau, 25 m de long, 25000 € la semaine de location. Julie sort donc en courant avec son ordinateur : sa Fanfan est ma Fanfan !! 5 minutes plus tard, je retrouve la voix de ma vieille copine disparue depuis 19 ans !! Grand moment d’émotion et rendez-vous est pris à Saint Barth où elle a fait sa vie. En attendant de retrouver Fanfan, nous faisons nos « au revoir » à nos amis du ponton, nous allons retrouver Julie à Antigua (elle a démissionné et part préparer un diplôme à Antigua), David et Marie, on ne sait où, mais David compte sur nous, pour aller ensemble à Cuba…
En attendant une escale proche, mais très agréable nous attend : Marie-Galante. Nous y retrouvons Marcel (qui fête ses 52 ans) et Véro, leurs amis de Carantec et Laval, Fredo Jossier et Isa. Carnaval, puis soirée très sympa dans leur résidence du Soleil Levant à Capesterre. De toutes les façons, nous n’avons pas l’impression d’avoir rencontré des personnes désagréables depuis des mois… L’île est vraiment top et semble vivre à un rythme ultra cool. On est loin du stress de la ville et des voies rapides. Ici, tout est calme, les routes sont presque désertes, les plages loin d’être encombrées. Le bleu turquoise de la mer est omniprésent. Nous avons aussi retrouvé ce matin, Julie et François (Paris-Port Crouesty), qui sont passés prendre un petit café. Ils ont fait leur périple dans le sens inverse du notre. Du coup, nous avons échangé nos bons plans, coups de cœur et infos diverses.
Les jours se suivent… Matinée travail pour les enfants et ensuite cap sur la très belle plage de l’Anse Canot où nous passerons une journée complète au mouillage rejoints par Marcel et sa bande. Marin trouvera aussi son bonheur avec une belle session de longboard à 300 m du bateau.
Dans les jours à venir, nous repasserons à Pointe-à-Pitre : faire le plein, récupérer des tableaux auprès de Fred, que nous déposerons à un fameux JJ à St Barth !
Ensuite, nous pensons longer la Guadeloupe par la côte sous le vent, faire une escale près de la réserve Cousteau et mettre le cap sur Antigua, où nous retrouverons notre Julie. Elle va se mettre à la recherche d’un embarquement pour Ronan, pour les régates de la fin du mois. Voilà les news à jour, en ce 12 février 2013. A suivre…
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