Côte Nord de la Sicile

Côte Nord de la Sicile

Posté par : Michel
23 Juin 2019 à 10h
Dernière mise à jour 14 Juillet 2019 à 22h
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Les jours se suivent, et nous ne trouvons plus que difficilement le temps de vous écrire pour nous raconter.

En effet, l’été s’est cette fois bel et bien installé, il fait une chaleur torride, et nous ne passons plus que très peu de temps à l’intérieur. Le carré n’est plus ce petit espace cosy où l’on passait de longues heures quand soufflaient les tempêtes des soirs de mai, mais un lieu de brefs passages, trop chaud et un tantinet bordélique ! Nous passons nos journées dehors, nav, baignades, petits bars ou balades, et, quand l’air s’adoucit, des longues soirées tièdes sous les étoiles dans le cockpit ou en terrasse sur de jolies places fleuries. L’été arrivé, c’est aussi davantage de mouillages que de port, et donc ni électricité de secteur ni wi-fi, et puis la fatigue de près de 10 semaines en mer s’accumule : le vent et le soleil toute la journée, les manœuvres de cordes, de bouts,  de drisses, de voiles, d’annexe, de moteur, les divers abordages, amarrages, ancrages, hissages, les nuits interrompues par la houle ou le vent faisant valser Feelfine ou par la musique de voisins en fête, les petits problèmes techniques quotidiens, la charge mentale de la gestion du bateau et des navigations, tout cela a entamé notre belle énergie, et bien souvent, le soir, la flemme nous prend  et nous alanguit. Et puis nous avons de la visite et nous en profitons !

Mais nous avançons à un bon rythme sur la côte Sicilienne.

Après avoir dit au revoir à Mimi et Jacques à Vulcano, nous avons enchainé 2 grandes navigations d’une dizaine d’heures, toutes deux très tranquilles.

La première pour traverser des Eoliennes à la Sicile, sous génois et Grand voile en soutien du moteur, vent faible. Nous faisons une courte halte à Cefalu, ville médiévale et vieux port de pêche, assez touristique mais vraiment charmante, le temps d’une agréable soirée sur la place de la cathédrale, fort gaie et animée,  en sirotant notre spritz quasi quotidien avec des antipasti , suivie d’une nuit paisible au mouillage dans la crique et de la visite de la cathédrale. Cefalu nous plait, c’est un endroit superbe au pied des rochers, l’eau est claire et fraiche et invite à la baignade dès le lever du jour !

Au matin, pendant le petit déjeuner, notre voisin vient nous demander de l’aide pour lui retirer une écharde, c’est l’occasion d’une rencontre étonnante. Déjà, en entrant dans la crique la veille, nous avions remarqué son voilier, petit, amarré sur 2 points, avant et arrière comme pour une assez longue escale, et surtout recouvert de tout un tas de fourbis à la façon d’un camp de romano. On ne peut pas ne pas le remarquer ! Son capitaine, vieux loup solitaire, est lui aussi assez atypique : 80 ans bien sonnés, il navigue seul de mars à novembre tous les ans depuis 22 ans, et connait tous les coins de méditerranée, tous les trucs et astuces des navigateurs. Un drôle de bonhomme, une drôle de vie…

Nous reprenons la mer, toujours au moteur,

c’est calme, il fait très chaud et arrivons dans la soirée à Palerme où nous devons retrouver José qui embarque pour une semaine avec nous. Cette fois nous dormons au port, c’est dans la ville, et puis nous devons refaire les pleins car les réservoirs sont vides après tous ces mouillages.

 

Nous prolongeons d’une journée pour découvrir cette ville emblématique, capitale chargée d’histoire.

On flâne dans les rues, passant des façades décrépies de somptueux palais aux ruelles et aux marchés populaires colorés et animés,

on  partage sur le pouce une friture et une salade de poulpes sur la place San Bartoloméo au milieu du marché aux poissons et on déguste des granités aux amandes sous les lauriers roses . Nous passons 2 soirées bien sympa avec Rose et Eric, un couple de jeunes retraités partis en mer depuis longtemps, sans envie aucune de remettre les pieds à terre. Après plus de 2 ans en méditerranée, ils s’apprêtent à passer Gibraltar et partir pour une transat avec l’idée de passer quelques années de l’autre côté. Encore une rencontre originale. Ils nous ont aussi été d’une aide précieuse quand, au moment de partir nous noyons l’ordinateur en faisant le ménage et perdons  toutes les cartes de navigation ! Un beau moment de panique !

La route se poursuit avec José à bord, un bon compagnon  qui accepte avec le sourire tous les changements imposés par la loi du voyage :

 

Première escale prévue dans la crique de Scopello, une pure merveille,

mais d’où on se fait jeter à corps et à cris à trois reprises pour finalement se retirer au mouillage près d’une grande plage recouverte de parasols multicolores assez décevante et où on passe une nuit horrible, secoués comme des pruniers par un vent et une houle débarqués à l’improviste pendant la nuit.

Impossible de prendre le petit déjeuner le matin tant ça tangue, on file donc dans le premier port venus, San Vito lo Capo, on se glisse sans rien dire entre 2 petits bateaux de pêche et on file  au bar du port reprendre nos esprits et nos forces.

2eme étape prévue dans les Egades, mais en passant le Cap de San Vito, le vent et la houle se renforcent et nous les prenons en pleine face : on n’avance plus, ! C’est alors que  le capitaine prend les choses en mains et nous nous rabattons, encore bien déçus, sur le port de Trapani, où nous passons finalement une très agréable soirée.

Il est 3h du mat, une attaque de moustiques me tient éveillée, j’en profite pour mettre tout ça à jour !

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