De Port-Cros à Calvi : la grande Traversée !

De Port-Cros à Calvi : la grande Traversée !

Posté par : Michel
12 Mai 2019 à 17h
Dernière mise à jour 15 Juillet 2019 à 17h
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De Port-Cros à Calvi, vendredi 10 et samedi 11 mai

Le premier grand pas de notre voyage se profile : la traversée France-Corse. On guette depuis plusieurs jours un créneau de 24h adéquates, vent, houle, visibilité, tout doit être de notre côté, et en mai, c’est pas facile.

Cette fois, ça nous semble bon, et avec Caroline et Christian, nous nous mettons d’accord pour une co-navigation, départ vendredi matin, de Porquerolles pour eux et de Port-Cros pour nous 1h30 après. Nous resterons en contact de visu et par radio, c’est rassurant, et plus humain face à cette immensité et cette solitude de 24h 

!

De 10h à 19h, tout est conforme aux prévisions météo : départ très calme, puis vent force 4, jolie houle, on navigue à belle allure, l’un derrière l’autre ou côte à côte sous génois et grand voile. Caroline et Christian voient des dauphins, nous une énorme tortue. On s’extasie.  On partage même une bière à quelques mètres de distance en se doublant ! La lumière sur l’eau est magnifique, le ciel est clair, tout va pour le mieux !

A partir de là, les évènements s’enchainent, ainsi que les émotions : le vent forcit, la houle aussi, le ciel se couvre, pas de clair de lune ni d’étoiles, par 2 fois nous traversons pendant plus de 40 mn des bancs de brouillard, nous croisons des ferries qui sortent tout à coup du brouillard ou apparaissent au loin illuminés comme des sapins de Noël. Deux haubans se détachent et Michel se glisse sur le pont du bateau qui gite pour les resserrer. Nous filons comme le vent (c’est le cas de le dire) à plus de 7 nœuds et Feelfine en perd un peu la tête.

Ambiance, ambiance…

La météo prévoyait une belle accalmie de 22h à 3h, elle n’est apparue que brièvement vers 2h, le temps d’un cours répit, de repérer quelques constellations dans le ciel et de voir un magnifique coucher de lune roux. Mais, du coup, pas moyen de faire des quarts pour que l’autre dorme un peu et la fatigue nous atteint.

Et puis, il fait noir, il fait froid, on est humides et moites, les rafales passent à 7, la houle est énorme et quelques déferlantes se forment, nous éclaboussant au passage et on se dit : « Que diable allait-il faire dans cette galère ?"

2h, 3h, 4h, 5h… Pas vraiment peur, non, mais quand même un peu d’inquiétude et de tension… Mais on est 2, même 4 et on s’épaule… Heureusement.

En fin de nuit, par une allure qui dépasse tous les espoirs d’un Fellfine de seulement 9,50m, on passe le phare de la Revellata, en barrant à la main car le pilote automatique ne tient plus le cap, pour jeter enfin s'amarrer vers 6h dans la baie de Calvi, devant la citadelle  endormie.

La Corse se dresse dans le ciel nuageux aux premières lueurs du jour, on lui en voudrait presque d’être aussi belle…

Mais on est là, épuisés, affolés, reconnaissants,  et on s'écroule pour quelques heures de sommeil.  Et au réveil, un arc en ciel !

Je cherche désespérément sur mon clavier une émoticone qui pourrait dire cette succession d’émotions !

 

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