Trinidad-Martinique
Trinidad – Martinique
On largue les amarres
Route Grenade
Option grand large, route Nord...
Quand virer de bord ?
Arrivée à Ste Anne
On largue les amarres( ou crazy frenchmen)
Le génois nous est livré vers midi. Nous le remettons en place sur l'enrouleur. On décide de partir le lendemain matin. Je préviens Marinella, on règle notre ponton et je vois le capitaine de la marina pour notre départ. Le lendemain le chantier sera vide car tout le monde va se rendre à un enterrement dés 8h le matin. Nous n'aurons donc personne pour nous aider, c'est un samedi, l'après-midi non plus. Les formalités de clearence(immigration-douanes) sont faites, il faut dégager.
Je vois Richard qui me propose de nous assister avec son annexe et sa femme tiendra l'amarre à quai. On met au point la manœuvre.
Le vent latéral assez vif nous déhale sur notre voisin américain. Il nous faut reculer jusqu'à la bouée de poupe, tout en évitant de cogner le bateau voisin. La femme de Richard nous retient coté au vent, tout en donnant régulièrement du mou, au fur et à mesure que nous culons. Richard avec son annexe nous fait culer, en même temps que JP et moi déhalons en tirant sur les amarres, nous restons hélice débrayée en raison des amarres qui traînent de part et d'autre. Une fois les amarres prêtes à larguer à l'arrière , l'épouse de Richard largue l'avant et je donne un coup de marche arrière vigoureux mais bref pour se dégager et éviter de prendre l'hélice dans le bout d’amarrage de la bouée. Voilà le pitch...nous allons en fait jouer une variante.
Vous imaginez que pour communiquer nous utilisons force cris et gestes. Une fois le tout largué, la marche arrière est inefficace, je prends donc de suite la décision, fort risquée, de faire marche avant, je tourne au vent...il y a 2 grands pieux qui servent à l'amarrage du bateau qui est en bout de quai. Il n'y a personne, je passe entre les 2 bien que ne sachant pas s'il y avait assez d'eau ou un bout à traîner. Si je me plantais à part le ridicule de la situation, rien de grave mais un joli bordel... JP me cris « marche arriére ! » Je crie en réponse « je passe entre les deux !je passe entre les deux ! » et ça passe ... Un peu de baraka, quoi ! Je suis un bon capitaine, car les bons ont de l'audace et un peu chance.
Avec de grands gestes et des cris de remerciement, sous les hourras, nous prenons le chenal, route vers Dragon's Mouth et la Mer des Caraïbes.
J'imagine notre voisin américain entrain de marmonner « crazy frenchmen »...
Route Grenade
Nous quittons la Baie de Paria et retrouvons une Mer des Caraïbes agitée, cap au 340 au prés serré, 1 ris et foc de brise (dite trinquette).
Je veux arrondir les hauts fonds au sud de Grenade, de toutes façons notre cap le fait. 70Mn nous croiserons quelques plate-formes pétrolières à tribord et ensuite l'ile de la Grenade dans la nuit.
Pour aller sur Canouan dans les Grenadines, il va falloir tirer des bords et puis Canouan ne paraît pas si attirante. JP commence à avoir hâte de retrouver sa chère épouse, nous décidons donc de faire route, sans escale, sur la Martinique.
Option Grand Large Quand virer de bord ?
Voulant faire route direct, notre cap pour le Marin était au 21° donc alizés de face...160Mn en ligne droite. Au plus prés nous faisions un cap sur Fort de France mais nous n'avons pas compter avec une dérive ouest importante.
Certes nous avions du vent de NE mais aussi un courant très significatif portant à l'Ouest...
En effet, l'Atlantique entre dans la Caraïbe par les canaux entre les îles de l'arc antillais. Quand on est prés des îles on sent ces courants en passant les canaux, mais là au large des îles, ce courant est global et vous embarque.
Plus nous approchions tribord amure (vent venant de droite) de la Martinique plus notre route fond déviait à l'Ouest jusqu'à nous amener en Guadeloupe...Sur ce bord nous avions un VGM (velocity made good) toujours positif, à nous de ne pas dépasser notre cible.Tirer un bord trop tôt nous amenait à tourner le dos à notre destination, reculant sur St Vincent voire plus au sud bien que nous rapprochant des îles.
Au total nous avons virer de bord quand les chances de maintenir un cap sur Ste Lucie, l'île voisine au sud de la Martinique était probable. Ce virement de bord a eu lieu au changement de quart de nuit.
Sur ce bord au fur et à mesure de notre approche des îles, le vent adonne, notre cap s'améliore au point de nous amener à la Souffriére et ses 2 pitons au sud de Ste Lucie. D'ailleurs en approchant de l'île on sent le souffre.
Nous avons virer de bord avant la nuit, longeant Ste Lucie avec une route quasi direct sur Le Marin.
Il faudra compter sur le passage du canal de Ste Lucie qui la sépare de la Martinique avec son courant et le renforcement du vent qui portent à l'Ouest.
Ste Anne
Nous longeons la cote de Ste Lucie, les lumiéres de Castries la capital puis Rodnay Bay et Pigeon Island avant la traversée du Canal de Ste Lucie. JP est de quart, il vise L'Ilet Cabri a l'Est du Marin pour anticiper la dérive. Je me couche.
JP me réveille 3h plus tard, il est embêté, il ne reconnaît pas la cote, la masse noir du Morne Aca et la Pointe Borgnesse avec la première balise verte d'entrée du chenal de Ste Anne et du Marin.
Nous n'y sommes pas encore, le traceur nous situe encore à 3 miles.
Le vent mollit à l'approche et nous mettons au moteur, affalons la GV et rentrons le génois.
Aprés la 1ière balise rouge barre à droite entre le Banc de la Crique et le Banc des Trois Cayes, droit sur le mouillage de Ste Anne. On repère une place un peu à l'écart, l'ancre est mouillée.
Tout à l'heure il fera jour...
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