MAOVA EXPRESS Eric et Mireille Episode 3 – GIBRALTAR – MADERE

MAOVA EXPRESS Eric et Mireille Episode 3 – GIBRALTAR – MADERE

Posté par : Mireille & Eric
06 Décembre 2016 à 20h
Dernière mise à jour 07 Novembre 2017 à 15h
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Calme plat nous passons le Détroit de GibraltarMer bien formée par le traversPêche inattendue sur le pontMarina Quinta Do LordeRupture de plusieurs torons de l'étaiPiste d'atterrissage  sur pilotis MADERECôte SudCôte sud MADERECôte Sud MadèreCathédrale de FUNCHALMarché des LaboureurPlace de l'Hotel de VillePlace de l'Hôtel de Ville FUNCHALToujours FunchalQuinta Das CruzesMaova Express Marina de FUNCHALJardin  Tropical FUNCHAL

Jardin Botanique  de FUNCHALJardin TropicalDescente en panierJardin Botanique Vieille Ville de FunchalBalcoesLevada Picos Das PiedrasSeixal  Côte nordPorto Moniz Piscines NaturellesPaul De MarPaul de MarEnseada de AbraLecture avant le dodoBaleine morte maintenue sur bouée  Camara de LoboJardin de MarBelvédère de Cabo GiraoLevada de FuradoCol de EncumeadaBica de Cana au Pinaculo , Notre plus belle rando

 

11 Juillet.   En route pour le détroit ! Maova Express va découvrir l’Atlantique ! Nous appareillons à 13h50. Durant tout l’après-midi nous avons vu énormément de bancs de dauphins et des kyrielles de bancs de thons en chasse, bondissant en tous sens. Vu leur taille plus que respectable, je recommande au pêcheur du bord (Mireille) de ne pas mettre en traine : aucune chance qu’on en remonte un ; il n’y aurait rien d’autre à gagner que de perdre nos Rapalas (leurres).

Le 12 juillet à 1h du matin, alors que Mireille est de quart, nous nous retrouvons face à de très nombreuses lumières. Sur bâbord un bateau nous envoie des signaux lumineux. Il nous faudra un petit moment pour comprendre qu’il s’agit d’un filet flottant que nous devons longer sur 2 miles pour le contourner par tribord. Flippant !!!

Il nous aura fallu 24 heures pour nous dégager de la projection de la côte occidentale de la péninsule ibérique et toucher vraiment les alizées portugais de nord. Le vent se renforce progressivement et entre 16 et 21 heures, nous prenons un puis deux puis trois ris, tandis que nous réduisons progressivement le génois en enroulant aux 2/3 environ. Nous sommes tribord amure, vent de travers. Le vent est établi à 25 nœuds avec des rafales à 30 (et quelques-unes à 35) nœuds. J’ai toujours autant de mal à évaluer la hauteur des vagues mais la mer de travers est bien formée. Parfois une vague plus creuse vient briser sur notre tribord et submerge le pont et le cockpit. Nous naviguons capot de descente fermé, ne l’ouvrant (protégés par la capote) que quand nous sortons dans le cockpit. Le bateau marche bien à 9 nœuds avec des pointes à 10,5 nœuds. A l’intérieur nous nous sentons en sécurité, parfois effleurés par la question récurrente que se posent parfois les marins : « qu’est-ce[MONNIN1]  qu’on fout là ? » J’explique de façon triviale pour les non marins, avec un exemple simple : des sensations vésicales de plus en plus précises ne laissent plus place au doute et vous amènent à la conclusion imparable que vous avez envie de pisser. Vous allez devoir vous rendre dans les toilettes bâbord (avec 20 degrés de gite le passe-coque des toilettes tribord est hors d’eau et vous ne pourriez pas pomper). Une fois dans le lieu-dit d’aisance, vous allez devoir vous caler, enlever le pantalon de ciré (il a fallu préalablement enlever le gilet gonflable et son harnais). Tout en accomplissant la tâche pour laquelle vous êtes venu en ce lieu, vous devez d’autant plus vous accrocher que quand une vague brise, cela donne un coup de butoir extrêmement violent. Vous voyez ? Que d’énergie pour simplement pisser un coup !

13 juillet. Le bateau esquisse un départ au lof toutes les 6 à 7 minutes. Nous décidons à 9 heures de réduire un peu plus le génois. Le ciel est gris. La mer est magnifique avec du vert translucide à la crête des vagues quand elles esquissent un début de déferlement.

Là, je vais devoir plier mon amour propre en quatre et m’y assoir dessus pour vous raconter la suite (il est plus facile pour un chroniqueur de relater la brillante victoire d’Austerlitz que la cuisante défaite de Waterloo !!). Estimant (bêtement) que le génois est roulé trop serré, on décide d’abattre et de le dérouler entièrement avant de le réenrouler. Ayant trop abattu, sur une embardée due à une vague, le génois forme un coquetier accroché par la drisse de spi qui était restée frappée à l’extrémité du bout dehors. Ma longe de harnais frappée sur la ligne de vie, je me rends à l’étrave et, au prix de grands efforts, aidé par Mireille à la barre, je parviens à rétablir le génois. J’ouvre le mousqueton de la drisse de spi et au lieu de la ramener en pied de mat, je la croche sur la filière tribord (y a des jours !...). Les Dupond et Dupont reprennent leur manœuvre. Enroulement de la bosse d’enrouleur au winch électrique. Patatras ! Je vois descendre un bout de la drisse de spi sur la plage avant (bout en Dyneema de 12mm ; résistance : plus de 5 tonnes !). Je me rends à nouveau sur la plage avant et constate que la partie haute de la drisse de spi est prise dans le génois enroulé. Celui-ci est déroulé et s’affale aussi sec (la drisse de génois est elle aussi rompue). Le génois passe directement à la mer et chalute retenu par la manille du point d’amure et par les écoutes. On largue les 2 écoutes de génois à la mer (après avoir remonté l’hydro- générateur). Le génois est toujours à la mer mais ne chalute plus. Sous grand-voile à 3 ris, Mireille s’efforce de maintenir le bateau face au vent (sans l’aide du moteur because le génois et les écoutes à la mer). Au prix d’un effort littéralement surhumain, je parviens, brassées après brassées, à remonter le génois sur le pont. Il est déchiré sur 1,5m le long du guindant près du point de drisse mais ce n’est pas trop grave : la déchirure suit la ralingue et la réparation sera aisée. Les écoutes remontées à bord, Mireille et moi rabantons le génois sur le pont. Durant ces manœuvres j’ai été à un moment très violemment fouetté au poignet droit par une écoute de génois. J’ai une douleur exquise qui me fait craindre un temps de m’être fracturé le scaphoïde. 12h50 fin des opérations. Nous sommes épuisés. La navigation se poursuivra jusqu’à Madère sous un ciel morne et gris avec parfois un peu de pluie ou de bruine.

Le 14 juillet à 10h nous décidons de modifier notre cap. Nous renonçons à faire escale à Porto Santo comme nous l’avions prévu pour aller directement à Madère où nous pensons qu’il sera plus aisé de faire face aux réparations à prévoir. Dans l’après-midi, nous constatons que le mâtereau de l’éolienne sur le portique est couché sur l’avant. Les 2 écrous arrière de la contre-plaque sont partis. Résonnent dans mes oreilles les paroles de l’artisan qui a réalisé le portique et le mâtereau : « les écrous anti-desserrement ça coûte plus cher et ça sert à rien ! Moi, je mets des écrous normaux et des rondelles anti-desserrement, c’est bien mieux ! » Preuve par 9… A 17h l’éolienne est arrimée dans sa nouvelle position.

Le 15 juillet à 13h30 nous nous amarrons à Marina Quinta Do Lorde, marina bien isolée mais dans un site grandiose à l’extrémité orientale de l’île, amarrage facilité par le fait que l’on vient vous chercher en zodiac ; très bon accueil.

Dans l’après-midi Mireille me hisse au winch électrique en tête de mât où je constate la rupture de plusieurs torons de l’étai.

To do list de cette Beresina : changer l’étai, changer le profilé de l’enrouleur (déformé à un endroit par la pression de la drisse de spi), changer la drisse de spi, refaire une épissure sur la drisse de génois, changer la filière avant tribord, recoudre la partie haute du guindant de génois.

Nous faisons ainsi la connaissance de Torribio MELIM, maître voilier à Funchal. Il récupère le génois le samedi 16 et nous le ramène parfaitement réparé le lendemain pour 150€ !

Le dimanche 17 le bateau est nettoyé. Après X montées en tête de mât, les drisses épissurées de génois et de spi ainsi que la balancine de tangon sont en place. Torribio nous appuie pour obtenir une place à Funchal où nous serons à quai dans la marina pour accueillir les enfants qui arrivent le 18.

Lundi 18 Juillet. 19 heures. Attablés à la terrasse d’un bistrot à Funchal en train de siroter une bière en décortiquant des cacahuètes en compagnie de Torribio, nous voyons arriver Valérie (notre fille ainée), Olivier (notre gendre) et nos 2 loustics (Julian 6 ans et Nolan 20 mois). Pour nos 2 autres enfants, ce sera plus tard : Olivier est en Colombie et Marion vient de changer de boite et ne peut donc pas se permettre de prendre des congés. Nous les avons pour 10 jours pleins puisqu’ils repartiront le 29 juillet au matin. Transfert à bord (le bateau est à 50 mètres).

Madère est une montagne dans la mer. Les côtes sont accore ; donc très peu de mouillages. Par contre pour qui aime la nature et ne déteste pas se dégourdir les jambes, la terre de Madère est une pure merveille.

D’abord Funchal, sa capitale, qui est pleine de charme. Presque rien n’a échappé à notre curiosité : el Mercado dos Lavradores (le marché des laboureurs), la cathédrale, Praça e Municipio (Place de l’Hôtel de Ville) avec son pavage en écailles de poissons, le Convento de Santa Clara, Quinta das Cruzes (Domaine des Croix). Voilà de quoi remplir une journée.

Le lendemain, le télécabine nous conduit au Jardin Tropical (magnifique !) puis au jardin botanique. Nous avons assisté au départ de descentes en panier d’osier : 2 conducteurs vêtus de blanc et coiffés de canotiers se tiennent debout à l’arrière de patins de bois de paniers en osier sur lesquels les touristes s’assoient face à la pente pour descendre vers Funchal (avec les enfants on a jugé sage de s’abstenir). Nous avons ensuite déambulé dans la vieille ville où les murs et les portes sont égayés par les couleurs vives d’innombrables tableaux et trompe-l’œil représentant les scènes les plus diverses.

Le jeudi 21 nous avons loué une voiture. L’excellent (et ahurissant) réseau routier de Madère est simple : une autoroute 2 fois 2 voies avec d’innombrables aqueducs et tunnels (parfois de 2-3 km de long) longent toute la côte sud et une partie de la côte nord, grâce à des tombereaux de subventions européennes. De là partent des perforantes très (parfois très, très !) escarpées vers le centre de l’île. Direction Ribeiro Frio dans le centre de l’île où nous avons fait une 1ère petite rando le long d’une levada jusqu’à Balcoes. Ascension (en voiture !) du Pico do Arieiro (plus haut sommet de l’île 1862 m) d’où le point de vue est magnifique. Déjeuner à Santana où l’on peut encore voir quelques maisons traditionnelles au toit de chaume triangulaire tombant jusqu’au sol. 2ème rando l’après-midi le long de la levada de Pico das Pedras jusqu’à Quemadas. Les petits sont nickels : Julian adore marcher (pas si fréquent à 6 ans !), Nolan babille dans le sac à dos porte-bébé sur le dos de son père. Retour au bateau. Douche. Puis repas dans un restaurant de montagne où nous ont conduit Torribio et sa compagne Maria et où nous nous sommes régalés de délicieuses brochettes. Crochet ensuite par Camara de Lobos où nous avons comparé les mérites respectifs des punchs Tangérine – rhum blanc de Madère et Tangérine – vodka. Pas de problème avec Nolan qui dort dans sa poussette ni avec Julian qui tient le coup en sirotant ses jus d’orange). Couchés à 2 heures. Tout de même ! Après cette dure journée, relâche le 22 juillet : dégustation de vins de Madère le matin, plage l’après-midi.

Le dimanche 24 juillet nous appareillons de Funchal à 7 heures et mouillons à 10h à Enseada de Ebra, beau mouillage sauvage, le seul vrai mouillage abrité de l’île. Intrigués par une bouée de mouillage à côté d’une forme ovoïde bizarre, un petit tour en annexe nous fait comprendre qu’il s’agit d’une baleine morte que l’on a mis en côte pour qu’elle ne soit pas un danger pour la navigation. A 14h30 nous levons l’ancre pour rallier Porto Santo. La journée est grise et ventée (25 – 30 nœuds dans le nez). Certes des torons de l’étai sont rompus mais je suis serein car nous naviguons avec l’étai largable textile bien souqué et le solent. Au bout de 10 miles à tirer des bords dans le froid et la grisaille sur une mer agitée, sachant que le près c’est 2 fois la route, 3 fois le temps et 4 fois la peine, nous décrétons que cette virée à Porto Santo risque fort de se transformer en pensum pour les enfants et décidons sagement de revenir à notre mouillage. Le lendemain il fait beau mais frais, nous rentrons dans la journée à Funchal où nous retrouvons des températures plus douces.

Le mardi 26 nous visitons le couvent de Santa Clara. Ce lieu chargé d’histoire est encore bien vivant puisqu’il abrite une école maternelle et une école primaire et que quelques franciscaines y demeurent. L’après-midi, virée en bus à la plage de sable noir et de galets de Praxa Formosa.

Ayant reloué une voiture pour deux jours, nous montons le mercredi 27 au Pic d’Arieiro déposer Valérie et Olivier qui vont faire la randonnée des crêtes (du Pico do Arieiro vers le Pico Ruivo et retour) trop dure pour les enfants. Pendant que les « grands » crapahutent, nous retournons avec les petits à Ribeiro Frio où nous suivons la levada de Furado en direction de Portella. Après cette belle ballade effectuée dans la bonne humeur et un repas au restau, nous récupérons les « grands » et descendons sur Paül do Mar par une route escarpée (très). Dans ce charmant village de pêcheurs de la côte sud nous prenons un bain (baignade chèrement acquise car il faut progresser sur des gros cailloux ronds et lisses et finir sur les fesses pour ne pas se briser une jambe !). Nous arpentons ensuite les ruelles du village et admirons le port dans lequel tombe une cascade d’une vingtaine de mètres de haut. Nous rejoignons ensuite Câmara de  Lobos où nous succombons à nouveau aux punchs à la tangerine avant de regagner le bateau.

Le jeudi 28, après le Cabo Girao (balcon au plancher de verre en surplomb sur une falaise de 600 mètres de verticale), nous montons au col de Encumeada, déjeunons dans un resto fort chic puis allons faire ce qui sera la plus belle de nos randos : de Bica da Cana au Pinàculo. Après avoir garé la voiture au pied d’un parc d’éoliennes, nous descendons un sentier dans les fougères, bifurquons à droite dans une forêt de lauracées, retrouvons la levada da Serra que nous suivons sur une corniche taillée dans la paroi d’une falaise. Nous sommes parfois éclaboussés par des cascades. Sur notre gauche, le vide (il y a des barrières de protection) en bas la côte nord partiellement masquée par une mer de nuages. Nous progressons jusqu’au Pinaculo puis revenons sur nos pas. On en a tous pris plein les yeux ! Ballade magique !

Vendredi 29 juillet. Les enfants repartent tôt le matin. Le bateau parait bien vide. Courses, petits travaux, ballades dans Funchal occupent nos journées.

Le 1er août la dégradation de l’état de santé de mon père nous fait décider de rentrer en France. Nous amenons le bateau à Quinta Do Lorde car nous ne pouvons le laisser à la marina de Funchal si nous nous absentons.

Pour clore ce chapitre Madère, il faut souligner la gentillesse des madériens qui ne s’est jamais démentie, la beauté de cette île, le climat très agréable. Si vous aimez la nature, si vous aimez marcher, si vous aspirez à une ambiance paisible et bon enfant avec un fort lien social (nous rappelant notre pays il y a quelques décennies), allez à Madère ! Pour peu que vous ne soyez pas allergique au foot et à la mégalomanie de Christiano Ronaldo (cet enfant du pays a même sa statue sur le quai du port de Funchal devant l’entrée du musée qui lui est consacré dans une partie de son hôtel), vous ne pourrez pas par ailleurs ne pas succomber au charme de Funchal.

Voilà. Nous partons. Pour l’heure, je suis obnubilé par le désir de rentrer vite pour, si possible, accompagner mon père dans ses derniers moments. Cela nous fait oublier ce qui nous a habité quotidiennement depuis le 13 juillet : notre bateau mutilé par notre faute. Nous revivons de façon récurrente cet enchainement stupide de négligences et de bêtises inexcusables qui ont conduit à ce désastre. Mireille et moi pensons sans même nous le dire qu’en 40 ans de navigation – à l’exception notable d’un talonnage en Corse en 1995 – nous n’avons jamais rien cassé sur nos bateaux !

 [MONNIN1]

bonjour de retour des Açores nous avons fait une très belle halte à Porto Santo , marina tres accueillante, surchargée l été mais le mouillage dans le port tient bien par 25-30nds ! 2 superbes randos à ne pas manquer . A Funchal nous avons dù abréger notre séjour ...a cause des moustiques , pour retourner une nouvelle fois, l inoxydable Toribio et Olivier Perroz ,greeur, à Quinta De Lorde, pour rajouter une 3 eme ris dans une bôme Selden à ris automatiques . Quelle disponibilité!!! Nous attendons avec impatience l épisode 4

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