DE CALA SAURA A MALLORCA
Nous avons décidé de quitter Minorque pour Majorque. Environ 50 miles, une belle journée de navigation.
Au petit matin, nous remontons le mouillage, le vent est nul, nous allons essayer de faire de la route au moteur, dans la bonne direction, la météo nous prévoyant… du vent dans le nez !
Nous avançons tranquillement, le vent arrive sur l’arrière. Nous arrêtons le moteur et profitons du vent portant. La météo se serait-elle trompée ? Le bateau taille sa route, la température monte progressivement, tous les ingrédients pour une belle journée de navigation sont présents.
Nous arriverons à Porto Petro après 6 heures de traversée. On hésite à envoyer le spi, mais la vie est bien assez dure comme ça pour ne pas se la compliquer. Les heures s’égrènent ainsi à veiller les pêcheurs, nombreux dans cette zone. Nous avons un jeu, inventé il ya de nombreuses années, lors de navigations en Grèce : le vieux cow-boy saoul ; quand il fait très chaud, on lance des sceaux d’eau à la tête de l’autre en lui criant « t’es complèt’ment saoul Joe », jeu d’une grande teneur intellectuelle !
Et c’est à ce titre que je me reçois une cascade sur la tête, mais…non, ce n’est pas Cathy qui m’arrose, c’est le bateau. Il est temps de se réveiller, le vent a tourné, passé au Sud-ouest, forci, il faut prendre le premier ris, et tirer des bords. Ce sera ensuite le tour du second ris avec un force 7 bien établi. Nous nous retrouvons, une fois de plus, au près serré à essayer de gagner du terrain dans la bonne direction. Un moment cap à l’ouest, le suivant cap au sud-sud-est. Dans ces conditions, nous ne progressons pas vite. Il faut avoir un bon bateau pour le supporter ; et on le supporte, à défaut de l’apprécier. Depuis le départ de Cannes, nous pensions avoir eu notre comptant de cette allure, il faut croire qu’Éole en a décidé autrement.
Au bout de 8 heures de navigation dans ces conditions, la route gagnée dans la bonne direction représente la moitié de la route réelle. La navigation à voile nous a appris que parfois, il fallait savoir renoncer ou au moins à transiger. Nous mettons cap au nord, à la recherche d’une baie abritée où nous pourrons passer une nuit tranquille. Nous arrivons dans la baie d’Alcudia, après 10 h de navigation, le temps est brumeux, les falaises sont grises et inquiétantes.
La route zigzagométrique suivie |
Le guide de navigation nous avait indiqué un petit port de pêche pittoresque à l’entrée de la baie, c’est là que nous avons décidé de mouiller. Mais cet ouvrage de navigation est quelque peu ancien, et le petit port n’est plus que ruine à l’abandon. Mais l’endroit est abrité, nous y passerons la nuit.
Au petit matin, c’est un paysage enchanteur qui nous accueille, baigné de soleil, un cadre totalement sauvage. |
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Une promenade à terre enchante Epoxie, dans des odeurs de garrigue mais aussi de banane (que nous ne découvrirons pas). |
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Il subsiste quelques ruines, vestiges d’une occupation humaine. |
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Il
Encore une belle escale due au hasard.
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