Le Maire dans tous ses Etats
Rien à voir avec Bruno et les affres de la politique française, mais sur le chemin des Malouines, un « os » et un « joyau » nous attendaient.
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Un os dénommé « Détroit de Le Maire », un passage entre l’extrémité de la Terre de Feu et l’île des Etats, là où se rencontrent deux océans, le Pacifique et l’Atlantique.
La description du passage dans notre « bible » incite pour le moins à la prudence : « Si le courant de marée violent s’oppose au vent des 50ème hurlants, les vagues stationnaires peuvent y atteindre les 10 mètres et mettre en péril les navires »
Autant dire que sur « Draco » Andrew et Céline ont bien préparé leur affaire : table des marées, heure de l’étale, et heures du flot (marée montante) qui devrait nous donner un courant favorable. Quant à la météo, après 2 jours de forts vents du nord, la bascule au sud-ouest est prévue dans la nuit, avec un vent devant tomber à l’aube. Feux vert, donc !
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Et tout se passe comme prévu : après une journée et une nuit de navigation tonique, nous embouquons à l’aube le détroit, dans un vent portant faiblissant. Seule une grande houle de nord persistante s’oppose encore au courant. Résultat, la mer est incroyablement désordonnée et le bateau peu appuyé par le vent faible roule comme un fou. À bord tout valdingue alors qu’on s’accroche à nos sièges.
Et dire que les conditions sont idéales… on imagine ce que cela pourrait être si elles étaient défavorables !
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Peu après finalement la mer se calme et par les grandes baies vitrées caractéristiques de « Draco » l’île des Etats se découpe dans le soleil levant.
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L’île est classée réserve naturelle et le débarquement y est soumis à autorisation. Nous allons y faire quand même une courte escale « pirate » le temps de laisser passer un nouveau coup de vent prévu pour la nuit prochaine.
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Nous allons nous abriter dans le fond de la baie de Puerto Hoppner, en nous glissant dans un étroit goulet (à peine 10 m de large !) qui libère une belle dose d’adrénaline dans les veines d’Andrew !
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Mais cela en vaut la peine, l’abri est parfait !
Nous ne verrons que peu de chose de ce joyau des mers du sud, mais ce peu au petit goût d’interdit nous ravit !
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L’ambiance est extraordinaire et là encore l’expression « bout du monde » prend tout son sens.