Bonjour à tous,
Je vous informe que je viens de mettre sur mon site (voir lien en référence) la version V6 de mon tableur de mouillage.
Par rapport à la version V5 objet du fil du 21 Avril 2015 rappelé ces jours derniers par PatBlue et comme expliqué dans ma réponse à celui-ci dans le fil correspondant elle correspond essentiellement à une modification substantielle de l'élasticité (ou de la raideur si vous préférez) des chaînes que nous utilisons. Jusqu'à la version V5 incluse de mon tableur j'utilisais une élasticité de la chaîne identique à celle retenue par Alain Fraysse pour faciliter au départ les comparaisons avec les résultats de ses travaux.
J'ai depuis fait faire un calcul précis de l'élasticité tenant compte des maillons épais (pour les spécialistes dans les maillons épais, ce qui est le cas de nos chaînes, la fibre neutre n'est plus au centre de la tige dans les parties courbes) et j'ai en outre demandé aux Chaîneries Limousines, qui ont bien voulu accepter, de faire des essais de traction et mesure d'élasticité. Les résultats sont concordants et conduisent à retenir une valeur d'élasticité très supérieure à celle retenue jusqu'ici; plus d'élasticité veut dire plus de réduction des pics de tension.
J'ai également modifié et amélioré le calcul des pics de tension en cas de mou existant sur la ligne de mouillage par pétole avant l'arrivée d'une rafale brutale
Pour ceux qui n'ont pas eu l'occasion de lire ce document ils seront sans doute intéressés à lire la première feuille "introduction" du fichier Excel qui présente et explique :
- l'objectif du tableur
- comment fonctionnent nos lignes de mouillage
- un inventaire des idées fausses
- les conclusions pratiques sous forme de recommandations de Bonnes Pratiques :
- choisir le scenario de vents dimensionnant votre ligne de mouillage
- choisir l'ancre du type et de la taille qui convient pour ces vents
- choisir le type de ligne de mouillage
- dimensionner la ligne de mouillage
- choisir la longueur de la ligne de mouillage
- éviter les faibles profondeurs
- se méfier des situiations de pétole
- ne pas laisser seul le bateau gréé en ligne mixte seul au mouillage avec une longueur de câblot supérieure à la hauteur du davier sur le fond
- choisir la longueur de câblot
- choisir la longueur de l'amortisseur textile
- choisir un amortisseur élastomère
- pour les catamarans choisir la longueur des bouts de la patte d'oie
Bonnes simulations.
Cordialement. Artimon
http://artimon1.free.fr/TableurlignedemouillageArtimonversionV6protegee.zip
@Patblue et Christian
Pour éviter de la confusion avec l'ancien fil du 21 avril 2015 réactivé par Patblue qui se référait à la version précédente V5 merci de poursuivre le dialogue, si besoin, sur ce nouveau fil que j'ai ouvert le 7/10/18 introduisant la nouvelle version V6.
Cordialement
Artimon
Bonjour
je viens de découvrir ce très intéressant forum et j'espère que j'y trouverai peut être les réponses à mes questions.
on trouve assez facilement les explications mathématiques relative à la géométrie d'un chaîne au mouillage sur ancre. En revanche, je n'arrive pas à trouver les même informations pour un mouillage sur corps mort.
Dans mon port (qui fournit les blocs de béton mais pas les lignes de mouillage) la réglementation fixe à 1,5 fois la hauteur d'eau maximale par coef de 120. Nous avons beaucoup de difficulté à convaincre les plaisanciers que cette longueur suffit , d'une part, et permet , d'autre part, de maîtriser les rayons d'évitage car la plus grande majorité d'entre eux ne connaît que deux règles : " trop fort n'a jamais manqué !" Et "5 fois la hauteur d'eau pour mouiller sur ancre".
j'aurais aimé savoir , si cela existe, où je pourrais trouver la formule (ou le tableur) qui décrit la développée d'une chaîne ( longueur et poids linéique connu) tenue sur un point fixe inamovible au sol ( corps mort béton normalisé) et dont l'autre extrémité répond à deux conditions ( hauteur d'eau et traction horizontale).
Je suis certain que beaucoup de nos plaisanciers comprendraient très facilement, devant des explications claires, qu'il n'est pas nécessaire d'allonger les longueur de chaîne inutilement .... ce qui simplifierait grandement les problèmes de cohabitation dans notre petit port breton
un grand merci à celui ou celle qui pourra m'aider
Bonnes navigations à tous
Eric
Super tableur, très complet , clair et précieux sur ce sujet passionnant.
Merci Artimon !
Bonjour à tous,
Etant atteint par la limite d'âge (82 ans) j'ai raccroché mon sac marin et vendu à regrets Balthazar en 2020. Depuis j'avoue ne suivre que très épisodiquement ce qui se dit sur le Café du Port; je réponds donc très tardivement à la question d'Eric sur la tenue des corps morts.
Premier élément de réponse: le calcul de la traction du bateau sur un corps mort est identique à celui de traction sur une ancre tant que celle-ci n'a pas dérapé. Si je considère par exemple le scenario d'un corps mort immergé à marée de coefficient 120 à 10m, donc d'une ligne mixte de mouillage de 15m formée de 5m de chaîne de 14 et de 10m d'aussière de 20mm un voilier de 12m par des vents forts (vent établi 40nds, rafales 60nds par exemple) exercera une traction max voisine d'une tonne (le tableur donne 981kg en lisant sur la ligne traction de la ligne mixte avec obstruction, c'est-à-dire en supposant que le corps mort ne bouge pas) .
Deuxième élément de réponse: si on dispose des résultats d'un assez grand nombre d'essais de tenue d'ancres diverses, avec des fonds de tenues diverses, par des profondeurs diverses donnant une assez bonne idée de la tenue de nos ancres, il n'existe pas à ma connaissance de tels essais sur des corps morts eux-mêmes très divers. Ce que j'observe c'est que beaucoup d'entre nous , j'en fais partie, ont déménagé des corps morts dans les mouillages équipés de corps morts. Manifestement, pour des raisons de prix et de manutention, les corps morts ont tendance à être sous-dimensionnés.
L'estimation de la traction nécessaire pour faire glisser un corps mort est très difficile suivant la forme du corps mort et la nature du fond. Par exemple, dans de la vase molle , même en supposant que le corps mort a fait sa souille, je doute que le coefficient de glissement (rapport entre la traction de dérapage et le poids du corps mort) soit supérieur à 1/3. Sur du sable ferme il doit approcher 1.
Personnellement dans l'exemple ci-dessus je mettrais un corps mort par fonds vaseux de 3 tonnes, de forme telle que celles proposées par les bons fournisseurs de corps morts en béton.
Artimon
Bonjour à tous et un immense merci à Artimon, pour ce précieux travail sur le dimensionnement de nos lignes de mouillage.
Je voudrai amener une réflexion, et surtout en valider ( ou non ) la pertinence auprès de vous.
Si je synthétise un petit peu : utilisation de chaine éprouvée sur toute la longueur / grade 70 / et surtout l'amortisseur. Sur le pont, à l'abri du ragage. On perçoit très bien l'intérêt de l'amortisseur, afin de repousser, voir éliminer les coups de boutoir, préjudiciable pour la tenue de l'ancre et ne pas dépasser la limite de travail élastique de la chaîne. D'où ma question, si nous trouvions un "amortisseur" extrêmement performant, éliminant toute possibilité de coup de boutoir, jusqu'à quel point cela sécuriserait-il le mouillage? L'idée est de fixer à la chaîne un volume de flottaison tel que la force pour faire couler se flotteur remplisse le rôle de l'amortisseur. La distance A entre l'ancre et le flotteur devrait être la même que la distance initiale ancre / davier; et une longueur supplémentaire B de chaîne devrait être dévidée entre le flotteur et le davier. De tel façon que lorsque la ligne ancre / davier se rapproche de la ligne droite, les flotteurs coulent suffisamment pour jouer le rôle d'amortisseur. Quelques pare-battages ( par exemple 5 pare -battages Polyform F 7 vont avoir un volume global d'environ 500 L) attachés directement à la chaîne ou ensaché dans un sac en filet , lui même attaché à la chaîne devrait avoir un effet d'amortisseur très important. Si le principe était pertinent , est-ce que quelques calculs pourraient être fait pour "mesurer" l'importance de cet effet amortisseur? Ce système n'aurait pas que des avantages, il allonge la longueur du mouillage, donc le rayon d'évitement. Il complique la mise en place et le retrait du mouillage. Il me semble qu'il serait à réserver à des mouillages ou l'équipage sait qu'il va avoir à affronter des conditions difficiles, voir extrêmes. L'ancre doit être mouillée sur un fond suffisamment profond pour bénéficier de l'effet amortisseur du flotteur. Merci pour vos remarques, Cordialement . Christophe
Je réponds tardivement à Christophe. le tableur calcule l'énergie absorbée par la proue qui s'enfonce (travail de la force d'Archimède) sous l'effet de la traction de la chaîne sur le davier vers le bas.
C'est la colonne R de la feuille de calcul. Le calcul montre que cette énergie absorbée ainsi est très faible, comparée à celle absorbée par la chaîne qui monte et se tend ainsi que par l'amortisseur textile s'il y en a un installé. Or le volume qui s'enfonce est très proche du volume égal à la 1/2 longueur du bateau multiplié par le maitre bau multiplié par 1/2 (ce qui fait une très grande surface) multiplié par l'enfoncement. Il faudrait un volume de vos bouées impraticable pour avoir un amortissement supplémentaire significatif; de toute évidence l'ajout d'un bout de textile de 6 ou 8 m est beaucoup plus efficace et plus simple à manier. cordialement. Artimon