VANUATU – TANNA – MAI 2024

VANUATU – TANNA – MAI 2024

Posté par : Paul et Dom
23 Mayo 2024 à 00h
Última actualización 23 Mayo 2024 à 04h
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Chers amis,

Notre vidéo : https://youtu.be/LXGz2glxlpg

Musique : Moby

Après une traversée et une arrivée très mouvementées dont nous tairons le détail ici (récit sur demande), nous venons ancrer dans la baie de Port Résolution sur l’île de Tanna au Vanuatu. Le Vanuatu comprend 81 îles habitées, dont 2 dans son extrême sud qui font l’objet d’un conflit de territorialité avec la France, les îles Matthew et Hunter : eh oui, le saviez-vous ? Emmanuel Macron lors de sa visite en 2023 a promis de régler le problème… rapidement.

De 1907 à 1980, le Vanuatu s’appelait le Condominium des Nouvelles-Hébrides, une quasi-exception coloniale, la seule solution trouvée pour régler les problèmes coloniaux entre la France et la Grande-Bretagne. On peut imaginer un gouvernement intelligent à deux têtes, prenant le meilleur de chacun au service de la communauté ? Eh bien non, ce furent en réalité deux gouvernements distincts, chacun sa langue et ses lois, sa religion et ses enseignements, dans une mésentente même pas cordiale. En 1980, au bout de quelques années de revendications et de négociations, le Vanuatu devient indépendant et prend son nom actuel. Côté richesses locales, le santal, très présent au Vanuatu, a fait l’objet au 19è siècle d’une exploitation intensive par les occidentaux (il n’est pas coupé mais déraciné car l’huile se trouve dans les racines). Depuis son indépendance, le Vanuatu vit des subsides des pays riches qui l’entourent, et la Chine y est très présente.

Aujourd’hui encore, l’enseignement du français et de l’anglais subsistent en tant que langues nationales avec le bichelamar (chacun parlant en plus le dialecte de son village), et chaque famille choisit d’envoyer ses enfants dans l’une ou dans l’autre, souvent un enfant à l’école française, un autre à l’école anglaise. Au final, ceux qui sont allés à l’école française parlent aussi anglais, tandis que ceux qui sont allés à l’école anglaise ne parlent pas français. A chaque rencontre, on tâte donc le terrain : « Hello, bonjour », et on voit dans quelle langue on va discuter.

Arriver ici depuis la Nouvelle-Zélande, c’est passer d’un extrême à l’autre, d’un pays policé au mode de fonctionnement occidental, à un pays en petite voie de développement. Le pays étant soumis régulièrement aux cyclones et aux tremblements de terre, et même aux eruptions volcaniques, on y trouve un habitat rudimentaire, des pistes défoncées qui tiennent lieu de route, principalement empruntées à pied (nus), une nature sauvegardée dominée par de majestueux banians, des traditions ancestrales encore en vigueur (comme les scènes de pêche collectives au filet auxquelles on assiste le matin), et bien sûr comme presque partout dans ce type de vie, des gens aimables et accueillants. Voir des enfants sourire jusqu’aux oreilles parce qu’une femme leur découpe un morceau de corossol, ça fait plaisir à voir ! L’argent est nécessaire pour payer les soins, l’école, le gas-oil ou le taxi brousse. Les femmes vendent leur production au marché, tandis que souvent les hommes partent travailler en Australie pour amasser un peu d’argent et acheter ce dont ils ont besoin : c’est le cas de Jo, qui est partir 7 mois pour pouvoir acheter son taxi.

TANNA

Tanna est une île plutôt riche par rapport aux autres que nous verrons dans le nord (les Banks), parce qu’elle abrite un volcan en activité, nommé Yasur, qui est un des plus accessibles au monde. Les touristes affluent donc ici juste pour venir le voir. En allant en 4X4 à Lenakel pour y chercher de l’argent local et quelques légumes (4 heures de shaker aller-retour), nous avons l’occasion d’admirer le magnifique paysage désertique au pied du volcan, qui nous fait oublier pendant quelques heures que nous sommes sur une île tropicale.

Au bord du cratère, nous pouvons entendre le grondement puissant du volcan et voir quelques gerbes rouges en jaillir : la sensation plus que jamais que nous sommes bien peu de chose à la surface de cette terre. Nous visitons aussi le village de Yakel, qui maintient la tradition au profit de la communauté et des touristes, et passons voir le plus grand banian du monde (ou l’un des plus grands), dont l’âge est inconnu et qui s’étend sur une surface grande comme celle d’un terrain de foot. Superbe ambiance, on ne peut s’empêcher de penser à l’arbre mère d’Avatar, d’autant que ce banian aurait inspiré l’auteur du film…

Nous restons 3 semaines à Port Résolution et y vivons une vie tranquille et active, entre les amis à bord des autres bateaux et les activités à terre : Paul a repris ses dépannages (mais là tout est tellement vieux ou abîmé qu’il ne peut réparer grand-chose hélas), nous assistons à la fêtes des mères et sommes invités à une « coutume » de fin de passage à l’adolescence de deux enfants d’environ 11 ans : circoncis « au bambou » (…), puis isolés plusieurs semaines dans une case spéciale où seuls les hommes passent les voir, ils reviennent au village au cours d’une cérémonie : difficile de tout comprendre tant l’abondance des offrandes est sans rapport avec la pauvreté du pays : nourriture, cochons, vache, tissus, nattes, paniers, il y en a pour un an pour tout un village…

Dans la baie de Port Résolution, nous sommes plusieurs bateaux « français », dont deux de Nouméa. Après l’annonce de la faillite de la société Air Vanuatu il y a quelques jours, qui pose de nombreux problèmes, nous suivons avec attention le déroulement des événements tragiques qui se déroulent en Nouvelle Calédonie, un drame dont tout le monde va pâtir.

Mais il est temps de partir, nous avons encore de nombreuses îles à découvrir.

Merci de votre écoute et au plaisir de vous lire !

Dom et Paul

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