Transatlantique Cap Vert à Guadeloupe

Transatlantique Cap Vert à Guadeloupe

Posté par : PIERRE
15 Diciembre 2016 à 00h
Última actualización 16 Diciembre 2016 à 01h
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TRANSATLANTIQUE CAP VERT GUADELOUPE

Ca y est c’est le départ pour traverser la grande mare et Dieu sait combien elle est grande, surtout quand on se traine dans des conditions de vent pas idéales. Il est difficile d’attendre indéfiniment au port les conditions idéales donc les impératifs de date font que l’on décide de se lancer.

La circulation alizéenne n’est  pas établie encore et le flux de vent est faible avec des zones orageuses avec pluie mais pas de vents violents puis à 3 ou 4 jours un gros trou de vent nous barre la route. Il faudra descendre sud  en allongeant la route pour aller chercher du vent mais ce n’est pas gagné car il n’ y a pas beaucoup de vent cette année au sud ! Donc pas de stratégie bien définie, on part et on verra bien ce qui nous attend plus loin. Nous avons eu des infos comme quoi la course de l’ ARC partie d’ ici avec 80 bateaux  était engluée dans une zone de calme de 800 milles de large.

On se prépare à une longue traversée, on a fait le plein de gasoil et rajouté 6 jerrycans de 20 l sur le pont mais cela ne suffit à nous donner que 3 jours d’autonomie en tout. Après plus de moteur ! ça veut donc dire que le moindre petit souffle de vent est a exploiter.

Les plus gros bateaux prennent plus de gazole mais dans notre taille c’est difficile à cause du poids et du rangement. On espère donc que la situation va évoluer  favorablement.

La première journée a été à la voile mais à 4 nœuds de moyenne, là le vent a faibli et on commence déjà à tourner moteur +voile. La météo donnée par les fichiers grib est claire: 10 nœuds voir 5 nœuds sont les prévisions de toutes les sources, direction est, sud est. C’est donc incroyable mais on a eu plus de 30 nœuds de vent et de la direction opposée nord ouest !!!  dans un système très actif qui était bien plus qu’un grain isolé. Il s’agissait vraiment d’un front orageux qui est passé, qui couvrait vraiment tout le ciel de ses nuages tourmentés. On  a du encore prendre un  deux et même trois ris + presque tout roulé le génois en attendant la fin de ce passage impressionnant avec un ciel noir et bas et de la pluie et des embruns de vagues dans le cockpit et des éclairs.

Voilà donc tout ça pour dire que les fichiers météo grib, c’est un peu simpliste, ce sont des données brutes qui n’ont pas été revues par un prévisionniste météo et ça n’est pas toujours fiable et donc  ce n’est pas facile  de faire des prévisions de routage avec ça comme base. Je pense que l’idéal pour une traversée de ce type serait d’avoir les conseils gratuits ou payants d’un routeur pro , un ancien coureur au large par exemple qui pourrait aller chercher  des infos météo et en faire une analyse fine qu’ il vous enverrait par mail avant le départ et par message iridium ensuite en mer.

J’aimerais bien que ce système qui existe se démocratise au niveau du tarif. Appel à tous les pros de la météo marine et autres anciens coureurs.

Alors Comment s’organise la vie à bord lors d’une transat ? La vie à bord est rythmée par les quarts. Nous sommes 2 et on a décidé qu’il y aurait toujours quelqu’un en veille de jour comme de nuit. On fait des quarts de 3h et on se relaie. Il est impératif d’aller dormir dès que possible pour ne pas laisser la fatigue s’installer. Il arrive qu’on se croise parfois ! Je plaisante en fait on se rejoint dans la journée et au moins pour les repas et plus si affinités ! On a aussi prévu des jeux de société et de la lecture (pensez au e-book ou liseuse) et même quelques films sur l’ordinateur ! Et puis il y a aussi les imprévus : pêcher un poisson est une occupation majeure mais qui n’arrive pas tous les jours malheureusement. En plus c’est une activité qui a l’avantage de remplir le frigo et de solutionner la question mais qu’est ce qu’on mange aujourd’hui ?  Autre activité possible et facile à mettre en œuvre : observation des phénomènes naturels : les cétacés, les oiseaux, les étoiles…partez avec des ouvrages vous permettant de les reconnaître.

Autre temps forts dans la journée les repas. Imaginer les menus, préparer, déguster. Bien-sûr à la base il faut un bon avitaillement. Toute l’épicerie, boissons était déjà à bord, il a fallu faire le plein de frais avant de partir du Cap-Vert. Mindelo pour ça c’est parfait on trouve de tout. Après il faut trouver l’équilibre entre une quantité de provisions suffisantes pour durer 20 jours et l’impératif de bien conserver ces vivres dans un bateau où la température ambiante oscille entre 25° et 30°. Pas gagné. On vous dira à la fin au bout de combien de jours on n’avait plus de frais! La pêche est un plus indiscutable. Tous les équipages essaient de pêcher avec plus ou moins de bonheur.  Sur cette transat on a rangé la grosse ligne de traine et on a pris l’option petite ligne sur canne à pêche. On pêche presque à la demande. Un poisson tous les 2 ou 3 jours nous suffit. C’est sûr on n’a pas encore réussi à pêcher des steacks !!!! On fait du pain, des yaourts….

Le troisième jour en mer samedi 26/11 on se traine à la voile alors on met le moteur au régime le plus bas pour économiser le gazole si il y a une bulle sans vent plus loin .Donc 3 nœuds de moyenne, on irait aussi vite à pied. Mais voilà tout le monde ne s’appelle pas Jésus ! Le soir le vent se lève un peu et on peut faire du 3.5 nœuds et assister à un superbe coucher de soleil jaune oranger. Une bonne toilette mais avec 2 litres d eau chacun puis un « plus si affinités » et la journée se termine avec un bon apéro dans le cockpit en écoutant Césaria Evora, les Pink Floyd, et Third world .

Dimanche 27/11/16

On a le grand plaisir d’apercevoir à la tombée de la nuit une silhouette de voilier juste devant nous à une dizaine de milles. C’est l’occupation de la nuit, essayer de le rattraper pour entrer en communication, savoir son nom, combien ils sont à bord, leur destination etc… Sans compter que c’ est un plus d’ avoir un voilier pas très loin si on a un problème ou pour avoir une autre source de météo que les nôtres. D’autant plus que notre système pour obtenir des fichiers météo grib est tombé en rade la veille du départ et on n’a pas pu trouver de spécialiste de la configuration informatique du système de messagerie Sky file et des paramètres  windows.

Au petit jour on l’a rattrapé, c’est la première fois que je rattrape un bateau tout en marchant à 2,5 nœuds, et à notre approche le voilà qui met le moteur et file en s’écartant de nous. Malgré nos appels répétés tout au long de la journée, il ne répondra jamais!!!  Cependant il émet en AIS et nous savons donc qu’il s appelle Marco Polo mais c’est tout. Il navigue sous génois seul qui a du mal à porter vu le manque total de vent. Nous ne comprenons pas pourquoi  il refuse toute approche physique ou par radio interposée. Un loup solitaire ? (dans la marine c’est assez rare !!) des trafiquants ?? Dans la journée nous le distançons un peu d’une dizaine de milles.

Par contre depuis 24h on a une invitée surprise. Une jeune aigrette. Un peu avant qu’elle ne vienne se poser sur les haubans, on a vu 4 aigrettes voler en formation direction plein Est. Peut-être que celle-ci était trop fatiguée pour les suivre. Elle a passée la nuit sur le balcon avant. On lui a donné à manger un quignon de pain dur et quelques graines ainsi qu’un peu d’eau. Mais soit le menu ne lui convient pas, soit elle fait un régime toujours est-il qu’elle n’y a pas touché. Elle a l’air un peu prostré. Plus le temps passe plus la distance à parcourir pour elle sera importante. Finalement notre passagère est restée avec nous 48h. Elle s’est envolée hier au petit jour. J’espère que son repos lui permettra d’arriver à bon port. On a calculé qu’elle avait quand même quelques 700kms à parcourir avant d’atteindre le Cap Vert.

 

Mardi 29/11. Une belle journée mais toujours pas de vent les mouvements du bateau sont très désordonnés car il y a un peu de mer croisée et le bateau se dandine et roule car l appui du vent dans les voiles est inexistant et ces dernières  battent d’avant en arrière en se dégonflant et se gonflant avec des grands claquements qui font vibrer le bateau et tout  le gréement. Heureusement sur le Kelt 39 l’accastillage d’origine est super costaud, les poulies sont classiques et résistent bien , les rails et chariots de même ; le vit de mulet et le hale bas rigide résistent à ces chocs assez violents  qui font souffrir l’ ensemble du bateau et son équipage. On s’ inquiète de cette pétole persistante, faut il descendre sud en rallongeant la route pour aller chercher l’ alizé un peu plus bas ou raccourcir la route en traversant tout droit au milieu d’ une zone de calmes ?

J’essaie d’ avoir l’ avis de mon  copain Marco à terre qui m’ envoie par SMS sur le téléphone satellitaire iridium le routage qu’ il pense être le meilleur pour moi. Malheureusement les fichiers grib qu’il me communique ne correspondent pas à la réalité du terrain et on n’ a toujours pas de vent, le moteur relaie les journées à se trainer en jouant les culbutos, mais le gazole descend vite et on a que quelques jours d’autonomie. Il faut absolument trouver ce vent.

Sur ses conseils et mon expérience antérieure on décide de piquer au sud régulièrement cap au sud ouest et au bout de 6 jours à 80milles par jour on touche enfin des vents un peu plus forts. Un peu moins faible plutôt de 7 à 8 nœuds. On est content car le bateau avance sans faire souffrir les voiles et le gréement.

 

 

 

Vers midi Marie No aperçoit un bateau juste derrière nous à une dizaine de milles. Je lance un appel VHF et au bout de trois tentatives il répond. C’est un voilier allemand qui court l’ARC et qui a pris une option très sud lui car il est parti des Canaries. On échange en anglais sur la météo à moyen terme, où est le vent ?l’étendue et la position de  cette bulle anticyclonique ? Par chance tous les coureurs de l’ARC bénéficient d’ une couverture météo permanente  par radio, et il va gentiment nous communiquer les infos du routage de la course. Génial, c’était le contact à ne pas manquer. Ce bateau s’appelle Meltemi, on le remercie encore.

Les prévisions confirment  à quelques milles prés notre route, nous sommes à quelques milles du point recommandé par leur routeur pro pour arrêter la descente vers le sud et faire la route directe. Encore 2 jours dont un de pétole et l’alizé devrait revenir  doucement par le sud .On est super content, finie les vitesses d’escargot on va pouvoir être avant Noel en Guadeloupe après sans doute 21 jours de traversée.

Jeudi 1/12. Encore une nuit sans beaucoup de sommeil pour jouer au chat et à la souris avec les grains d’orage qui semblent vouloir nous encercler. On met le radar en route et sur l’écran apparaissent les grains en question. Heureusement, l’orage n’est  pas virulent, juste impressionnant et n’apporte que de la pluie sans vent et des éclairs .Ouf ! ça me permet de rincer mon ciré qui avait pris pas mal d’embruns et ne séchait plus. On remet et rebranche l électronique que l’on avait débranché en prévision d’un mauvais coup de foudre.

 Il semblerait que l’on soit dans la zone de transition entre 2 anticyclones, sorte de pot au noir et qu’ après le front orageux la situation générale soit favorable à un retour de la circulation des alizés par l’ ouest. Ca serait bien car à cette période de l’année et à cette latitude ils sont normalement déjà établis, y aurait il du changement climatique là aussi ? J’en suis persuadé.

Hier rien de spécial sauf un beau poisson dont on ne connait pas le nom mais qui est très bon. Il doit faire un bon kilo. Ce matin on aperçoit sur l’AIS un voilier à 6 milles derrière « Sakari » impossible de le voir à l’œil nu ni aux jumelles pour l’ instant. On fait quelques tentatives pour le contacter par VHF pas de succès !

Et le mal de mer ? Il existe je l’ai rencontré (Marie-No). Pas sympa du tout. Il a le don de pouvoir transformer en serpillère tous ceux qu’il touche. Le mieux c’est de le regarder droit dans les yeux et de ne pas le laisser s’installer. Comment ? Le plus facile c’est l’action ou  les médocs. J’ utilise le Scopoderme qui est un patch qui diffuse sur 3 jours une molécule la scopolamine. Pas forcément très sympa à la base mais efficace. 3 jours c’est le temps qu’il faut à l’organisme pour s’amariner. Donc un patch en début de croisière suffit. Pour les petits trajets il existe d’autres médicaments anti-mal de mer. Cette année j’ai aussi expérimenté la technique de la respiration : un peu comme au yoga ou lors de l’accouchement. Ne pas laisser le nœud s’installer au niveau de l’estomac  en respirant profondément. Bref le mal de mer est à prendre en considération pour ne pas se laisser envahir. Pour Pierre le skipper c’est plus facile car il a plus d’occupation avec la marche du bateau et les manœuvres et réglages, la navigation etc… Bref plus on est occupé et en prise avec le bon déroulement de la croisière et moins on reste sensible aux effets du mal de mer qui peut toucher tout le monde mais à des degrés différents. Un conseil : lutter dés qu’il arrive, prendre la barre , régler  les voiles , manger, boire, parler ,peu importe mais ne pas se laisser dominer .Si vraiment les conditions sont trop difficiles , il vaut mieux se reposer dans le cockpit ou dans le bateau à l endroit ou ça bouge le moins, allongé, bien calé , et essayer de dormir. Mais surtout se relever et essayer de reprendre le cours des choses, manger, pour ne pas passer des journées à souffrir.

Samedi 3/12

Une daurade coryphène péchée à la tombée  du jour hier,  moment propice après lequel on ramasse la ligne pour la nuit pour éviter qu’elle ne soit arrachée par un plus  gros poisson. Côté vent on a eu de bonnes conditions mais avec une mer très courte et désagréable ou on a du mal à tenir debout et à se déplacer dans le bateau, mais au moins on avance. Vent à 20/25 nœuds mer très formée avec 2 trains de houle principaux dans les 2 m 2.5 m et un tas de vagues des différents vents et grains qui nous passent au dessus, Cette nuit des trombes d’eau de pluie, heureusement la température est très élevée 25/30 degrés et ça sèche vite. Le bateau marche vite 6 à 8 nœuds.

Ce soir on franchit la ligne virtuelle de la moitié du parcours. On espère une moyenne plus forte en deuxième partie. On voudrait bien arriver quelques jours avant la venue en avion de nos invités à Point à Pitre. René le frère de Marie No et Corinne atterrissent le 20/12 puis notre fils Léo le 23 pour passer les fêtes ensemble. Youpi ça va nous faire du bien d’avoir la famille à bord.

Lundi 5/12

Journée ventée, mer très agitée depuis samedi, on commence à fatiguer un peu car il est dur de trouver le sommeil  entre les quarts, la couchette  bouge dans tous les sens et il faut essayer de se caler pour pouvoir dormir. La  journée on s’active à bord à ranger, nettoyer , faire la cuisine mais chaque déplacement nécessite des efforts pour simplement tenir debout sans tomber ou être projeté dans le bateau , c’est fatigant.  Aujourd’hui on a pêché un très, très  gros poisson dans les 15 kilos .On a même un peu hésité avant de le tuer car on s’est demandé si on arriverait à le manger. On ne sait pas son type mais on  a compté qu’il allait nous faire seize repas. En fait après recherche il s’ agit d’ un très gros spécimen de Thazard , j’ en avais jamais vu de cette taille! ça nous a pris l’après-midi de le préparer, lever les filets etc. Heureusement j’avais quelques bocaux à bord et on en a fait 2 grands, stérilisés dans la cocotte minute. La cocotte minute c’est l’ustensile de cuisine indispensable. Je l’utilise aussi pour faire les yaourts. Toute la journée en plein soleil, ça fonctionne aussi bien que la yaourtière et c’est plus écologique. Par contre, n’oubliez pas les ferments lactiques.

 

Photo Thazard

 

 

 

Dans le genre gros truc qu’ on a vu aussi, par beau temps et deux mètres de creux ,  une bouée jaune dérivante  de plusieurs mètres de diamètre et de hauteur  avec panneaux solaires ,capteurs de toutes sortes, mais pas d’ ais par contre pour signaler sa position, on est passé à 200 mètres en plein milieu de l’ atlantique !

D’ où l’utilité de veiller en permanence même de jour et avec une parfaite visibilité. A ce propos laissez-moi vous conter une petite mésaventure qui m’est arrivée (Marie Noëlle).Je me suis endormie pendant mon quart de nuit ! Beaucoup de gens le font en prenant soin de mettre un réveil à sonner toutes les 20mns. Seulement cette fois là je ne me suis pas réveillée. J’ai du dormir une bonne heure et lorsque je me suis réveillée en catastrophe j’ai aperçu une lumière rouge sur tribord à environ 1 mile. Panique à bord, je vérifie sur l’AIS sa direction. On n’était pas sur une route de collision mais presque!  Je n’étais pas très fière de moi et ça m’a un peu guéri de faire des petits sommes pendant mon quart.

Jeudi 8/12

Ca y est, ça fait 3 jours qu’on a vraiment des bonnes conditions. L’alizé est établi à 15 à 20 nœuds. On est au grand largue voiles en ciseaux, grand voile à un ris et  génois tangonné et ça avance à 6 à 7 nœuds en moyenne journalière. C’est mon  anniversaire aujourd’hui ( Marie-Noëlle)  Pour une fois pas de fête de famille , mais un tête à tête avec mon amoureux par 14°55N et 50°04W en Atlantique. C’est quand même pas mal et je me souviendrai longtemps de mes 55 ans. Au menu pour l’anniversaire donc Thazard de ligne aux petits légumes,  gâteau à l’orange et rhum vieux de Santo Antao au Cap Vert.      

 

 

Vendredi 9/12

Il parait qu’on arrive dans 3 jours. Trop hâte. On en a quand même un peu marre de se faire balloter comme ça sur les flots. Et puis le paysage est toujours un peu le même. Alors d’accord l’immensité de l’océan, les ciels magnifiques surtout lever et coucher de soleil, les nuits étoilées tout ça c’est très joli mais au bout d’un moment ça lasse. Vous avez remarqué notre impatience  à guetter les autres navires qui croisent dans les parages. Et quand on en voit un on essaie en général de rentrer en contact avec lui. Ce qui d’ailleurs nous a bien aidé pour avoir des infos météo vu la panne d iridium.

Avant de partir, mes copines m’avaient demandé si ce n’était pas long 20 jours de traversée. Ce à quoi j’avais répondu mais non on est vachement occupé : la marche du navire, la cuisine, et tout et tout. En fait je gardais en mémoire notre premier voyage il y a 13 ans en famille. Effectivement on était beaucoup plus sollicité par les enfants. Cette fois ci c’est différent on est que tous les 2. Heureusement qu’on s’entend bien !

Samedi 10

Nous voici en cap direct sur La Guadeloupe, on a pu détangonner la voile d’avant et partir au grand largue. C’est plus confortable car le bateau est appuyé toujours du même coté et ne roule pas d’ un bord sur l’ autre. Encore une journée à subir les éléments, force 6 à 7, 2 à 4 mètres de creux et parfois 5 à 6 dans les périodes de grains.   Une mer épouvantablement désordonnée qui vous projette à droite à gauche. Chaque pas ou geste doit être assuré sinon valdingue assurée. Marie No assure à la barre dans les grains, elle a drôlement progressé dans la conduite du bateau et les manœuvres .

Ce soir nous avons péché un beau thon yellow fin de plus de 10 kilos ,super , mais devant la perspective du temps pour  le débiter en tranches et filets et de mettre du sang partout dans le fond du cockpit , au vu de l’ heure avancée , tombée de la nuit et de la fatigue on s’ est payé le luxe de le remettre à l’eau vivant , trop gros pour nous , on vient de manger du barracuda à toutes les sauces  pendant 5 jours à tous les repas. Et depuis le départ on mange du poisson tous les jours. Pause.

Lundi 12

Ca y est, on voit enfin la côte. On arrive comme une fusée avec un petit surf à 11 nœuds, vent fraichissant et mer s’ aplatissant par la protection de la côte. Je lutte depuis 2 jours pour arriver avant la nuit en sur toilant le bateau mais nous n’ arriverons que 15 minutes après la nuit et décidons de prendre un mouillage derrière un ilot, l’ ilot Gosier pour passer une bonne nuit .Approche lente au GPS et observation des lieux , il faut contourner un récif affleurant puis revenir en arrondissant vers les voiliers déjà mouillés. A 20h00 on pose l’ancre dans 3 mètres de fond de sable, bien abrités de la mer. On va pouvoir fêter ca et enfin dormir une nuit complète sans quarts et sans que ça remue.

On est super content de notre traversée, demain on se rend au port de Pointe à Pitre pour amarrer le bateau, le ranger, le nettoyer, refaire les pleins et l’entretien courant. Et aussi aller se payer un bon restaurant avec une table qui ne bouge pas tout le temps. Et un menu concocté par quelqu’un d’autre !

 

Suite à cette belle transat, oh combien fatigante mais aussi sans problèmes ni de santé ni technique ; je tiens à remercier Marie No qui a été un équipier sans faille avec beaucoup de bonne volonté elle a assuré l’aide à la manœuvre , les quarts, les moments difficiles, la cuisine, etc… elle a réussi en plus à vaincre son mal de mer sans médicaments  grâce à beaucoup de courage et de positivité. Chapeau ! Je ne sais pas si elle referait une autre grande traversée de ce type mais elle a compris l’esprit bateau , cet univers à part, si dur parfois mais aussi si gratifiant lorsque les bonnes conditions sont réunies. On va donc profiter maintenant de plein de belles escales dans toute la chaine des Petites Antilles pendant 4 mois avant de retourner en France travailler et aussi voter je crois.

Si vous avez des suggestions de vote,  merci de nous en faire part !

Bien merci alors quoi ajouter ? ( Marie Noëlle).  La transat c’est un moment à part. On entre dans une autre dimension temps, ou les repères sont imposés par le bateau, le vent, la mer. Du coup on se sent humble face aux éléments. C’est déjà une belle leçon ! Ensuite même si on se sent à la merci des éléments, notamment la durée, on ne peut surtout pas se contenter d’attendre que ça se passe. Il faut trouver un truc à faire tous les jours ou les nuits. Et là il faut aller chercher cette motivation en soi. C’est un peu l’occasion de se dépasser. C’est sans doute pour ça qu’on est fier à la fin ! Ca peut aussi être un moment pour découvrir….l’origami ! Ou tout autre chose qui demande du temps et de la patience.

Allez à plus pour d’autres aventures !

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