Album correspondant : Les jardins de la Reine

Le 25 Décembre 2012, nous larguons les amarres à 6H30. Direction les Jardins de la Reine, à 140 miles de là. La guarda est venue nous donner notre despacho, qui est le permis de naviguer à Cuba. Pièce très importante  qu'on doit montrer partout ou on stoppera. Mais on ne peut stopper que dans certains ports bien précis. Si on s'arrête ailleurs, on peut mouiller mais interdiction de débarquer. Les Jardins de la Reine sont un archipel d'iles qui cours du Sud Est vers le Nord-Ouest. A l'extérieur, vers la haute mer il y a une barrière de récif et de belles plages et vers l’intérieur c'est plutôt de la mangrove. Entre ces iles et la terre se trouvent deux golfes assez grands dont nous allons explorer certaines iles.

Après notre départ le vent baisse dans la matinée alors que nous longeons la magnifique côte Sud dont on aperçoit le point culminant à 1942 mètres. Sous notre quille 7000 mètres d'eau ce qui en fait un des endroits au monde ou cette différence est la plus grande. Le vent nous abandonne en début d'après-midi et on continue avec la risée Perkins. On est près de la pleine lune et on distingue très bien la cote que nous longeons.

On ne retrouvera du vent que vers 2 heures du matin et il soufflera très vite à 20 nœuds de ¾ arrière.

Nous passerons donc le Cabo Cruz au petit jour. C'est le point le plus au Sud de notre périple cette saison. De là on remonte vers le Nord-Ouest mais le vent nous quitte à 12H. Re-moteur jusqu'à la première ile : Cayo Média Luna que nous atteindrons à 16 H avec une belle carangue à bord.

De la nous filons le lendemain vers une nouvelle ile: Cayo Granada.

Comme Média Luna ces iles sont désertes et il n'y a que de la mangrove. Chaque soir un bateau de pêcheurs arrive à la nuit. Je n'ai pas mis le moteur sur l'annexe donc je ne vais pas les voir.

Le troisième jour, nous passons par un chenal assez étroit entre plusieurs ile. Le canal del Pingue. Mais les balises sont aux bons endroits, les Cubains font ça bien. Bon, certaines sont un peu comme en Casamance au Sénégal: ni rouges ni vertes mais blanche à cause des oiseaux en permanence postés dessus. Bref on passe tout ça à la voile et on se traine à 30 miles de la sur Cayo Algodon Grande, car le vent est faible l'après-midi depuis deux jours. Maintenant les fonds ne sont jamais supérieurs à 20 mètres et on ne pêche rien.

On restera deux nuits ici pour se reposer un peu. On est dans un très beau lagon, bien fermé et protégé, avec plein de petits ilots et beaucoup d'oiseaux.

Les fonds sont herbeux mais je ne trouve pas de lambis, on ne voit pas de poissons et la plongée à l'extérieur de l’ile n'est pas terrible non plus. On est un peu déçus.

Un cata vient mouiller à coté de nous, des Français, c'est le premier bateau qu'on voit depuis très longtemps. Ils viennent à bord pour l'apéro et nous laissent deux langoustes. Ils ont rencontré des pêcheurs qui leur en ont donnés plusieurs. Dès le lendemain matin ils lèvent l'ancre car ils ont loué ce beau bateau pour 5 mois et ont un programme très (trop) chargé.

Le 30, direction Cayo Manuel Gomez à 9 miles de là. Même type d'iles ou on ancre dans une baie très protégée. Heureusement car le vent pour l'après midi et la nuit est annoncé assez fort. Ces iles sont une base pour les pêcheurs et les crevettiers et en principe il y en a beaucoup qui passent la nuit là. Très bon pour trouver langoustes et crevettes sauf que nous sommes Dimanche, qui plus est le 30 Décembre et donc il n’y a personne. Une fois de plus on est seuls dans un mouillage désert.

Le premier janvier, après avoir réveillonné seuls, en route vers l'archipel des Cinquos Balas, face a la petite ile d'Alcatracito.

Là, nous sommes côté océan mais protégés par une barrière de récifs qui affleurent. Il y a une passe dans cette barrière par laquelle nous rentrons dans le lagon. L'eau est très belle. Au fond il y a trois iles avec de belles plages pour marcher un peu.

On restera la une semaine. Seuls la plupart du temps, sauf deux jours ou passent deux catas français. Deux familles en année sabbatique qui ont loué chacune un cata pour 11 mois. Ils font un tour des Caraibes.

Le récif est assez beau ainsi que les patates disséminées çà et là. Et beaucoup de poissons mais on n'aura qu'une langouste alors que ce coin est réputé pour ça.

Je suis un mauvais pêcheur, mais les autres sont doués et ne font pas mieux; On pense que c'est le cyclone Sandy qui a bousculé tout ça.

Heureusement il reste du poisson et beaucoup de lambis. Contrairement à pas mal de personnes, on adore ça. Surtout moi.

De là, nous allons a la dernière ile de notre parcours aux Jardins de la Reine: Cayo Zaza de Fuera.

Que de la mangrove mais ballade sympa en annexe dans un petit lagon. Mais impossible de débarquer. Le lendemain matin, on croise un bateau de pêcheurs et on leur achète deux grosses langoustes. Leurs bateaux sont comme leurs voiture: des années 60. Mais ça marche et bien que couverts de rouille ils pêchent bien. Ils n'avaient pas de langouste a bord, que du poisson, mais ils sont partis à un demi mile, on les a vu faire un ou deux aller-retour et ils sont revenus avec quatre belles langoustes fraiches… Comme quoi quand on connait....

A la tombée de la nuit, la pioche tombe dans la baie des Caballones à 6Mn de Casilda.

Casilda est le port de Trinidad, ou doivent arriver Dimanche, Sigrid, Bertrand et notre champion de petit fils Nolan.