Cayo Largo
Album de photo correspondant: Cayo largo.
Départ de Cienfuegos à 17 heures le 22/01/2013. Le vent nous cueille à la sortie de la passe à la tombée de la nuit. Il est plus fort que prévu, 20-25 nœuds et en plein arrière, donc le bateau roule beaucoup. Les filles vont dormir avec Nolan qui ne sent rien du haut de ses vingt mois. Mais Sigrid sera un peu patraque toute la nuit. On assure avec Bertrand et au lever du jour on rentre dans la passe de Cayo Largo. Direction la petite marina pour faire la paperasse d'entrée. Assez facile ici car ils on l'habitude des touristes.
En effet cette ile est réservée aux étrangers et elle est composée en tout et pour tout que de cinq hôtels immenses et de la marina qui ne sert qu'à emmener les touristes sur de belles plages ou faire de la plongée et visiter des petites iles dans le secteur.
Une fois les papiers faits nous repartons mouiller devant une magnifique plage.
Les seuls cubains rencontrés ici bossent dans les hôtels. Ils sont logés à part. Pour se ravitailler c'est cher et il faut commander en avance les fruits et légumes.
Un exemple: j'ai besoin d'essence pour l'annexe. 10 litres, ce qui est peu. Je me renseigne sur la station. Ah, mais non il faut aller à la marina, payer, on vous donne un papier et il faut aller ensuite à la pompe. Bien. Donc le lendemain j'arrive avec mon papier à la pompe à essence et j'apprends que celle ci est réservée aux véhicules et que pour les bateaux c'est à 50 mètres sur un ponton. Mais il n'y a personne car ce n'est ouvert que le matin à huit heures. Donc je n' aurais mon essence que le troisième jour!
Mais les plages et les plongées sont vraiment superbes et on se régale.
Le bon plan ici: aller manger dans les hôtels. En théorie c'est 20 CUC (16 Euro) par personne pour le buffet du midi uniquement. Mais il y a beaucoup de monde et pas de contrôle. Donc c'est Mojitos avant de déjeuner, puis après le repas, très belle piscine avec caipirinas, puis re Mojito le soir, puis diner dans un autre resto, puis spectacle avec Margharita pour changer et retour à bord épuisés.
Bertrand pêche, on achète des langoustes aux pêcheurs, il y a des lambis à profusion, bref la semaine passe vite et les enfants doivent penser au départ.
Nous trainons encore deux jours a Cayo Largo pour faire quelques achats car nous partons pour 15 jours dans des iles absolument désertes.
Les premières, Cayo Rosario et Cayo Cantiles, après 23 miles d'une belle navigation. Elles sont séparées de 2 miles et on mouille à l'une ou à l'autre suivant le vent. Plongée et pêche sur un très beau récif.
Sur Cayo Cantiles il y a une station biologique. C'est à dire qu'il y a 3 gardes sur place dans une petite cabane qui ressemble à une palombière. Ceux qui ne sont pas du Sud Ouest n'ont qu'à chercher ce qu'est une palombière. Leur seul luxe: des panneaux solaires qui alimentent un petit congélateur et une télé sur laquelle ils écoutent de la musique uniquement car ils n'ont pas d'antenne. Ces équipements leur on été offert par un généreux touriste.
La cuisine est au feu de bois et ils dorment à 3 dans une toute petite pièce.
La relève est une fois par mois, effectuée par un bateau qui leur livre aussi l'eau qui est stockée dans une citerne.
Une barque bien sur mais sans moteur bien sur aussi.
Il y a là Andrès, Emilio et Damian.
Leur boulot:
_surveiller les pêcheurs car seuls ici sont autorisés les langoustiers , la pêche étant interdite.
_entretenir trois chemins appelés trochas qui permettent de se balader un peu.
_nourrir les singes une fois par jour, ainsi que des hutias qu'ils ont en captivité. Ça ressemble aux agoutis, ou aux ragondins de chez nous. Ces animaux sont aussi protégés et les gardes évitent les braconnages, mais ils en ont un au congélateur.
_Surveiller les plages afin qu'aucun étranger ne rentre à Cuba et que aucun paquet de drogue ne finisse sur la plage. Ce qui est déjà arrivé pour la drogue mais surement pas pour les étrangers.
Bref ils ont du temps libre. On passera quatre jours avec eux et on mangera souvent ensemble dans la cabane.
Menu langoustes. Le premier jour on part pêcher avec eux le long de la cote. Le principe est simple:
un sur la barque, cette fois nous étions dans la barque avec Damian, et deux dans l'eau. Ils ont toujours pied. Ils ont un genre de petite gaffe à la main pour piquer les langoustes à l'abdomen et en 20 minutes il y a plus de 30 langoustes à bord.
Et on ne s'embête pas avec la tête ou les pattes. On ne garde que la queue.
Un matin un bateau de pêcheurs s'arrête pour discuter avec les gardes. Je monte à bord. Dans les viviers 450 kilos de langoustes pêchés en une matinée. A six personnes.
En fait ils posent des casiers et vont les relever de temps en temps. Chaque bateau a deux barques. Sur chaque barque un plongeur et un rameur et ils suivent les casiers.
Tous les deux jours ils vont à une station livrer leurs langoustes. C'est un centre sur pilotis avec d'immenses nasses ou sont déchargées les langoustes après la pesée. Chaque station gère trois ou quatre langoustiers. Et un bateau vient tout récupérer deux fois par semaine pour emmener ça sur l'ile principale ou elles seront vendues aux grands hôtel ou congelées et vendues à l'étranger.
Après cinq jours passé là nous filons vers Cayo Campos à 28 miles. Nav parfaite dans les alizés.
A Cayo campos c'est encore le paradis. C'est beaucoup moins vaste, l'entée est plus difficile mais le mouillage est très protégé.
La aussi 4 gardes, Léonardo, Daniel, Nené et Silvério.
Nous mouillons sitôt la barrière passée, mais on est un peu loin de la maison des gardes. Le lendemain avec Néné et Daniel à bord nous rentrons dans le lagon. Sur mes cartes et guides il n'y a que 40 Cm d'eau, mais ils m'assurent qu'avec mes 1,80 mètre de tirant d'eau ça devrait passer à marée haute. Sachant qu'ici la marée fait au maxi 60 Cm. Je leur fait confiance, on touche deux fois, je me dégage deux fois et on finit par trouver la passe et on mouille dans 3 mètres d'eau nickel.
Ici, de beaux chemins pour la balade, un banc de sable qui découvre à marée basse, des langoustes en veux tu en voilà, une eau turquoise incroyable, une barrière dont le bruit nous berce tellement la nuit qu'on se croirait à la mer!
Il y a une centaine de singes dont on ne se lasse pas de regarder le repas une fois par jour quand les gardes leur balancent des granulés sur la plage.
Ils nous invitent deux fois à partager leur repas du midi, le leur, pas celui des singes! Simple mais bon. L'inévitable congri cubain,riz haricots noirs que nous trouvons partout sous les tropiques et même avant au Brésil et au Cap Vert. Nommé aussi morros y christianos. Ce congri est accompagné soit de langouste en morceaux soit de poisson pêché le jour même.
Comme ils captent la télé contrairement à Cantiles , nous allons un soir sur deux voir les infos (essentiellement Cubaines et peu ouvertes sur le monde extérieur) et la météo qui suit.
On fait de belles ballades vers des plages désertes mais qui hélas sont couvertes de détritus, surtout du plastique bien sur. Et beaucoup de tongs.Au cours d'une de ces ballades on verra même un bébé crocodile dans son marigot. Nous n'avons pas trop cherché à rencontrer sa maman.
Nous ne rencontrons aucun autre voilier à part deux gros catas de charter qui viennent de Cienfuegos et un gros bateau à moteur spécialisé dans la pêche avec les touriste. Ces gens débarquent pas souvent et n'ont pas trop de temps à perdre avec les autochtones.
Après six jours nous filons vers Nueva Gerona sur la cote nord de l'Isla de la Juventud.
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