Marin - Gérard Petipas - Editions Arthaud - Notes de lecture

Notes de lecture :
Un bel hommage à ce grand et humble navigateur qu'était Éric Tabarly.
Homme de l'ombre et de confiance, son bras droit, Gérard Petipas perpétue la mémoire et les idées d’Éric par une écriture simple et discrète comme l'étaient ces 2 hommes.
On ressent bien la complicité et la confiance réciproques et entières entre ces 2 compères.
Un beau cadeau rempli de lumière, 25 ans après sa disparition.
Rachelle Le Ret - Bellanger pour la commission Livres De Mer
Les ouvrages « Tabarly related » sont nombreux et parfois médiocres même s’ils ont été écrits par des plumes connues comme par exemple Quéfellec. Celui-ci sort de l’ordinaire pour plusieurs raisons. Il est bien écrit et agréable à lire, sans comparaison avec les ouvrages de Tabarly, aussi poétiques que des annuaires du téléphone. Tabarly y est présent mais n’est pas le sujet principal. Petipas est sans doute un des meilleurs témoins de l’évolution de la plaisance et de la course au large. Les passages concernant les tragiques fortunes de mer d’amis, dont Tabarly, sont particulièrement émouvants. Ses récits autant que les notes en annexe sont intéressants pour qui se passionne pour les 50 dernières années de ce petit bout français de notre histoire maritime.
La préface a été rédigée par Olivier de Kersauzon, le muscle tandis que Petipas était le cerveau. Sans doute Kersauzon avait dû réduire son vin rouge au petit déjeuner car sa préface est très bien tournée, sans grossierté ni provocation.
Certaines pages sont dignes des plus grands récits ; son récit de tempête en mer du nord sur le Fougueux est à la hauteur des meilleurs textes de littérature maritime. Son itinéraire professionnel est admirable, fait d’accumulation de réussites toujours racontées avec la plus grande modestie.
Dans son métier d’éditeur, il fait état d’un refus amical de Jacques Brel. Ce n’est pas le seul : après mon chavirage en catamaran, il m’avait écrit pour me proposer d’écrire un livre sur les multicoques ; j’en aurais été incapable et je lui ai répondu que si je savais les mettre à l’envers, je ne savais pas les remettre à l’endroit. Je lui ai conseillé de demander à Gérard Pesty.
En lisant cet excellent livre, témoin d’une époque innovante, on ne peut qu’être impressionné par les progrès et les innovations, mesurables par exemple par les vitesses moyennes des bateaux en course. On ne peut alors oublier les vies perdues en mer qui ont jalonné le parcours de Petipas, équipier puis directeur de courses au large.
Jacques De Certaines pour la commission Livres De Mer
Ceux qui se sont intéressés à l’aventure Tabarly et à la saga des Pen Duick auront certainement remarqué le nom de Gérard Petipas dans le groupe des premiers équipiers d’une prodigieuse naissance de la course au large, qui elle-même a généré en France un public immense, et contribué à une expansion exceptionnelle des techniques, des productions, des compétences nautiques.
Les mémoires de Gérard Petipas, qui sortent sous le titre aussi simple et puissant de Marin – un titre qui pourtant n’a jamais été choisi précédemment ! – donnent évidemment un précieux témoignage sur Tabarly et son parcours historique. Mais sous la discrétion et la modestie totales de l’auteur, on découvre l’ami N°1 du champion, un navigateur hors pair capable de tenir une position presque parfaite du bateau à l’époque sans GPS, ni radar, ni AIS, dans le mauvais temps sans sextant. Un navigateur capable de faire entrer un voilier en avarie de barre dans le port de Saint-Pierre Miquelon par brouillard absolu et sans autre document que le livre des feux !
On découvre également que cet ancien officier de la Marine Marchande, qui a démissionné pour embarquer sur un rustique Pen Duick 2 alors qu’on lui proposait la passerelle du nouveau paquebot France, a acquis et pratiqué bien d’autres métiers que celui de navigateur-tacticien à la table à cartes, et endossé des responsabilités de niveaux national et international dans la création, l’organisation, la gestion de la course au large. Avec, au passage, la création d’une maison d’édition, d’une société de promotion de la marque Pen Duick, l’association qui a permis la sauvegarde pérenne des bateaux, le lancement de la série de croiseurs légers Pen Duick 600, etc…
Gérard Petipas nous fait entrer avec discrétion et sans aucune forfanterie dans un monde immense, des coulisses du parcours de Tabarly et de sa personnalité, jusqu’à l’univers de la course hauturière depuis les années 60 jusqu’à nos jours, et ses interférences avec les autorités nationales et européennes. De beaux mémoires, attachants et bien écrits. Merci, et total respect pour l’auteur.
Jean-Michel Sautter pour la commission Livres De Mer
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