Notes de lecture :

Contrairement à ce que le titre semble indiquer, ce n’est pas une histoire (il y en a eu beaucoup) mais des histoires de la course au large. La femme ou l’homme y est très présent avec beaucoup d’anecdotes peu connues. De la première course pas encore appelée America en 1851 aux courses d’aujourd’hui, on découvre aussi une large fresque historique en l’honneur de la voile et des marins. Outre cette sensibilité à l’aventure humaine, le livre de Charlotte Mery est aussi l’histoire des nombreuses innovations qui ont fait de la course au large le laboratoire de la plaisance pour tous. La coque de « Révolution », le « diable rouge » de Fabry dans les années 70, le double safran de Parlier en 1991, le rond de chute des grandes voiles, les foils déjà testés au XIXème siècle avant les 34 nœuds du « Monitor » en 1955 et la reprise par Tabarly dans les années 60, l’apparition du « nez rond » dans la mini-transat de 2011 et jusqu’à la collaboration entre Tabarly et Cotten pour l’amélioration des cirés, c’est toute l’innovation de cette filière que l’on voit se dérouler. Comme l’ont bien analysé les sociologues de l’innovation, les refus ou tout simplement résistance aux innovations sont aussi évoqués : le refus des multicoques sur la transpacifique en 1969, la quille en uranium appauvri interdite par le RORC, institution qui s’est illustrée dans son conservatisme. Un livre passionnant pour les amoureux de la voile et pas seulement pour les coureurs au large et, de plus, très bien écrit et magnifiquement illustré.

Jacques de Certaines pour la commission Livres de Mer STW

Ce livre de 194 pages, dont les photos couvrent plus de la moitié de la surface, n’est pas une histoire des courses au large, mais la juxtaposition de sept douzaines de points de vue sur une facette ou une autre de la course au large – du moins celle qui est la plus connue du public français. Celui-ci retrouvera au fil des pages des noms connus, de Joshua Slocum à François Gabart, de Firecrest aux Figaro 3, de la Coupe America à la Mini Transat. Il verra apparaître, en quelques phrases bien rédigées, une étiquette, un évènement, une date de création, un portrait, une opinion ou une émotion de l’auteure. Mais pas de chronologie, pas de message, pas de développement : ce n’est pas le propos de Charlotte MERY. Jeune navigatrice de bon niveau (elle a couru une mini-transat), elle a simplement voulu jeter sur le papier quelques traits de la navigation à la voile en course, au gré de son romantisme, de son cœur, de sa sensibilité au large et de ses envies. Son ambition ? « Espérer que les lecteurs partageront ma passion du large et arriveront à pousser la porte d’un monde qui leur est peut-être inconnu. »

Jean-Michel Sautter pour la commission Livres de Mer STW