De Pointe à Pitre à Horta (Açores) -juin 2021
Chers tous, confinés, déconfinés, vaccinés, non-vaccinés, ...
Un nouveau petit billet pour relater notre avant-dernière étape Point à Pitre - Horta aux Açores.
Donc je vous avais laissé à Pointe à Pitre, fin mai 2021, juste avant notre traversée vers la métropole, avec un nouvel équipage (Yves , Edith, Eva et moi-même)
Nous sommes donc partis de la capitale guadeloupéenne le 2 juin, après avoir réalisé un bon avitaillement, pour une durée prévue de 18 jours de traversée ( à la moyenne de 130 miles marisn par jour). Par sécurité, nous prévoyons une fois et demi le nécessaire en nourriture, et deux fois en eau (à raison de 3 litres par jour et par personne). Quand au gasoil, indispensable pour rechercher les batterie et parer aux calmes fréquents sur ce type de parcours, nous avons embarqué 40 litres en plus (des 150l) en jerricans.
Deux petites escales aux Saintes et à Marie Galante pour s'amariner et répéter les principales manoeuvre avec le nouvel équipage, et nous voilà bien partis pour lnotre plus grande traversée. Les premières heures sont relativement éprouvantes car au près avec 18 à 20 noeudes de vent. Le plus inconfortable est que l'interieur du bateau se transforme en douche continue. En effet tous les joints des panneaux de pont fuient et l'eau qui balaye constamment le pont rentre à l'interieur ; Nous passons une partie de la journée à rendre le bateau le plus étanche possible avec les moyens du bord. Le deuxième jour nous apporte son lot de fortune de mer : le moteur ne démarre plus. après avoir inspecté et purgé à plusieurs reprises le circuit d'alimentation, nous découvrons que le fond du réservoir s'est transformé en une masse gélatineuse qui empéche le gasoil de sortir ! Rapidement nous convenons qu'il est nécessaire de rentrer pour faire nettoyer le réservoir. En effet, pas de moteur, donc pas d'électricité, donc pas de pilote, pas d'instrument de navigation, ni de Vhf (la radio ), ni d'éclairage du bateau la nuit. Comme nous connaissons bien les artisans de Pointe à Pitre, nous décidons d'y retourner dare dare.
Après quelques travaux de mise à niveau du bateau (nettoyage du réservoir, changement de tous les joints de panneau) , nous repartons une nouvelle fois avec un moral à toute épreuve.
La traversée se passe très bien, les journées s'enchainent, quart après quart ; nous faisons des quarts de 3 heures chacun, uniquement la nuit. Très rapidement les deux nouvelles équipières prennent le rythme, participent à toutes les manoeuvres et barrent quand cela est nécessaire. Cette traversée pour donne l'occasion de réaliser de fréquentes manoeuvres. En effet les anticyclones et les dépresssions se déplacent beaucoup et nous devons prendre des ris, les larguer, enrouler le génois, le larguer, établir le Solent, puis l'Orc, ... Nous nous faions un petit plaisir en hissant deux fois le Spi asymétrique (hélas, la seconde fois, il explose) et le Spi symétrique. Ce bateau est très puissant, mais nous réduisons assez rapidement la toile pour ne pas trop "mouiller"; en effet son avant est un peu de type sous marin. Tous les jours , nous nous faisons expédier une carte météo par téléphone satellite interposé. C'est en effet très utile pour faire le meilleur routage possible.
Les repas sont plutôt assez élaborés, réalisés dans la bonne humeur avec force épices achetés aux Antilles. Malgrè nos plans initiaux, nous n'établissons pas de roulement obligatoire pour la cuisine, la vaisselle et le nettoyage. Notre ravitaillement a été performant car nous avons eu du frais presque jusqu'au bout !
La route est beaucoup plus féquentée que celle entre le cap Vert et le Brésil. Nous rencontrons de nombreux navires qui font route vers les USA, Panama, ... ou retour. L'AIS (système de réparage des navires par Vhf interposée qui reporte leurs traces sur notre application cartographique) nous est très précieux. Pendant toute la traversée nous sommes accompagnés par des oiseaux et quelques manifères marins qui ne s'approchent pas de trop. La pêche ne s'avère pas beaucoup fructueuse que lors des étapes précédentes, malgrè la persévérance de Yves et l'expérience d'Eva. Une dorade a,cependant, failli être remontée, le bas de ligne ayant laché alors qu'elle se débatait sur le tableau arrière du bateau (grosse frustration).
Petit à petit les températures se rafraischissent à mesure que nous montons vers le Nord. Nous avons en effet choisi de monter, dans un premier temps, Nord Nord Est au près, pour aller cherher, dans un second temps , des vents portant à la latitude des Açores. Les baignades en pleine mer sont un petit plus froides. par contre les nuits sont moins chaudes et donc beaucoup plus agréables. . Au milieu de la traversée nous reoncontrons des calmes. Nous avons même une journée sans aucun vent. Le paysage est alors irréel (pas une ride sur l'eau et des ciels magnifiques) ; nous sortons alors la table du cockpit et les jeux de société. Nous rencontrons au milieu de la traversée un petit bateau à voile (7m) d'un solitaire autrichien.; il a vraiement un petit bateau. Echange de salutations , nous lui donnons la météo pour 2 jours puis nous le quittons un peu à regret. Nous aurions bien fait un peu durer cette rencontre assez improbable.
Deux jous avant d'arriver, Edithet Yves sont sur le pont, Eva et moi finissons notre nuit quand un grand choc se produit ainsi qu'un sinistre craquement. Affolement, cris, ... nous allons immédiatement inspecter l'avant du bateau, persuadés d'avoir renonctré un OFNI (objet flottant nons identifié). Rapidement nous sommes rassurés : pas de voie d'eau. Un examen un peu plus approfondi nous révèle une cloison fracturée en 5 endroits, le délacement d'un des réservoir d'eau et une membrure cassée en trois endroits. le bateau ne coule pas mais il est affaibli ! Nous finissons donc la traversée, aux petits soins avec notre batau blessé. En fait d'OFNI, nous avons certainement rencontré un très gros animal. Plus précisément nous avons du lui monter dessus, du fait du tanguage, alors qu'il paressait à la surface ( le choc s'est produit au niveau du carré à tribord, soit à un bon tiers de l'avant).
Nous finissons par arriver le 1er juilet à Horta, sans encombre. Là, un confinement de 48 heures nous attend, avant de contacter experts, chantiers et autres assureurs pour lancer les réparations nécessaires.
Renseignements pris auprès des "experts de ponton", mais aussi d'une naturaliste présente sur le port, il s'agirait d'un petit cachalot. En effet les cachalot déféquent quand ils sont heurtés (ce qu'avait alors constaté Yves) et son impact ne semble pas la gravité d'une rencontre avec un gros mâle (qui peut atteindre 50 tonnes).
Nous espérons finir le périple au mois d'août, si le variant Delta ne contrarie pas nos plans
A bientôt donc et bonnes vacances d'été
Bruno
PS : vous pouvez également consulter nos photos dans la galerie du blog
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