Brésil 01 - la transat -
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Bonjour du Brésil (au fait : il fait plus de 35° dans le bateau).
Et c'est parti pour la découverte d'un nouveau continent.
Mais revenons sur notre départ d'Afrique.
1 - Le (faux) Départ :
D'abord, une grande nouvelle : la guerre du rat a été gagnée.
Pas de nouvelle depuis plusieurs jours : il doit sécher quelque part, empoisonné.
Mais donc, à Zinguinchor, après avoir revu quelques amis au Perroquet et rencontré de nouveaux voileux au mouillage, le programme est le suivant : 6 heures de navigation jusqu'à l'embouchure, un dernier mouillage puis départ pour la transat.
Le départ se fait ce 17 décembre au matin et tout se déroule normalement toute la matinée.
La journée est belle et les dauphins et les pélicans sont toujours présents.
Soudain un choc léger au bateau nous interroge : un objet flottant ?
J'aperçois alors à l'arrière deux morceaux de pirogue de part et d'autre du bateau et un pêcheur dans l'eau qui crie.
La catastrophe : nous avons coupé une pirogue en deux !
Nous repêchons Mohammed le pêcheur et tout ce qui est récupérable et le ramenons à son village à la pointe Saint Georges.
Nous n'avons plus d'argent car sur le départ : il faut donc partir chercher du liquide à Zinguinchor pour rembourser Mohammed qui prend d'ailleurs les choses du bon côté.
Il nous trouve un ami avec une pirogue à moteur qui moyennant la fourniture de l'essence et une éventuelle indemnité à négocier nous y conduira.
Nous sommes partis pour 4 à 5 heures aller et la même chose au retour dans une pirogue instable.
Je crois sans cesse que nous allons verser et je suis trempé au bout de cinq minutes.
Nous rencontrons très vite Annouk et son ami sénégalais Justin qui rentre à Niomoune avec la pirogue collective du village et que Colette a prévenue par téléphone.
Au milieu du fleuve, pirogue contre pirogue, ils se proposent pour nous aider dans la négociation de prévenir le frère de Justin à Zinguinchor.
Mais au moment de repartir notre pirogue tombe en panne !
La pirogue collective revient vers nous pour nous remorquer jusqu'à la pointe Saint Georges qui est de toutes les façons une de ses escales.
En route Annouk et Justin, adorables, nous proposent une solution pour ne pas nous retarder et nous faire escroquer : Justin négocie l'indemnité pour la pirogue et le reste et nous enverrons du Brésil à Annouk le montant nécessaire pour les rembourser.
Au village du pêcheur Justin va négocier avec le pêcheur et le chef de son village pendant l'escale pendant que je rentre au bateau bredouille avec mes deux bidons vides.
La négociation est si rude que la pirogue collective doit partir sans Justin.
Il revient enfin et nous explique qu'il prend les choses en main pour le remplacement de la pirogue car le prix demandé est trop élevé.
Par ailleurs la pêche dans le chenal balisé du fleuve étant interdite on lui a prétendu que la collision avait eu lieu sur un banc de sable. Ce qui est bien sûr faux, il l'avait très bien compris.
Gêné par sa gentillesse et tout le tracas que nous lui causons, nous décidons de le ramener à Niomoune et de l'inviter à manger avec Annouk sur le bateau (quiche lorraine et moelleux au chocolat maison).
Une très belle rencontre que ces deux là !
Nous ne les oublierons jamais et garderons le contact.
Tout est bien qui finit bien : le pêcheur aura une meilleure pirogue qu'au départ et nous quatre aurons partagé plus que de simples moments ensemble …
Le lendemain c'est avec beaucoup de tristesse que nous partons de Niomoune où Annouk nous fait des signes d'au revoir du rivage.
L'arrivée à l'estuaire est sans problème.
Par contre pour sortir on longe des bancs de sable où les vagues déferlent. Impressionnant !
Le soir en guise d'adieu des dauphins nous font un véritable numéro de cirque avec sauts périlleux.
2 - La Transat :
a/ La navigation
Mythique cette traversée de Casamance au Brésil est rendu plus compliquée par le fameux « Pot au noir » zone de convergence des alizés de Nord Est et de Sud Est (ZIC) au niveau de l'équateur.
On peut y rester sans vent pendant des jours avec quelquefois des orages violents et nombreux.
En l'occurrence cette zone on va y être dès le début et y rester pratiquement jusqu'à l'équateur.
Mais, pour résumé la traversée elle se fera en trois temps (voir trajet sur cette page à droite) :
1/ La première semaine nous irons plein ouest pour nous dégager de l'Afrique où la ZIC remonte jusqu'à nous.
Il fait beau, nous naviguons génois tangonné et trinquette en ciseau avec peu de vent (6 à 10 nœuds) d'Est (vent arrière, tribord amure).
On bouge un peu mais la houle est faible.
Nous allons faire des moyennes de 3 nœuds !
En final nous ferons même un jour de moteur pour enfin trouver le vent au 25° W.
Mais le moral est bon et tout va bien.
2/ La deuxième plein Sud pour franchir la ZIC le plus vite possible.
Idem précédemment mais bâbord amure nous descendons vers la ZIC.
La rencontre est brutale au 4° N. On devra en effet affaler les voiles en catastrophe, de nuit, au milieu des grains violents (orages, éclairs etc …).
Et là : trois jours de moteur en croisant les doigts pour que la ZIC ne soit pas trop large car sinon plus de gazoil !
Trois jours secoués comme dans une machine à laver dans une houle qui va dans tous les sens et sans pouvoir sortir car il pleuvra des cordes pratiquement sans discontinuer (le bateau plein de sable rouge deviendra super propre). Dur ! Dur !
Le 30 décembre au moment où nous arrêtons le moteur, juste avant l'équateur, nous croyons être sauvés car le vent se lève et monte même jusqu'à 20/23 nœuds. On doit prendre deux ris. Mais çà ne dure pas et on doit tout affaler en espérant …
3/ Mais enfin le lendemain 31 décembre on trouve enfin notre alizé du Sud Est qui s'établit progressivement vers 10/15 nœuds avec le beau temps.
Il nous permettra au près puis de travers d'arriver à destination en toute tranquillité (vitesse 4/5 noeuds). Seul incident notable : à 24 heures de l'arrivée panne de pilote en pleine nuit avec un vent qui forcit et une fille qui accouche …
Mais le régulateur installé en catastrophe nous mènera à bon port.
Cependant nous avons décidé de changer notre programme et d'atterrir à la marina de Jacaré village sur le rio Paraiba. Nous gagnons 5 jours de navigation et un meilleur angle au vent. Colette a très mal à la tête, nous sommes fatigués et notre fille devait accoucher d'un moment à l'autre (elle nous a pris de vitesse ...).
La Transat : c'est fait, 1710 miles en 20 jours. Pas terrible mais pas ridicule non plus.
Fatigués mais ravis.
b/ La vie à bord
Quelques images de la vie quotidienne :
Le capitaine bricole.
Le second cherche la meilleure place à l'ombre (il y a longtemps que l'on ne cherche plus à bronzer).
On dîne devant de superbes couchers de soleil.
Le régulateur travaille tout seul. La ligne de traîne est en attente derrière le bateau.
Le pont est souvent parsemé de poissons volants ou de calmars.
Colette développe une brûlure ? Allergie ? Empoisonnement ? Curieux. Tout devient inquiétant quand on est à des milliers de kilomètres de la première terre.
La douche à l'eau de mer çà revigore !
Un voilier qui passe à moins d'un mille du bateau en plein océan !
Les pluies incessantes sont pénibles.
Le bateau se transforme en étendage pour sécher le linge.
De beaux effets de lumière.
L'équateur est enfin là !
Une offrande à Neptune s'impose. Pas de champagne mais eau minérale !
Encore de la pluie !
On se repose la journée des nuits de quart.
En arrière plan un cargo : Colette veille !
Que c'est beau l'océan !
L'équipage à la manoeuvre.
On approche du continent de nouveaux des cargos !
Colette avec sa fille au téléphone qui vient d'accoucher de notre deuxième petite fille. Le bonheur !
Le capitaine au prise avec la panne de pilote.
La cuisine à la gite : pas évident !
La prise de ris : une routine !
c/ La pêche
Loisir un peu particulier, la pêche est à la fois utilitaire : un peu de poisson frais lors d'une traversée est bien agréable.
Et là, les choses se sont très bien passées.
Alors que notre viande fraîche s'épuisait et peu après la mise à l'eau de la ligne : une superbe touche. Une superbe dorade coryphène d'un bon mètre se battra 45 minutes avec le capitaine.
Une belle bête …
Ouf dans le cockpit !
La levée des filets.
Nous aurons du poisson pour cinq ou six jours.
D'ailleurs, comme pour nous narguer, un banc nous suivra une bonne partie du lendemain. Ils rabattront quelques poissons jusqu'à la jupe. J'essaierai même de sortir le fusil harpon mais sans conviction. Ce sont vraiment des poissons superbes : les voir chasser à quelques mètres est un spectacle extraordinaire.
Le lendemain c'est un banc de bonites chassant de la même façon qui viendra à quelques mètres du bateau. Une autre tentative inutile de fusil harpon …
Le surlendemain c'est encore plus surprenant un marlin rayé (sorte d'espadon) va lui aussi venir suivre brièvement le bateau ( je n'ai pas le temps de sortir le fusil harpon).
Et quand je remets une ligne en place j'effectue la prise magnifique d'une énorme dorade coryphène qui fait des bonds extraordinaires hors de l'eau mais se décroche finalement. Dommage !
La ligne est à nouveau remise en place et le lendemain une belle dorade coryphène (un mâle cette fois-ci) assurera du poisson jusqu'à l'arrivée.
Le capitaine est donc content et fier d'avoir assuré la subsistance de l'équipage en particulier grâce à notre appât fétiche un simple petit poulpe caoutchouc. On nous avait d'ailleurs dit que c'était le meilleur en transat.
Nous aurons donc mangé du poisson préparé de toutes les façons (grillé, en brandade, en couscous, à la tomate etc …). Vivement un bon steak de bœuf !
d/ Conclusion
Le Capitaine :
Que dire de cette traversée : ni enfer ni paradis ! Juste une belle expérience !
De très beaux moments de fusion avec la nature que la haute mer comme la haute montagne offrent.
Des ciels et des mers toujours identiques mais toujours différents.
Des animaux plus variés et nombreux qu'on le pense.
De longs moments d'introspections ou de réflexions.
Mais aussi la fatigue des nuits en pointillés et les mouvements incessants du bateau.
Et au bout du compte après une quinzaine de jours une lassitude et une envie de retour sur terre.
Content de l'avoir faite mais aussi content que ce soit terminé.
PS : l'équipage dans sa totalité à été exemplaire. Félicitations.
Le Second :
WE DID IT !
Belle expérience qui s'est globalement très bien passée malgré un petit coup de mou au milieu.
En effet après 3 jours de pluie, enfermés dans une machine à laver et pour ma part une grande fatigue, j'en avais un peu assez...à cela s'est greffé une migraine, bref je n'étais plus un élément très moteur de l'équipage !
Puis mon capitaine a annoncé un changement de cap pour Jacaré : sourire.
Puis j'ai entendu les voix de Céline et Rémi au téléphone : baume au cœur. Puis la migraine s'est estompée : rebonheur !
Mais fatiguée quand même.
De très beaux moments à deux, super.
3 - L'arrivée
La terre enfin ! (estuaire du rio Paraiba)
La remontée tranquille du rio Paraiba.
Des dériveurs locaux.
Et la charmante marina de Jacare village (ici au ponton d'accueil).
Avec ses équipements complets pour un prix défiant toutes concurrences.
Après une bonne douche, un petit resto avec d'anciens et nouveaux voileux amis et une bonne nuit : la vie est belle ce matin 07 janvier.
Nous effectuons les démarches administratives (une nouveauté : il faut maintenant justifier de revenus ou d'argent permettant de vivre correctement pendant son séjour !).
Pour la suite, nous avons réfléchi et modifié notre programme. En effet pourquoi bâcler le Brésil pour arriver aux Antilles juste avant la saison des cyclones ?
Nous pouvons rester trois mois au Brésil puis nous devons sortir 3 mois pour pouvoir rester trois mois de plus.
Comme nos enfants et petits enfants nous manquent ainsi que ma mère qui est maintenant bien seule, nous désirons rentrer en France cette année.
Conclusion le programme provisoire est le suivant :
3 mois à Jacare pour visiter la région et peut-être l'amazonie. Où autre région ?
Puis hivernage sur place.
Retour en France pour 4 mois (avril, mai, juin et juillet)
15 jours à Jacare pour déshivernage et carénage
Reprise de notre périple vers les Antilles (Salvador de Bahia, Fernando de Noronha, Guyane, Antilles)
Mais çà peut changer ! On est libre comme le vent.
A bientôt donc pour la suite de nos aventures.
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Anonyme (not verified)
7 January 2013 - 12:00am
bonjour les amoureux ! J'ai
Anonyme (not verified)
7 January 2013 - 12:00am
Merci pour le petit mot via
Anonyme (not verified)
8 January 2013 - 12:00am
pour les dorades, il suffit d
Anonyme (not verified)
8 January 2013 - 12:00am
super contents d'avoir de vos
Anonyme (not verified)
8 January 2013 - 12:00am
Bravo ! bien contents de vous
Anonyme (not verified)
8 January 2013 - 12:00am
Attention Pounet avait prévu
Anonyme (not verified)
8 January 2013 - 12:00am
çà y est, j'ai eu temps de
Anonyme (not verified)
8 January 2013 - 12:00am
Tout va bien, nous avons
Anonyme (not verified)
10 January 2013 - 12:00am
Petite fille visible sur le
Anonyme (not verified)
4 February 2014 - 12:00am
je viens de découvrir votre