Depuis le temps que nous rêvions de rencontrer une baleine ... et bien nous l'avons fait ! Mais cependant pas tout à fait comme nous l'imaginions, puisqu'en fait le bateau et la baleine ont eu une route de rencontre!!!  En clair, le bateau a heurté la baleine (ou l'inverse, au choix).

C'était à 6 h du matin au 4ème jour de navigation, un grand choc nous a fait bondir de nos cabines, David et moi alors que nous dormions. L'un croyant que le mat était tombé, l'autre que le bateau avait heurté un container dérivant, et Bernard, qui était de quart, a juste eu le temps de voir sortir de l'arrière tribord le dos de la baleine qui a plongé !!!

Conséquences: OUF !!! pas de voie d'eau, mais avarie sur le safran (partie du gouvernail qui est dans l'eau sous le bateau) qui est luxé vers l'arrière et le haut. Il touche la coque du bateau et frotte, limitant son déplacement latéral et diminuant donc l'amplitude de la barre. Pour la suite de la traversée ce n'était pas trop grave car on allait tout droit. Mais nous avons donc dû ménager ce pauvre safran, notamment lors de la montée en puissance du vent dans les derniers jours. Nous avons plongé sous le bateau pour constater les dégats (heureusement la mer était encore calme ces jours là et avons pus surveiller la stabilité de l'avarie quelques jours plus tard ... Donc finalement plus de peur que de mal ...

Pour revenir au commencement, voici l'avitaillement de départ en produits frais. On est assez fiers d'être arrivés à manger du choux frais jusqu'au dernier jour (oui mais choux matin, midi et soir ...).

Pour être sûrs de ne pas être carencés nous avions même organisé une culture de germes de luzerne et de lentilles, c’était bon, croustillant et frais après 10 jours en mer !

Surtout, la pêche ! Voici un spécimen de dorade choryphène que "nous' avons pêché car le cap'tain Bernard posait les lignes même quand on allait à plus de 7 nœuds, et les équipiers avaient l’œil pour repérer qu'un poisson avait mordu !

L'autre souci de notre transat a été l'alarme de température du moteur (indispensable quand il n'y a pas de vent ce qui a été le cas plusieurs jours). Le voyant de contrôle s'est allumé au 2ème jour. Bernard a cherche l'origine de la panne. Il s'est avéré après vérification de la check-list des causes possibles de surchauffe du moteur, que c'était le témoin d'alarme lui-même qui était défectueux ! Il continuait de s'allumer et de sonner alors que le moteur ne chauffait pas. On a fini par lui a couper le sifflet avec de la pâte adhésive !

Parmi les autres surprises de la navigation, il y a eu aussi des visiteurs dans les toilettes du bord, en réalité un des nombreux poisons-volants (dans la famille volitans, demandez l'exocetus) qui s'échouaient régulièrement sur le pont du bateau

Ou encore l'apparition d'un accroc dans la grand-voile en regard des barres de flèche ...

... qui a justifié un peu de couture-collage pour Simone et

un exercice de voltige pour Bernard pour monter dans le mat, gainer le bord de la dite barre (avec harnais fixé à la drisse de grand-voile, hissé au winch par Simone et en phase avec le roulis maîtrisé par David a la barre)

Il y a eu aussi la valse de l'opinel,

ou des tasses à café, qui ne sont qu'un aperçu de l'ambiance swing (c'est peu dire) du bord surtout par vent arrière qui aura été notre allure dominante

Sinon, comment fait-on pour s’occuper pendant 15 jours de navigation, loin de tout ?

On met la carte murale du voyage à jour (rassurez-vous, nous naviguons avec des cartes électroniques ...)

on nettoie les panneaux solaires

ou le pont

 et on joue au coiffeur ...

Parmi les bons souvenirs il y a eu les longs bords en ciseaux (gennaker - génois tangonné)

 Les moments cuisine-gourmet (ici flan caramel-vanille-coco) que David fixe avec un mousqueton eu égard au roulis ambiant)

Les derniers jours ont été très ventés et plus techniques, ici la pose de traînards pour ralentir et stabiliser le bateau qui filait à 7-8 nœuds avec un tout petit bout de génois enroulé

et  bien sur l'arrivée a la Barbade après 15 jours et nuits de haute mer (ici Simone hisse le pavillon barbadien)

A bientôt pour la suite barbadienne de notre périple, destination Grenada pour réparer le safran et passer Noel avec nos enfants