Peu à peu, le ciel s’assombrit, de gros nuages noirs confluent, des grains éclatent. La mer devient forte, avec de grosses vagues croisées qui frappent notre travers tribord.

Nous réduisons le génois, prenons un ris, puis deux, mais nous avançons à plus de 7 nœuds.

Les grains, épars au début, nous harcellent sans discontinuer jusqu’au soir.

La nuit succède à ce jour glauque. Pas possible, avec cette mer, de nous reposer un peu sur le pilote automatique. Quant à cuisiner…même pas en rêve ! Ce soir, ce sera Royco-minute soupe, et biscottes.

Nous nous inquiétons pour Fabienne et Dominique qui vont rentrer épuisés de leurs vacances. Mais non, ils gardent le sourire, et ils ont bonne mine malgré les nuits d’insomnie. Il faut reconnaître qu’ils prennent l’air !

«  Et il y en a qui s’imaginent que nous sommes au soleil, en train de siroter un Ti-Punch ! »

Vers minuit, le ciel s’éclaircit peu à peu, des étoiles clignotent à travers les nuages, la lune apparaît enfin. Les grains s’espacent, la mer devient plus régulière. Nous nous installons dans la nuit, Tam-Tam poursuit sa route, tranquille.

A 10 heures du matin, nous arrivons aux Iles Turks, et mouillons à Big Sand Cays. Nous avons fait une moyenne de presque 7 nœuds…repos bien mérité !

Trois bateaux sont au mouillage, mais nous avons l’impression d’être au bout du monde. L’eau est turquoise, les fonds sont de sable, la  plage est déserte,…une île telle que la rêvait Fabienne. Tiens, il manque les cocotiers …peut être trop ventée ? L’annexe est vite mise à l’eau. Les pieds s’enfoncent dans le sable blanc, fin comme de la farine. Fabienne l’a appelée l’île aux coquillages car il n’y a qu’à se baisser pour en ramasser, de toutes formes, de toutes couleurs…des blancs, des roses, des nacrés. ..

Bernard et Marie