Mercredi 7 mars 2012

Je m’étais empressé de quitter Tortola, pour éviter le passage d’un front froid qui allait générer des vents forts. En fait, nous avons eu du vent et de la mer. J’avais essayé de prévoir d’arriver de jour dans la baie de Samana, mais nous sommes allés trop vite et il fait encore nuit lorsque nous pénétrons dans cette immense baie.

Je m’inquiétais de cette arrivée car je manquais d’informations sur la navigation en République Dominicaine, n’ayant pas trouvé de guide nautique. En outre, j’avais entendu dire que les contraintes administratives y étaient lourdes, voire aléatoires.

Je ne souhaitais pas  mouiller à Santa Barbara où le mouillage a la réputation d’être houleux et les démarches d’entrée dans le territoire longues et compliquées.

En cherchant sur des blogs (merci à TIPLOUF) et sur Internet, j’avais vu qu’il existait une marina privée très récente, ouverte depuis 2010, située au 19°11’670Nord et 69°21’158W, non marquée sur les cartes.

C’est donc vers ce point que nous nous sommes dirigés. Après avoir cheminé, par une nuit heureusement claire dans un chenal long de 12 milles, bien balisé et éclairé, nous avons dépassé Samana Santa Barbara et poursuivi sur deux milles, jusqu’à Puerto Bahia. L’entrée de nuit a été quelque  peu anxiogène. En effet, le way point qui est donné est celui de l’hôtel-capitainerie de la marina, et non pas celui de l’entrée du port. En réalité, il convient de  se positionner au 19° 11’49N  69°21’42, entre les bouées rouge et verte.

Finalement, nous entrons sans encombre et nous nous amarrons à quai. Après quelques heures de sommeil bien méritées, et un bon petit déjeuner, je me décide à aller vers les services officiels du port qui, jusqu’à présent, se sont montrés très discrets.

En allant à la capitainerie, je rencontre Pedro. Il  nous accueille chaleureusement et nous assure qu’il  va s’occuper de tout. C’est également vers lui que nous nous tournons pour obtenir eau, électricité et tout renseignement utile.

Il revient quelques instants plus tard, accompagné de la  responsable de l’Immigration, très avenante, et qui se déchausse pour monter à bord.

Puis c’est au tour de la Marine militaire (en uniforme) qui vient vérifier avec discrétion et courtoisie les papiers du bateau et la clairance. Nous ne verrons pas la douane, Pedro se portant garant de nous. La responsable du tourisme vient en dernier, et nous demande 10 dollars par personne.

Nous sommes très agréablement surpris. Manifestement, ici, nos inquiétudes concernant les démarches administratives, ne sont pas, ou plus fondées.

L’accueil à la capitainerie est tout aussi sympathique. La réceptionniste nous reçoit avec le sourire. Le tarif est de 54 USD pour un 47 pieds. On peut faire du fuel et de l’eau.

Nous rencontrons ensuite Delphine Espana, française, chargée de l’accueil et du développement de cette marina. Elle nous renseigne avec une grande amabilité sur tous les services proposés (laverie, douches, supermarché, navettes) et nous présente les multiples atouts touristiques de la  baie de Samana (parcs naturels, excursions, musées).

David vient nous souhaiter la bienvenue. Il parle l’anglais, l’espagnol, et surtout le français couramment. Il se met à la disposition de chacun pour servir d’interprète si besoin (même si vous parlez chinois ou japonais).

Rarement accueil dans une marina a été aussi agréable.

Nous faisons le tour des lieux. C’est très beau : décors intérieurs, extérieurs, piscines à débordement…presque too much ! Mais, pour une fois….

La baie de Samana est un sanctuaire marin pour les baleines à bosse. Chaque année, elles migrent depuis l’Atlantique Nord pour se reproduire. Nous sommes dans la période la plus favorable pour les observer. C’est une opportunité à ne pas manquer. Nous nous rapprochons donc de Véronique et Fabrice responsables au sein de la marina d’une agence de tourisme et qui nous organisent pour le lendemain une excursion.

Bernard