De port en port, de mouillage en mouillage, la flottille de voiliers  grossit. Il y a Miaous, Louisa-one, Tim Jack, Alexis , Galac-Sea,Camelot et Ananda que nous avons eu la joie de retrouver à Lanzarote. Nous les avions  perdus au  départ de Gibraltar.  Nous nous étions beaucoup inquiétés pendant notre traversée, à l’idée des enfants dans ce coup de vent. Heureusement, Michel, inquiet,  avait fait en partant une nouvelle requête météo qui l’avait dissuadé de poursuivre, Il avait essayé de nous joindre, en vain. Dommage !  Leçon à retenir : prendre dix minutes avant de larguer les amarres pour interroger pour la énième fois les fichiers météo Ugrib.

L’esprit d’entraide est très développé parmi les marins. Il est tout naturel d’aider un bateau qui arrive au port à s’amarrer, de proposer un coup de main à un voisin qui bricole sur son mat, de mettre à profit ses compétences électroniques ou informatiques pour optimiser le matériel d’un copain, de partager ses expériences de bricoleur, bonnes ou mauvaises. Christophe, de Miaous, est notre Géotrouvetout, il est sur tous les ponts. Jean-Philippe et Michel ont beaucoup d’expérience. Certains ont des compétences professionnelles qui sont de véritables atouts : Greg est électricien. Il est très sollicité. Géraldine, son épouse  est coiffeuse, et elle a déjà un vif succès dans le groupe. Nous nous installons sur le ponton pour une coupe, un balayage, c’est très drôle. Bernard, quant à lui, se demande qui pourrait bien  être intéressé par une sédation et une ventilation artificielle de quelques jours ? En attendant, il a assuré. une consultation et donné des antibiotiques. Nous avons une bonne pharmacie à bord.

Ce matin, j’ai emmené jouer Simon et Marco, âgés de 3 ans, et cet après midi, j’ai fait le cours de géométrie du CNED avec Louis, CE2 pour permettre à leurs mamans d’avoir un peu de temps. Je suis très impressionnée par tout ce qu’elles assument dans ces conditions de vie : le quotidien à bord est assez lourd ( pas de machines, petits espaces…), elles assurent l’enseignement de leurs ainés, avec un petit dans les jambes, sans parler des quarts pendant la navigation.  Et les pères me direz-vous? Eh bien, ils sont toujours en train de bricoler sur leur bateau ou sur celui des copains, s’ils ne sont pas chez le Shipchandler. Et quand on se moque  d’une femme au premier jour des soldes, je vous assure que ce n’est rien comparé à  un  voileux dans un shipchandler ! il serait compulsif !