Traversées 16 - 29 Octobre

Traversées 16 - 29 Octobre

Posté par : Dominique
07 Novembre 2017 à 22h
Dernière mise à jour 07 Novembre 2017 à 23h
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Ce temps des traversées « retour » a débuté le 16 Octobre au petit matin

et nous avons atteint les côtes françaises le 29 Octobre en après-midi. Les étapes sont les suivantes :

Othonoï  (Ormos Ammou) – Roccella Ionica : 167 milles nautiques, en 31 heures (16 et 17 Octobre).

Roccella Ionica – Gioia Tauro : 90 milles nautiques, en 17 h 30 (19 Octobre).

Gioia Tauro – Capri : 150 milles nautiques, en 29 heures (20 et 21 Octobre).

Capri – Porto Turistico di Roma Ostia : 127 milles nautiques, en 26 h 30 (26 et 27 octobre).

Ostia – Bastia : 159 milles nautiques, 29 heures (28 et 29 Octobre).

 

Nous avons tenté d’optimiser avec plus ou moins de réussite nos routes en fonction des données météorologiques ; mais elles n’étaient pas toujours concordantes, selon les périodes.

Néanmoins, nous avons alterné les moments de calme plat, de vent de travers, de près bon plein, de voiles appuyées par le moteur ; un court bord de spi a même été tenté.

 Nous avons franchi le Détroit de Messine, un peu en avance sur l’horaire optimal, et en longeant la côte calabraise, nous avons pu bénéficier des contre-courants, dans la partie Sud du moins.

 A la sortie, au Nord, les tourbillons étaient bien visibles et retardaient un peu notre avancée, mais sans que cela ne prenne une tournure gênante.

Durant ces traversées, nous avons pu alterner nos quarts de nuit régulièrement, sauf lorsque le vent a dépassé les 20 - 25 nœuds, avec rafales, nécessitant des prises de ris et une vigilance accrue en raison de la mer formée qui accompagnait le vent se renforçant. La houle résiduelle qui s’en est suivi a failli avoir raison de notre fatigue !

Après chacune de ces traversées, une escale dans un port nous permet de récupérer, ou d’attendre une bonne fenêtre météo pour poursuivre. Cela a été le cas pour l’escale à Roccella Ionica, où une première nuit au port nous a remis d’aplomb, avant un début de nuit suivante au mouillage pour permettre l’appareillage nocturne afin d’arriver dans le sud du détroit de Messine à l’heure la plus favorable, côté courant.

Cela a permis aussi de savourer un dernier bain dans la mer ionienne !

Cela a été aussi l’occasion de découvrir un « port étape » surprenant : Gioia Tauro. En effet, ce port est situé sur la côte tyrrhénienne de l’Italie, à environ 15 milles au Nord de la sortie du Détroit de Messine. Il s’agit d’un grand port pour porte-container, aménagé le long d’une côte basse, autrefois couverte de plantations d’oliviers et d’orangers. Il est repérable de loin, par ses énormes grues et portiques peints en rouge et blanc qui surgissent dans le paysages tels de gigantesques oiseaux métalliques sur cette côte basse, puis de plus près par les enrochements des hauts brise-lames qui le protègent.

 L’accès au bassin intérieur dans lequel se trouve un yacht club se fait entre ces immenses digues et un petit pétrolier amarré devant l’une d’elle, cachant la passe !

On arrive dans une anse où sont amarrés de gros bateaux de pêche, de lutte incendie, et des voiliers sur différents pontons. Nous prenons une place disponible, et demandons si elle est libre pour la nuit. On nous dit qu’il faut attendre un peu plus tard, l’arrivée d’un responsable du club. Celui-ci nous confirme (en français !), que nous pouvons rester à condition de repartir dès le lendemain, car le propriétaire doit revenir. Telle était notre intention ! Nous montons avec lui au Club House de « l’Association des Amis de la Mer de Gioia Tauro », au sommet des digues, et procédons à l’enregistrement de notre passage ; nous avons l’agréable surprise d’apprendre que nous sommes accueillis à titre gracieux, par ces amis de la voile !

Nous avons été très touchés par la qualité de cet accueil. Mais il est vrai qu’encaissé derrière ses digues, et apparemment assez loin de la ville, ce port reste un port de refuge ou d’attente pour passer Messine.

 

L’escale à Capri a été plus longue en raison de l’arrivée d’un coup de vent.

L’amarrage dans la marina, à couple d’un ponton flottant, au fond de l’anse, n’est pas des plus confortables, près d’un quai où règne un ballet incessant de vedettes « de luxe » qui embarquent ou débarquent des passagers VIP, ou des touristes pour une visite privatisée du tour de l’île, où viennent se réfléchir les vagues provoquées par les ferries qui ne cessent d’entrer et sortir à vive allure du port, et où, par fort vent de Nord-Ouest, la passerelle qui relie la panne flottante au quai est relevée d’un mètre, afin d’éviter la détérioration de la liaison entre le quai à terre et la partie flottante!

Ici encore nos amarres avec ressorts seront bien utiles pour amortir les rappels violents sur les taquets. De plus, cette partie de la marina est au pied des falaises qui bordent la côte Nord de Capri ; et le vent de Nord-Ouest vient se réfléchir dessus, nous collant à la panne. Nous passerons donc l’essentiel de nos journées à surveiller l’amarrage, ou les allées et venues des autres voiliers venant se mettre à l’abri. Nous avons même acheté une défense supplémentaire pour pallier une éventuelle éventration des celles en place ! Nous prendrons tout de même le temps d’une promenade plus prolongée le mercredi 25 Octobre, alors que le vent s’est calmé.

 

 Après être allés admirer le village de Capri, ses couleurs, par les escaliers et traverses entre les villas et cultures en restanques, nous avons pris le funiculaire, et sommes allés suivre un chemin côtier en balcon au-dessus des arches naturelles et des grottes de la côte Sud-Est de l’île. Nous espérions rejoindre la Villa Malaparte, recommandée par notre ami Frédéric, mais la propriété n’est pas accessible au public ; la vue cependant est magnifique surplombant cette villa épousant la forme du promontoire où elle a été construite.

Nous avons revu depuis la terre, ce que nous avions admiré à notre arrivée par la mer.

 

 

Un vent favorable pour rejoindre la Corse, quoiqu’un peu fort, nous a fait choisir de ne pas profiter du bon accueil reçu au port d’Ostie et de sa proximité avec les ruines du port antique d’Ostia et avec Rome. Mais nous nous sommes promis de revenir prendre le temps de visiter cette côte italienne, où nous sommes passés si vite, hormis la pause napolitaine de l’aller.

 

Durant ces traversées, nous avons retrouvé les rendez-vous magiques, sans cesse renouvelés, avec le lever ou le coucher du soleil ;

 

les jeux des dauphins à l’étrave ;

des oiseaux ont, une fois encore profité de notre traversée pour effectuer une pause dans la leur : une mésange notamment, ce qui nous a permis, d’une autre façon, d’avoir une pensée pour le précédent propriétaire  de notre bateau (Monsieur Mésenge, appelé « Piou-Piou » par ses amis), à qui notre brooker avait assuré que nous saurions le faire naviguer !

 

La vigilance était bien sûr de mise ; même si nous n’étions pas sur une route maritime particulièrement fréquentée, nous avons croisé des paquebots,

des porte-container,

des RoRo, des pêcheurs ; ces derniers travaillent essentiellement de nuit, et parfois cela nous a donné des sueurs froides, lorsque nous avions un bâtiment devant nous, signalé au radar, sans que nous ne voyions ses feux… Une fois éclairé, ce navire a poursuivi sa pêche, et nous avons pris le temps de comprendre sa route, avant de pouvoir nous détourner … De nuit, le radar est une aide précieuse pour analyser la route de certains navires croisés. En effet, les paquebots ou ferries sont très éclairés, et il est difficile de repérer les feux de navigation, rouge pour bâbord et vert pour tribord, qui indiquent la route suivie par le navire. Les cargos, plus discrets dans l’éclairage de leur structure sont plus facilement identifiables…

Un premier signe nous donne le sentiment d’être bientôt « à la maison », c’est-à-dire sur notre plan d’eau habituel : les messages entendus sur la VHF, en anglais prononcés par nos amis français des services de surveillance en mer (CROSS MED). Nous avons le sentiment d’avoir fait des progrès dans la langue de Shakespeare !

Enfin, s’annoncer en français pour demander une place dans le port de Bastia est également un signe que nous approchons du but ! Même si l’escale sera plus longue que prévue, du fait de l’attente d’une pièce mécanique commandée sur le continent et qui mettra un temps qui nous paraît infini pour arriver ! L’insularité n’a visiblement pas que des avantages !

 

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