Réflexions sur la conduite face à un cyclone majeur

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Réflexions sur la conduite face à un cyclone majeur
sujet n°123504

Aussi bien en Floride dans les Keys, que lors de mon retour des USA vers les petites Antilles, j'ai eu l'occasion de constater les dégâts occasionnés par les cyclones majeurs Irma et Maria. Des mouillages fréquentés dévastés (Marathon dans les Keys : 400 bateaux totalement perdus), bateaux coulés ou à la côte le long de Porto Rico ou des îles Vierges. Je ne citerai que trois exemples de ce que j'ai observé.

 

 

La rade de Playa de Salinas au Sud-Est de Porto Rico est quasi un trou à cyclone car presque totalement entourée de mangrove. C'est un spectacle de désolation : 2 pontons sur 3 de la marina encore totalement détruits avec des mats émergeant.... des bateaux échoués sur les rives, des voiles en lambeaux dans la mangrove ou sur quelques voiliers remis à flots (70 bateaux perdus en ce lieu). Beaucoup des voiliers sinistrés avaient encore leurs voiles à poste (en lambeaux maintenant), preuve évidente d'une totale impréparation à la venue d'un cyclone.

 

Autour de la marina de Ponce, même type de spectacle, voiliers coulés ou à la côte. Un plaisancier local m'a raconté que deux jours avant le passage de Maria, avec son monocoque de 14 mètres, il a fui vers Curaçao, île distante de 380 miles au Sud. Il n'est revenu que bien plus tard, c'est un des rares voiliers indemnes du port.

 

La rade de Culebra est souvent considérée comme un abri parfait avec une passe étroite bordée par de nombreux récifs qui arrêtent la houle, totalement entourée des collines boisées pour ralentir le vent et un fond d'excellente tenue....

Lors de mon passage trois grues flottantes étaient en activité dans la rade et chargeaient les épaves sur une barge : spectacle déprimant.

Un américain propriétaire d'un très joli trimaran de 13 mètres a survécu au cyclone Irma le 6 septembre ici même (100 nœuds de vent pendant 10 heures de jour) puis le 20 du même mois, au cyclone Maria (120 nœuds pendant 14 heures, de nuit principalement) avec le bateau amarré dans la mangrove (16 bouts de chaque bord). Il me narre que lors des plus fortes rafales, le trimaran était soulevé d'un mètre puis retombait et cela une cinquantaine de fois pendant la nuit : il va sans dire que cela lui a semblé très long.

Après le passage des 2 monstres, il ne restait plus un seul bateau aux mouillages ou aux pontons : soit coulés, soit échoués et/ou défoncés à la côte ou partis à la dérive. Seuls ceux liés à la mangrove avient survécu avec des dommages minimes.

 

 

En conclusion de ces 3 exemples, il me semble que certains plaisanciers n'ont pas préparé leur voilier à la situation à venir (faute de disponibilité, savoir-faire, impuissance, insouciance ??) et que ceux qui ont survécu sans dommage ou presque, sont ceux qui ont pu s'éloigner ou se lier à la mangrove.

 

 

L'an dernier, j'ai subi en Nord Floride le passage de Mathew (catégorie 2 sur ma zone) , bateau à terre et ancré au sol. Je m'étais souvenu d'un article trouvé sur le site de Banick, (https://www.banik.org/pratique/Dossier%20m%C3%A9t%C3%A9o/TenirUnCyclone.htm) où l'auteur relatait son expérience du passage d'un cyclone (heureusement pour lui, mineur) et donnait de précieuses recommandations, comme le dépouillement du bateau ou l’amarrage dans la mangrove.

 

Cet article donne de bons conseils détaillés (hormis l'absence d'amortisseurs de mouillage) et peut être une bonne base pour prendre de bonnes dispositions lors du passage du prochain, si la fuite n'est pas envisageable.

 

Sans doute d'autres plaisanciers ont des témoignages de leur vécu du passage d'un cyclone et peuvent en faire part, afin d'enrichir notre préparation.

J'en citerai un : en septembre dernier, un matelot d'H&O a relaté sur le forum éponyme qu'il avait pu trouver une place dans un vol pour St Martin, réarmer en vitesse, et fuir à la Gouadeloupe avant l'arrivée d'Irma. Il a ainsi sauvé son bateau. A sa grande surprise lorsqu'il a franchi le pont le libérant du lagon de St Martin, il était le seul à sortir, les autres rentraient... dans la gueule du loup !

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Cyclone
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réponse n°283836

Bonjour,

Merci pour ce témoignage. Il est vrai que les cyclones Irma et Maria ont fait pas mal de dégats aux populations, en premier lieu bien sûr, et aux  bateaux stationnés à Saint Martin, aux BVI et aux régions où elles sont passées plus à l'ouest (Porto Rico, Floride ...)

Personnellement je n'ai aucun témoignage à apporter sur un passage de cyclone car je me suis toujours arrangé pour hiverner mon bateau hors zone cyclonique (Trinidad, Venezuela et Curaçao). Néanmoins je me suis interrogé sur ce que je ferai à l'approche d'un cyclone si les circonstances me faisaient trouver là.   A vrai dire me réfugier dans une mangrove me parait assez difficile avec un bateau calant 2 metres. L'autre possibilité, fuir, est à double tranchant car on sait bien que les trajectoires des cyclones peuvent être érratiques et se faire surprendre en pleine mer par un cyclone, très peu pour moi. Donc je pense que j'essaierai de blinder mon voilier le mieus que je peux, là où je me trouve et que j'irai ensuite chercher refuge à terre. Même si je ne suis assuré qu'au 1/3, et donc en cas de destruction du voilier ça serait perte sèche, je préfère ça à perdre la vie.

 

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