Jean Pierre D

La Chapelle sur Erdre

• 60 ans au compteur dont 45 de pratiques nautiques
• de 12 à 17 ans pratique du dériveur  dont un passage dans une "école à la dure" (Chateau du Taureau en baie de Morlaix, cela faisait un peu bagne flottant mais il fallait bien cela pour  calmer notre énergie...)
• à 18 ans passage du brevet de  moniteur  + stage de croisière  (chateau du Taureau)
• de 19 à 23 ans navigation sur "Silver cloud" le Gin fizz paternel et découvertes des iles scillys et tous les ports de L'Aberwrach" à la Vendée.
• en 1974 découverte de la côte sud  de la Turquie sur un Solaris 42 loué à partir de Rhodes. à cette époque c'est vraiment "roots" car les relations en tre la Grêce et la Turquie sont tout sauf simples. et en face on ne sera jamais que deux bateaux à se croiser ici et là . A Marmaris à l'époque , aucune marina, juste un simple quai de palplanches Dans le port de Kas on découvrait un peu "surpris" des turcs assis en rang d'oignons à regarder une télé au centre  de la place du village.
• 1975 -1978 parenthèse pour boucler les études universitaires et passer le concours d'internat hospitalier.
• Un convoyage d'un solaris Sport  pendant 3 semaines entre Ibiza et Cannes avec ma future et quelques amis . La belle vie  insouciante...
• 1979 notre voyage de noce=le convoyage d'un 35 pieds plan Mauric  entre Barcelone et Arzal via Gibraltar. 3 semaines qui marqueront fortement notre vie de famille vu que dès lors on ne cessera de rêver de partir faire la grande boucle.
• 1980 - 1983 parenthèse aussi forcée que cruelle. Le projet de grande boucle tombe à l'eau. Le décés d'un de mes  parents m'obligent à trimer à l'hôpital le jour et les nuits de garde + l'entreprise paternelle  le soir et les samedis. 
• 1983  le coup de coeur !! Achat avec nos économies d'un Maïca,  superbe sloop en bois moulé (acajou sur frêne) de 37 pieds construit par les CMN de Cherbourg en 1963 sur plan John Illingworth.  un bateau en parfait état. "Raan" avait gagné des courses du RORC. Puis il avait été  armé en 1ère catégorie.
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  On a  vécu 5 ans avec, pour le plus grand bonheur de nos enfants Edouard et Raphael. Ce dernier avait 15 jours quand on achetait le bateau. Et il est évident que cela a eu une influence directe sur son choix de métier d'officier de marine marchande. Nous ferons decouvrir à nos jeunes les mouillages et plages entre la pointe de Penmar'ch et la Gallice.  Un événement marquera la fin de cette periode: la rencontre de plusieurs Maïca à la Coruna. Sur l'un d'entre eux, un homme avec qui nous etions en concurrence pour l'achat de "Raan". ils nous répéta combien il en fut peiné. Mais bon il avait en racheté un autre, "Shangri -La"  bien connu lui aussi des regatiers qui en avaient plus vu le tableau arrière que l'étrave.....mais en bien moins bon état.
• un beau jour" ras le bol de gratter poncer et vernir! ". MAIS surtout "gros ras le bol de l'ambiance qui s'est degradée dans les mouillages et les ports du coin". On avait connu Houat et Hoedic déserts, le Palais avec une seule rangée de bateau s'amarrant cul a quai à droite en entrant . Avec la montée en puissance du Crouesty (que j'ai connu à l'etat de marécages) les forêts de mâts  sont devenues coutumières dans les iles. et la bétise de certains plaisancsier se faisant la course pour une place au ponton visiteur le soir.
  "Raan" est parti 30 minutes après que j'avais posé le panneau à vendre dans les haubans. Renseignement pris auprès des frères Bertheloot le chantier qui faisait les revisions du moteur: l'acheteur guettait le moment où je vendrai le bateau. Des années plus tard je revis sur le quai du port de Vannes notre ancien  bateau. Il avait été "massacré" par des travaux faits en dépit du bon sens.
  J'avais également definitivement dit adieu au port du Crouesty.  Et surtout ce ponton où un de nes amis venait de m'apprendre quelques années auparavant que mon père était décédé dans un accident de voiture en venant preparer son bateau pour... partir faire le tour de la Méditerranée, tandis que j'étais au large comme moniteur de croisière à bord d'un bateau de propriétaire.
• Pendant des années, l'aventure se fera en "croisière terrestre" avec un énorme 4x4 qui nous emmenera aux confins de la Turquie et de l'Iran via l'Europe Centrale. Sans doute la plus belle école de débrouillardises et d'ouverture d'esprit pour nos deux fistons. Puis par la suite decouverte du monde à la "roots" =sac à dos (Indonésie  USA Thaïlande Afrique Amérique latine Magreb etc...) 
• Quelques locations de bateau en passant:
  • 1 mois entre Bodrum et Antalya sur "Vent de Soleil"un Beaufort 14   propriété de Paul Thomas cet ami évoqué plus haut qui m'avait annoncé  le décès de mon père
  • 1 mois dans les mêmes eaux sur un Nautic Saintonge 44
  • 1 mois sur un 37 pieds Jeannau (j('ai perdu le nom de la série) en Croatie ; l'ambiance sera assez glauque car ce pays vient tout juste de sortir de guerre  et très peu de bateaux ont repris leur navigation par peur compréhensible.
• 2005 L'appel de la mer va frapper à nouveau au hasard d'un périple hors du commun fait en pirogue à balancier au large de Madagascar dans l'archipel des Radame. Une aventure à la Henri de Montfreid ou tout confort de la vie moderne n'existe plus. Le bateau = une pirogue à voile et à balancier de 10 mêtres de long.on va naviguer 10 jours sur le pont situé à 40 cm de l'eau et un des marins alimentant le feu à l'arrière de la pirogue pour la cuisine. rustique et tres dangereux mais bon...quelle révélation que cette vie de rivages en rivages où on dormait en plein air sur les plages désertes seulement habitées par les esprits . "là tu peux t'asseoir mais là bas tu vois après cet arbre c'est Fady donc interdit de passer!"
• 2005 on change de cap: avec l'achat d'un zodiac semi rigide de 5,5m 90CV Honda aux fesses et en avant pour le rase cailloux à pêcher le bar dans le endroits que je virais très au large autrefois. La banche , le Four les Cardinaux , les Beniguet ne vont plus avoir aucun secret mais je m'y suis fait très peur parfois!!
• 2010 changement de bateau  et achat d'un autre rêve de jeunesse: un Boston Whaler et pas n'importe lequel. Un Outrage 220 avec 250CV aux fesses. evidemment pourun  engin pareil totalement insumersible et hauturier par excellence  le permis hauturier était une évidence au même titre que le le CRR pour utiliser la VHF
• 2011 location d'un Orana 44 chez regis Guillemot et redécouverte des sensations fortes des mouillages forains en Martinique + Ste Lucie
• 2012 location d'un Mahé 36 chez Regis Guillemot en avant pour 3 semaines de nav dans les Grenadines avec ma moitié. suite à cela on sait déja que la vie en  bateau sera multicoque ou ne sera pas.
• 2013 2014 on va finir par faire le tour de la question en ce qui concerne la baie de Quiberon Houat Hoedic Belle Ile mais cette fois  en rase cailloux dans des endroits de pêche où je suis pratiquement à caresser les rochers en jouant avec les courants  et contre courants. ce genre de situation vous apprend tres vite à observer et vraiment apprendre la mer.
  Il y a aussi un deuxième phénomène tres inquiétant celui là: la peêhe est devenue bien plus difficile qu'avant, le poisson bien rare  .Et là où nous n'étions que quelques bateaux, il y a 4 ou 5 ans de cela,  nous sommes de plus en plus nombreux à passer et repasser.... c'est  lassant.
• 2015.... ? on verra bien mais assurément il y a du changement dans l'air, une envie de réaliser enfin ce  vieux  rêve tombé à l'eau en 1980 avec la perte d'un être cher. ce rêve se fera sur un 44 -45 pieds à deux coques. On a bien une idée sur le modèle vu au salon nautique. Mais il faudra d'abord vendre mon entreprise pour assurer les emplois de mes 45 salariés et recupérer le fruit de 35 ans de boulot acharné à viser l'excellence dans la qualité de services. Et pour  bien le préparer ce projet  car le temps est passé par là  qui "a fatigué le gréément", on enquille les formations comme celle de STW.

en tous cas un belle vie bien remplie , sans au cun remod et amertume, où la mer joue un rôle essentiel. Nous aurons appris à naviguer de multiples manières avec finalement cette conviction qu'il n'y a pas une seule (bonne) façon de vivre la mer mais de nombreuses. en fait il y a la mer et des hommes  doués de raison qui savent l'apprécier. Que ce soit à la voile ou au moteur peu importe, c'est en mer qu'on voit le vrai marin pas sur les pontons ou les bars de yacht clubs