Manoeuvre du spi assymétrique
publié le 05 Février 2009 22:47
J'ai initié ce sujet sur le forum technique de navigation, mais personne ne le lit; donc voici :
Je viens de me procurer un spi assymétrique et aimerai vérifier si je le manoeuvre correctement : il fait 100 m² et vaut mieux pas faire d'impair, ça se déchire vite ces choses là !
1) ranger : je le range un peu en vrac dans son sac en laisant les 3 points dehors
Ce n'est peut-être pas la meilleure solution car il "coquète" de temps en temps quand je le hisse.
2) établir : point d'amure sur l'estrope de bout dehors (le bras), tendre la sous-barbe d'icelui, crocher les écoutes tout à l'extérieur, celle au vent passant par devant l'étai, drisse derrière de génois, j'en sors un peu du sac puis ho-hisse à la main et à bloc. Après avoir assuré la drisse je reprend rapidement le bras puis règle l'écoute puis les autres voiles si besoin est (et souvent il est !).
3) mise en croisé : venir au vent arrière et se dém... pour passer toute cette voile devant l'étai; alternativement passer la GV et laisser le spi sur son bord.
Est-il recommandé de le tangonner ? j'ai cru remarquer que le bateau oscillait beaucoup (gite-contregite) en rytme avec les mouvements du spi sans tangon.
4) enpannage : de même que la première option que ci-dessus : faut aider pour que ça passe devant l'étai ! puis passage de GV et réglage du tout.
5) affaler : allure portante, choquer le bras et suffisement d'écoute pour que la bête s'étouffe sous le vent de la GV, puis ramener la bordure sur le pont puis affaler en brassant au max pour éviter le chalutage : pas toujours facile à faire seul car il faut une main pour contrôler la drisse et 3 bras pour brasser au plus vite !
Etouffer toute vélléîté de la bête de se relever : rabans ....
Des observations mes frères ?
Xavier & Ananda
Je viens de me procurer un spi assymétrique et aimerai vérifier si je le manoeuvre correctement : il fait 100 m² et vaut mieux pas faire d'impair, ça se déchire vite ces choses là !
1) ranger : je le range un peu en vrac dans son sac en laisant les 3 points dehors
Ce n'est peut-être pas la meilleure solution car il "coquète" de temps en temps quand je le hisse.
2) établir : point d'amure sur l'estrope de bout dehors (le bras), tendre la sous-barbe d'icelui, crocher les écoutes tout à l'extérieur, celle au vent passant par devant l'étai, drisse derrière de génois, j'en sors un peu du sac puis ho-hisse à la main et à bloc. Après avoir assuré la drisse je reprend rapidement le bras puis règle l'écoute puis les autres voiles si besoin est (et souvent il est !).
3) mise en croisé : venir au vent arrière et se dém... pour passer toute cette voile devant l'étai; alternativement passer la GV et laisser le spi sur son bord.
Est-il recommandé de le tangonner ? j'ai cru remarquer que le bateau oscillait beaucoup (gite-contregite) en rytme avec les mouvements du spi sans tangon.
4) enpannage : de même que la première option que ci-dessus : faut aider pour que ça passe devant l'étai ! puis passage de GV et réglage du tout.
5) affaler : allure portante, choquer le bras et suffisement d'écoute pour que la bête s'étouffe sous le vent de la GV, puis ramener la bordure sur le pont puis affaler en brassant au max pour éviter le chalutage : pas toujours facile à faire seul car il faut une main pour contrôler la drisse et 3 bras pour brasser au plus vite !
Etouffer toute vélléîté de la bête de se relever : rabans ....
Des observations mes frères ?
Xavier & Ananda
Tout ça m'a l'air correct. Toutefois :
– Si, avant de ranger le spi dans son sac, tu suis toutes les ralingues de point en point, il ne peut pas y avoir de coquetier au moment de l'envoi. Je dis bien "au moment", car ensuite, si le spi n'est pas gonflé tout de suite, tout peut arriver.
– Quand tu affales, la main qui tient la drisse sert aussi à brasser la bordure. Il suffit de laisser coulisser la drisse dans le creux de la main, à la demande. Donc tu brasses des deux mains et tu laisses en même temps filer la drisse, progressivement.
Bonjour
perso je suis exactement le protocole décrit par Xavier . Deux petits détails : il arrive souvent que le spi ait été rangé a la vas-vite , c'est pourquoi avant de l'envoyer je le met au clair sur le pont le long du passavant ( j'ai un filet dans les filières qui est bien pratique a ce moment là ). Je n'utilise qu'une seule écoute , que je fais passer avec le spi au moment des empanages . Lorsque je tangonne l'assymétrique , je n'utilise ni hale-bas ni retenue , ni bras de spi . Le tangon est simplement croché sur le point d'écoute . Pour retirer le tangon ou bien empanner sous tangon , je le laisse venir vers l'avant contre l'étai ce qui lui retire beaucoup de sa capacité de nuisance . Mais sauf sous certaines allures très arrivées , l'assy se passe très bien de tangon .
Amicalement - Joël
Erratum
Ala place de "bras de spi" il faut lire drisse de tangon .
A propos de bras de spi , la photo ci-dessus montre un moment intéressant : on était en train d'essayer de passer la pointe de Kalkgrund a l'entrée de la baie de Kiel qui est prolongée d'un haut-fond dangereux. Vent de 18 noeuds , ce qui est limite sous spi avec Ommage . En plus le vent refusait de plus en plus et on était déja au bon plein . Pour essayer de limiter le fasayement du bord d'attaque du spi , j'ai eu l'idée de donner un peu de longueur au bras , qui passe dans une poulie en bout de delphinière . C'était évidemment une connerie , mais impossible de reprendre le bras dans l'autre sens : la tension était trop forte et mon bras trop court pour revenir sur l'un des gros winch . On s'en est tiré en passant la manoeuvre sur la poupée du guindeau .
Malgrè ces cafouillages on a réussi a passer la pointe sur le même bord et on est arrivé a Laboe 10 mn avant mon copain Stephan et son Hanse 371 ,qui d'habitude nous laisse sur place ( c'est un régatier de bon niveau) , mais s'était laissé enfermer trop a l'intérieur de la pointe .
Il a payé le resto de bon coeur et le soir ( on était plus très nets ) il a fait une bise a Ommage sur son bout-dehors .
Vous savez quoi ? Quand je pense a tout ça j'ai vraiment hâte d'y être a nouveau !
Amicalement - Joël
Bonjour,
j'ai lu je ne sais plus où que certains solitaires jettent la drisse à l'eau avant d'aller affaler le spi, ce qui lui évite de tomber d'un seul coup à l'eau et de chaluter ... A essayer peut-être ; ça libère une main .
Pour ma part, j'ai opté depuis longtemps pour une chaussette, ce qui facilite grandement l'envoi et l'affalage, surtout en solo et quand le vent monte ...
A +
Patrick
Je confirme les 2 points (manoeuvre en solitaire) :
- sur mon boat précédent spi symétrique de 75 m2, drisse à l'eau pour controler la descente. Il faut bien voir qu'au début la longueur de drisse dans l'eau est maximum donc frottements maxi. Plus on affale moins il faut de force pour retenir la drisse et ça tombe bien car il y a de moins en moins de drisse dans l'eau ...
- maintenant asym avec chaussette de 110 m2 : facile jusqu'à 2O nds
La drisse à l'eau est efficace, ça freine la descente... et évite les cosses.
La drisse à l'o devient une drosse ce qui est mieux pour un tangon qu'une drisse.
Mais ce n'est qu'une hisotire d'O comme disait Pauline Reage.

Monsieur Raoul
Bien sûr, chacun fait comme il veut et, à son bord, appelle les choses comme il veut.
Pour ma part, j'utilise deux écoutes, frappées toutes les deux au point d'écoute de l'ASY. Le cordage qui tient le point d'écoute, je l'appelle "bout' d'amure d'asymétrique". Il passe dans une poulie au bout du bout-dehors, court le long de celui-ci et revient au cockpit via deux poulies à plat-pont. Il est bien de pouvoir lui donner plus ou moins de mou selon les conditions.
Pour empanner, je préfère ne pas laisser le spi partir en drapeau : ça ne lui fait pas du bien. Je laisse le point d'écoute venir un peu en avant de l'étai (il se forme alors une poche), puis je reprends une écoute en relâchant l'autre (la poche se dégonfle, puis se reforme sur la nouvelle amure). Il ne reste plus qu'à régler tout en lofant pour faire porter l'ASY et se créer du vent apparent.
A noter : certains asymétriques un peu creux peuvent très bien se gréer en spi symétrique, avec tangon et bras, ce qui permet de descendre dans le vent. L'ASY étant en général plus petit que le triradial classique, il peut ainsi tenir lieu de spi de brise.
Enfin : j'ai essayé une fois le coup de la drisse à l'eau. Une seule ! Parce que mon spi est descendu direct à la flotte et bonjour le chalutage ! De toute façon, je trouve plus rassurant de sentir ma drisse dans ma main, alors que sur un bout à l'eau on n'a aucun contrôle.
Coco
Celà veut-il dire que l'écoute au vent passe derrière l'Assy ?
Xavier
Xavier : Qu'entends-tu par "derrière l'Asy" ? Pour moi, c'est simple : c'est exactement comme avec un génois. Bien entendu, cela suppose qu'on ne laisse pas l'Asy partir en drapeau. Il faut reprendre l'écoute au vent quand le point d'écoute est à environ un mètre devant l'étai.
Derrière l'assy veut dire : de l'autre côté de la ralingue d'amure.
Ca veut dire que le spi passe par devant le bateau et non pas entre l'étai et sa ralingue.
Ce ne me semble pas une bonne solution car il faut alors laisser battre une voile fragile de 100m² ! bonjour les dégats avec les mousquetons d'écoute !
Mais peut-être l'utilises-tu ainsi ?
Xavier
Dans mon post du 7 février, je disais que je laissais pas l'ASY partir en drapeau dans le vent, parce que ça risquait de l'abîmer. En outre, cela demanderait de très longues écoutes. Donc je fais comme avec un génois, sauf que le spi et ses écoutes passent devant l'étai.
Bonjour les marins !
au fil de ce blog , je vois que vous utilisez tous deux écoutes sur votre assy . Pour ma part , principalement parceque ça rend le point d'écoute plus léger , je n'ai qu'une écoute , que je change de bord en même temps que le spi . Jusqu'a présent je n'ai pas constaté de réel inconvénient a ma méthode , mais le fait que je sois le seul a agir ainsi m'insécure ( anglicisme assumé ) . Je suis prêt a changer ma façon de faire si vous me prouvez que c'est mieux avec deux écoutes .
Je ne pourrai profiter de vos avis éclairés que dans 10 jours car je repars à nouveau pour un convoyage entre Kiel et St Petersburg , avec du froid et du vent en perspective. Brrrr! Les convoyages , c'est comme ça : quand vous commencez a mettre le doigt dans l'engrenage , ils se succèdent trop rapidement , mais si vous en refusez un seul , on vous oublie .
Amicalement - Joël
Salut a tous,
comment fait tu Joel a passer ton ecoute unique? Tu la porte a la main pres de l'etai? tu la fait passer devant le guindant ou entre le quindant et l'etai du genois?
a bientot
Roberto
Concernant la drisse à l'eau, je fais un tour de winch, et la drisse file tranquillement. J'ai meme besoin de bien tirer sur le spi pour l'affaler.
Même question que Rob : comment l'écoute unique passe-t-elle d'un bord sur l'autre ? Tu vas à l'avant pour la faire passer devant l'étai ? Et si à ce moment-là le vent regonfle le spi d'un coup ?
Quant à vouloir alléger le point d'écoute, ça n'est utile que dans la pétole. Dans ce cas, il est toujours temps de dégréer l'écoute qui n'est pas en service. Et même de remplacer l'écoute sous le vent par une écoute légère en spectra de 5 dégainé. (Dans la pétole, on peut tenir le point d'écoute du spi à deux doigts. Mais attention quand même : il m'est arrivé de voir le vent passer en trente secondes de 1 à 10 nœuds, et là, remettre l'écoute normale devient sportif !)
Bonjour tout le monde,
mon spi assy est dans une chaussette ce qui me facilite bien la vie pour l'envoyer ou l'affaler en solo (equipage tres reduit). Si je dois l'empanner , je l'etouffe avec la chaussette et je le renvoie sur l'autre bord ...
C'est sur que la chaussette, c'est le pied, mais c'est en plus ...
Cest du luxe quoi.
veinard
Quand à laisser le spi avec une seule écoute ! brr... le mien ne fait que 100 m² et c'est déjà éprouvant aux alentours des 10 noeuds.
Je ne vois pas comment toquer le point d'écoute avec la 2xième lorsque le spi est en l'air: on pourrait penser à la filer le long de la prmière, mais ensuite ça se corse.
X & A