La place du marin dans l'Univers (2 février 2014)

La place du marin dans l'Univers (2 février 2014)

Posté par : CSO
02 Février 2014 à 22h
Dernière mise à jour 22 Octobre 2014 à 14h
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Voie_Lactée.jpg   Où est l'homme, perdu dans l'Univers immense ? se demandait Teilhard de Chardin. En hiver, la réponse est simple, nous tournons le dos au centre de la Voie Lactée.

   En effet, comme le montre l’image ci contre, nous occupons une position assez excentrée dans notre Galaxie (avec un G majuscule, dans une tentative dérisoire pour tenter de nous l’approprier). Chacun de ses bras porte le nom d’une constellation qu’il semble contenir, et nous nous situons dans le bras d’Orion.

Amas.jpgPar conséquent, nous contemplons en ce moment la périphérie de cette énorme accumulation de matière et nos regards plongent au delà, dans l’infini de l’espace. Les étoiles sont moins nombreuses qu’en été, mais elles sont beaucoup plus jeunes et aussi bien plus brillantes car elles n’ont pas encore épuisé leurs ressources.

   C’est pourquoi nous observons des constellations aussi spectaculaires et bien dessinée qu’Orion, les Gémeaux le Grand Chien ou encore le Taureau.

Pleiades.jpg   Parfois, sous l’effet de la gravité, les étoiles se regroupent en amas. Eux aussi sont jeunes et leurs éléments sont encore assez distincts les uns des autres. On parle d’amas ouverts et ils sont souvent spectaculaires dans nos jumelles de marine. Dans une note précédente, j’avais fixé des repères pour identifier les principales constellations de l’hiver. Essayons de retrouver quelques-uns un de ces amas ouverts.

 

Nebra.jpg   Les Pléiades, dans le Taureau sont particulièrement facile à observer. On discernera leur lueur jusque dans le ciel pollué de nos villes. Aussi sont-elles connues depuis toujours, et comme 4000 ans avant notre ère leur lever à l’aube coïncidait avec le retour du printemps, cet évènement marquait le début de l'années.

   On en trouve de nombreuses représentations comme sur le disque de Nebra gravé en 1600 av. J.-C.

Les Hyades, toujours dans le Taureau semblent centrées par Aldebarran. L’arabe Al-Dabaran peut se traduire par "Celui qui suit [les Pléiades]".

M41.jpg   Mais cherchons aussi Dans le Grand Chien l’amas ouvert M 41, vaste comme la Lune, visible à la jumelle, et même à l’œil nu quand les conditions sont excellentes, puisque Aristote le mentionne déjà :

"Et ceci, nous n’avons pas à l’affirmer uniquement sur la foi des Egyptiens, qui rendent aussi ce témoignage ; nous l’avons observé nous-mêmes. Une des étoiles placées dans la cuisse du Chien avait une chevelure, peu brillante il est vrai, et l’éclat en devenait peu visible quand on fixait longtemps les regards ; mais elle l’était davantage quand on la regardait un peu de côté." (Aristote - Météorologiques, Livre I, ch. VI, 9)

On le recherchera 4° au sud de Sirius, un peu moins de la moitié du champ de nos jumelles de marine.

M42.jpg   Pour finir, comment ne pas citer l’éblouissante épée d’Orion ? C’est un spectacle inoubliable quel que soit l’instrument dont nous disposons. Elle est constituée par trois étoiles brillantes grossièrement alignées, 42 Orionis (magnitude + 4,5), θ Orionis et enfin ι Orionis (Nair al Saif, magnitude + 2,77), la pointe de l’arme. D’emblée, si nous centrons notre visée sur θ Orionis, nous serons frappés par l’éclat de M 42, la Grande nébuleuse d’Orion. M 43 n’est qu’une expansion de la Grande Nébuleuse d’Orion dont elle semble séparée par une zone sombre formée de poussière diffuse. Enfin, en dirigeant notre visée vers la ceinture, nous n’aurons pas de grande difficulté à isoler une demi-douzaine des composants de l’amas ouvert NGC 1981.

 

   Marin astronomes, à vos jumelles !

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