accident de AIREL durant la snim 1977

9957 lectures / 15 contributions / 0 nouveau(x)
Anonyme (non vérifié)
accident de AIREL durant la snim 1977
sujet n°80541
qui a des détails sur les circonstances de la disparition de l'airel avec ses sept équipiers durant la snim n1977 (pardon pour ceux qui n'etaient pas nés Clin
max
Hors ligne
Inscrit forum
réponse n°77707

je suis peut être complètement à côté de la plaque mais ce n'est pas le plan Mauric qui a disparu corps et biens en pleine régate?
si c est celui là, Mauric soupconnait une rupture de passe coque(en régate, on ne regarde pas fréquement l'intérieur) ou
l'abordage par un cargo... si ma mémoire est bonne... Clin

Jyc
Hors ligne
FIRST 32
Inscrit forum
réponse n°77714

Je crois que le nom du bateau était Ariel et non Airel. Si mes souvenirs sont bons on n'a jamais rien retrouvé ni du bateau ni de
l'équipage. Le naufrage avait du être soudain. Cette affaire avait eu à l'époque un retentissement énorme: On avait découvert
après l'accident que l'équipage avait débarqué le bib pour gagner du poids. Les organisateurs de la régate avaient été inquiétés
par la justice pour avoir laissé partir une régate par mauvais temps et n'avoir pas vérifié que le matériel règlementaires de
sécurité était bien à bord.

Anonyme (non vérifié)
réponse n°77723

exact.... d'ailleurs , la snim a perdu beaucoup de son prestige les années suivantes à cause de la nfrilosité des comités de
course (et on les comprend) le bateau s'appelait bien AIREL... ça parait vraiment curieux qu'on ait jamais retrouvé aucune
trace....

Hors ligne
Inscrit forum
réponse n°77745

l'Airel était en régate avec d'autres bateaux à proximité et personne n'a rien vu
il y avait 60 noeuds de vents.

Hors ligne
REQUIN
Inscrit forum
réponse n°78148

un article page 114 de l'Année Bateau 1977-78 écrit par JM BARRAULT décrit une partie de ce qui s'est passé.
Malheureusement aucune explication claire ne permet de comprendre la disparition complète du bateau.
J'ai essayé l'année dernière de contacter la SNMarseille pour avoir des informations sur Pierre SERINELLI sans aucun succès.
Il semble que le contexte judiciaire soit très lourd...

Anonyme (non vérifié)
réponse n°78158

Je me souviens très bien de cette affaire.
Dans un système bien franchouillard, il avait fallu trouvé des responsables. Hélas pour l'équipage, ils avaient laissé le bib, c'est
vrai, et alors, était-ce une raison pour condamner le comité organisateur ?
Je préfère pour ma part le système anglo-saxon où chacun prend ses responsabilités. A ma connaissance il n'y a eu aucune
poursuite après le drame du Fasnet ?
Cordialement
SD

Jyc
Hors ligne
FIRST 32
Inscrit forum
réponse n°78173

Faire partir une régate par vent force 10 me parait un pousse au crime difficilement excusable, au moins sur le plan humain,
même en acceptant le point de vue anglosaxon, parfaitement faux-cul, de reporter toute la responsabilité sur le chef de bord.
On peut d'ailleurs remarquer que si personne n'a vu la disparition de l'Airel c'est bien parceque tout le monde était absorbé par
sa propre sécurité.
L'affaire du Fastnet 79 est différente: le temps qui a cueilli les bateaux entre les Scillies (pardon, les Sorlingues!) et l'Irlande
était prévu médiocre, il fut épouvantable (force 12). La météo a fait de sacrés progrès depuis! A la suite de cette dernière
affaire, une commission d'enquête a réalisé une étude très fouillée de ce qui s'était passé et a établi que les règles de jauges en
vigueur conduisaient à faire des bateaux intrinsèquement dangereux. Ces règles ont été changées en conséquence. Le défaut
le plus flagrant était l'absence d'étanchéité entre le cockpit et la cabine: pas de seuil, pas de porte: la mer a "mangé" les
bateaux par l'arrière. Un modeste Contessa 32, le plus petit de la flotte en course avait terminé le parcours sans problèmes.

Anonyme (non vérifié)
réponse n°78180

Je n'avais pas souvenir que le comité organisateur avait lancé une manche avec un vent F10. C'est effectivement une faute.
J'avais souvenir qu'il avait été poursuivi parceque l'on avait retrouvé la survie dans le garage du propriétaire de l'Airel. Sur ce
point précis mon opinion est que le premier responsable était bien le skipper.

Quant à l'approche anglo-saxonne des responsabilités en course, je ne sais pas si l'on peut la qualifier de faux-cul. Elle est
différente de la notre, c'est sûr. Il me semble que c'est d'abord aux équipages de se responsabiliser en fonction de la taille et du
type de leur bateau, de leur expérience etc... Lancer une manche par F10 est irresponsable, mais par F7 ? où certains bateaux
seront parfaitement à leur affaire et d'autre seront déjà dans le rouge...

Cela ne veut pas dire qu'il ne faut pas un cadre réglementaire. Le récent accident d'Yves Parlier (grand marin) à ce propos m'a
interpelé. Autoriser un skipper à tenter des records en solo sur un tel engin, alors qu'il faudrait en permanence qq aux écoutes
dans la brise, me laisse perplexel...

A+ SD

Hors ligne
FIRST 30
Inscrit forum
réponse n°78182

Iy y a un livre qui fait autorite sur le drame du fastnet, de john rousmaniere (usa), auteur et journaliste qui a fait la course sur
un swan 47. Il Y a eu force 10 (c'est deja bien assez avec du fetch pour faire des degats) pour 8 annové par la BBC, et 10
annocé par france inter qui aurait permis aux bateaux français de s'écarter à temps et à quelque british.
Ensuite les morts ont presque tous des gens qui ont sauté dans ou à coté de bib alors que leurs bateaux n'ont pas coulé. Mécontent

Hors ligne
FIRST 30
Inscrit forum
réponse n°78183

Iy y a un livre qui fait autorite sur le drame du fastnet, de john rousmaniere (usa), auteur et journaliste qui a fait la course sur
un swan 47. Il Y a eu force 10 (c'est deja bien assez avec du fetch pour faire des degats) pour 8 annové par la BBC, et 10
annocé par france inter qui aurait permis aux bateaux français de s'écarter à temps et à quelque british.
Ensuite les morts ont presque tous des gens qui ont sauté dans ou à coté de bib alors que leurs bateaux n'ont pas coulé. Mécontent

Hors ligne
Inscrit forum
réponse n°291083

J´étais   chef de bord  sur Carredas un Super Arlequin (9mètres) en classe 5 IOR.

L´AIREL , en classe 3   n´était pas dans notre classe. il n´avait pas bonne presse :on disait que la recherche de gain de poids avait conduit son propriétaire à  diminuer l´épaisseur du tableau arrière et à creuser les barrots de pont à la gouge. Et aussi â contrôler le contenu des sacs des équipiers  jusqu'à  un point gênant. Je n'ai pas d´éléments pour confirmer ce qui étaient des rumeurs de ponton.

Il est inexact de dire que le départ  a été donné par force 10.  Il y avait  force 7   . Un promenade de santé pour des équipages expérimentés .  (nous sortions du Challenge d´hiver où nous en avions vu d´autres). Nos entraînements entre régates se faisaient couramment à force 8 pour le plus grand bonheur de l´équipage malgré notre franc-bord de 45 cmm flush deck !

A la bouée de Carro le vent est monté d´un cran. La météo nous avait prévenus. Nous y allions avec joie .

Nous avons lancé un spi de (très) gros temps et nous avons fait le parcours jusqu´à l´Île Maire à 17 nœuds gerbes d´écume jusqu'aux barres de flèche.

En vue de Maire les classe 2 et 3 démâtaient à qui mieux mieux Je me souviens d´un classe 1 ou 2 , bleu, qui était un roi des plans d´eaux. Aqua  quelque chose je crois.

Réduisant au maximum nous avons pu virer en toute sécurité. La  remontée au près vers Planier  était dure des creux de 4m (avec un fetch de seulement la rade Nord de Marseille). A deux à la barre franche de notre bateau nous négociions chaque vague. Masque et tuba obligatoire. Pas froid contrairement à  ce qui se dit. Visibilité 10m... Mélange d´eau et d´air jusqu'à 4m d´altitude.Nous n´avons vu personne. Nous ne voyions qu'à peine notre étrave.

Après 3 heures   sur une faute de barre nous sommes tombés de 4 m derrière une vague. Et nous avons détecté une amorce de rupture du bas hauban au vent. D´où un abandon et refuge à Cassis via le banc de la  Chèvre.

Dans notre classe seul Dominique Semac sur Symphonie avait terminé.  Il a désormais un Challenge annuel à  son nom  à l´UNM,  ce qui est justice. 

Nous avons énormément regretté les nouvelles règles de prudence imposées aux Comités de Course . Je sors couramment du port avec 50 nœuds de vent, seul sur mon 40 pieds. Si je me sens en bon état physique  et mental. Ce qui est de la seule responsabilité du skipper.

Les responsabilités reprochées au Comité de Course sont sans fondement.

Je tenais à le dire. Un peu tard certes.

Si mon co-barreur se reconnaît ça me ferait très plaisir de le revoir et naviguer avec lui.

 

Hors ligne
Inscrit forum
réponse n°291646

Je pense être la dernière personne à avoir vu l'AIREL. J'étais à la barre du Carter 35 TOMBY à Mr Marini, nous étions sous spi lourd au large de Cassis (la classe 3 devait aller tourner l'Ile verte (il me semble) puis revenir sur Marseille. Nous étions partis avec 30-35 nds de vent d'Ouest rien d'anormal même si effectivement après cet accident, les comités de course de la SNIM ont été très frileux (encore maintenant d'ailleurs) pour envoyer des courses au delà de 30 nds !

La descente sous spi vers La Ciotat était devenue dantesque on avait du 40 nds dans les rafales toujours sous spi lourd, surfs démentiels à 20 nds peut-être (le speedo était  bloqué à son max de 16nds) dans des creux de 3-4mètres, le mistral ayant soufflé pendant toute la SNIM. A un moment je me suis retourné (j'étais toujours à la barre) et j'ai vu distinctement l'AIREL dont le gréement en 7/8 était reconnaissable (on ne voyait que le haut du gréement dans ces creux monstrueux) et bateau que je connaissais très bien car il était amarré à côté de celui de mes parents à La Ciotat (je viens d'avoir une conversation à ce sujet avec mon père toujours vivant à 87ans, d'où ma recherche sur internet sur le sujet AIREL aujourd'hui).

Les rumeurs sont exactes: le proprio avait bel et bien poncé l'intérieur du tableau arrière, et d'autres folies du même genre (je ne sais pas ou plus pour les sacs des équipiers).

L'AIREL devait être à 0,5 milles derrière maximum, quand nous sommes partis au lof avec TOMBY. L'équipier qui était à l'écoute l'a lâchée et elle a filé en dehors des poulies de renvoi (au passage l'équipier s'est pris les 20 derniers cm de l'écoute dans le haut de la cuisse il en est resté marqué comme au fer rouge à qqs cm près c'était les bijoux de famille qui partaient vu la force avec laquelle l'écoute a frappé). Le spi a fasseyé qqs secondes puis a explosé. On l'a récupéré par les cables en acier des ralingues qui l'entouraient... On a du mettre entre 20 et 30 minutes facile, pour remettre le bateau en route.

Quand je me suis retourné à nouveau l'AIREL avait disparu, en tout cas n'était plus derrière nous. C'était tellement dantesque avec ces creux de 3-4mètres qu'on ne pouvait pas savoir si il était au vent, sous le vent, nous avait dépassé ou pas.  Le reste de la régate s'est passé sans anicroches nous sommes arrivés dans la rade de Marseille au petit matin avec zéro vent, on a joué avec les rises et remporté la SNIM77 sur Tomby.

Ce n'est que le soir à la remise des prix que nous avons réellement appris la disparition de l'AIREL, qui était toujours recherché on pensait qu'ils avaient pu se réfugier dans un port.

Des tas de rumeurs ont ensuite circulé et pendant des années, j'ai même entendu dire que des plongeurs avaient vu l'épave avec les corps accrochés par leur harnais.

L'AIREL était un accident en attente de survenir, les règles de sécurité élémentaires ont été bafouées par le proprio. La question du BIB ne se pose pas car on était en côtier je le rappelle et de toute façon ils n'ont pas eu le temps de le lancer. A mon avis ils ont perdu le mât dans un départ au lof dans un creux et il est passé au travers de la coque (ce n'est qu'une supposition de ma part), ils étaient sous GV haute et génois mais pas sous spi. Mon père lui penche plutôt pour la perte de la quille dont la fixation avait aussi été fragilisée... Dans tous les cas le bateau a dû couler instantanément. Si les équipiers étaient attachés avec le harnais ils ont été entrainés avec l'épave ce qui expliquerait qu'on ait jamais retrouvé les corps (sauf soi-disant celui du proprio du côté de la Corse - hum).

J'avais 14 ans à l'époque, j'en ai maintenant 60, et j'ai toujours l'image du gréement de l'AIREL surfant  dans les vagues, présente dans ma mémoire. Je navigue toujours, skippe ou équipe des bateaux en régate et je participe toujours à la SNIM... La prochaine 2024 dans quelques semaines toujours un aussi grand plaisir à naviguer dans la rade de Marseille, mais je pense toujours à l'AIREL dans les parages des calanques de Marseille... crying

 

 

Hors ligne
Inscrit forum
réponse n°291687

Merci beaucoup Olivier pour ce témoignage passionnant  qui m'apporte bien des réponses aux questions qui me travaillent depuis cette année-là

Vous avez du être bien secoué de vivre cette régate à 14 ans  !   

C'est terrible de voir aussi clairement les conséquences de quelques règles de sécurité contournées, quelques kilogs grapillés pour gagner quoi ?
Vous avez certainement été  au courant, dans les semaines qui ont suivi :
- de la filière Sarde,
- de la filière Algérienne,
- du crash de l'hélico   ?

Grain de Sel
Paris

Hors ligne
FIREBALL (Monocoque)
Membre cotisant
Administrateur depuis 1998
réponse n°291760

Je viens de retrouver cet article de la Provence de 2017 qui mentionne le fait qu'on aurait retrouvé le corps de Pierre SERINELI  échoué sur une plage du Cpa-Corse,  et la bote d'un équipier avec le pied sectionné à Port Saint-Louis.

laprovence.com

De toute évidence, la perte du navire a du être brutale au-delà de l'entendement.

Le site de la Grande Croisière...