Nuku hiva aux Marquises

Nuku hiva aux Marquises

Posté par : Alain
18 Juin 2015 à 13h
Dernière mise à jour 06 Juillet 2015 à 11h
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Après 2 semaines de séjour à Nuku Hiva (Prononcer Noukou Hiva), nous allons partir à la conquête d'une autre île des Marquises, Ua Pou, 27 milles au sud de Nuku Hiva.
Mais avant quelques mots sur Nuku Hiva et sur notre séjour sur l'île.


Capitale administrative des Marquises, Nuku Hiva est la seconde plus grande île de Polynésie, 33 km², juste après Tahiti. Massive, montagneuse, l'île est formée par 2 volcans. Le point culminant est le mont Tekao à 1224 mètres. Ici tout est somptueux, j'espère avoir quelques belles photos, mais hélas notre séjour a été ponctué entre pluie et éclaircie ainsi qu'un fort vent générant une forte houle dans les mouillages exposés. Le tour de l'île a été assez sportif dans une houle qui parfois dépassait les 4 mètres.
Nous sommes arrivés le 4 juin à Taiohae dans la soirée, donc de nuit. Dès le lendemain matin, nous avons découvert une grande baie spectaculaire, amphithéâtre volcanique dominé par des falaises vertigineuses. La baie est très profonde et le mouillage protégé, mais un peu rouleur avec le ressac créé par la forte houle extérieure. Taiohae est la capitale administrative des Marquises. Disons que Taiohae est un gros village, ou les administrations et commerces sont un peu éparpillés dans un cadre verdoyant. Il y a même une cathédrale Notre Dame des Marquises, avec de magnifiques statues en bois provenant de tout l'archipel. Il y a aussi une prison, oh ! Pas avec de grande muraille, mais simplement une petite clôture de bois haute de 1 m, sur le bâtiment principale il y a bien quelques barreaux. Les prisonniers ont le droit de sortir dans la cour en journée, si l'un fait une escapade dans la rue : hop, direction une cellule dans la prison de Tahiti, donc vous pouvez imaginer que tous les prisonniers sont bien sages et respectent le règlement d'après ce que l'on nous a dit. 
Ici à Taiohae, comme sur l'ensemble de l'île, les habitants sont heureux et fier de leur île. Aussi chaleureux que Hiva Oa, bien que l'on sent une atmosphère de vie un peu différente.

Le samedi 6 juin, nous sommes allés à une soirée spectacle organisé par les écoles de Taiohae, danses et chants des enfants, repas suivi d'un bal. Superbe cette soirée, nous étions peu de touristes, mais cela a du leur plaire car la directrice est venue nous parler et a trouvé super notre présence. Un peu une autre façon de connaître la population. Bon je vous assure je n'ai pas participé aux danses tahitiennes en couple qui ressemble un peu à la béguine mais en plus rythmées et puis je n'avais pas de cavalière !

Dimanche 7 juin je suis allé me promener seul dans une vallée au départ de Taiohae. A un moment je regardais des cochons sauvages patauger dans une rivière lorsqu'une voiture 4x4 s'est arrêtée à coté de moi et 2 solides gaillards Marquisiens avec de sacrés tatouages sont venue discuter avec moi en m'offrant une bière, beaucoup de discutions sur leur mode de vie, très simple dans leurs maisons en bois ouvertes à tout vent, sauf les chambres, ils vivent de peu, chassent beaucoup dans les montagnes, cochons, chèvres, poulets et toujours beaucoup de fruits et quelques légumes autour de la maison. Sur l'île il y a quelques fermes qui fournissent le marché en fruits et légumes, cela fait le bonheur des touristes comme nous. Bien sur que ces messieurs étaient avides de renseignements sur ma vie en Bretagne (l'un connaissait bien la Bretagne, puisqu'il avait séjourné 2 ans comme militaire à Châteaulin) et ma façon de vivre dans un voilier.

Le jeudi 11 juin nous avons appareillé, pour un tour de l'île.
1 ère escale la baie de Hanaho au nord est de l'île. Nous avons longé la cote Est de l'île, très sauvage, aride, pas d'accès coté terre et vu la grosse houle d'est qui s'écrasait tout le long de la cote, autant vous dire qu'aucun endroit ne permet un mouillage et vaut mieux se tenir à 1 bon mille de la côte, car sur la carte marine les fonds ne sont pas hydrographies.
Anaho, n'est accessible que par la mer, ou alors par un chemin de mule avec 1 bonne heure de marche du village Hatiheu et quelques litres de sueur en moins car il y a un bon col à franchir.
Anaho est l'une des plus belles baies de Polynésie, sable blanc, cocotier sous un paysage de montagnes imposantes. Comme dit un guide des Marquises : Anaho fait rêver chaque visiteur d'un séjour sans calendrier. Sur ce point il y a 5 pensions de famille de disponibles, pas très cher, donc avis aux amateurs de tranquillité, mais attention, ici pas de restaurant (il y en aura 1 dans quelques mois) pas de supérette, donc se rendre à Hatiheu pour l'avitaillement. Oh il y a bien des locations de chevaux, mais là aussi réservé aux bons cavaliers de sentiers montagneux.
Hanaho est le seul endroit des Marquises à avoir un massif corallien, le mouillage est très protégé. 
Si moi j'ai choisi d'aller à pieds, en solitaire, visiter le village d'Hatiheu et de perdre quelques kg dans l'escale du col par le sentier de mule, l'équipage lui a préféré le réaliser à cheval, enfin l'aller puisque j'ai été les récupérer dans la baie de Hatiheu avec Frankiz où nous sommes resté passer la nuit de samedi à dimanche.
Malheureusement nos 2 nuits au mouillage dans le fond de la baie d'Hanaho n'ont pas été des plus calme, un vent soufflait parfois en rafale de plus de 35 noeuds, Frankiz tirait dur sur son ancre, personnellement je n'étais pas très tranquille car les cailles étaient à moins de 50 mètres sur l'arrière. La 2ème nuit j'ai dormi dehors, à surveiller les mouvements de Frankiz, à peine 1 heure de sommeil en tout. Au matin avant que l'équipage ne parte sur la plage rejoindre les chevaux, je proposais de partir mouiller dans la baie d'Hatiheu et de les récupérer en début d'après midi. Ils acceptaient, donc j'ai appareillé tout seul dans les rafales toujours très fortes et parcourue les 5 milles qui me séparait de la baie d'Hatiheu où le mouillage était bien plus sur.
Hatiheu est un petit village entouré de hautes montagnes. Sur l'un des pitons, perchée à 300 mètres de haut, une vierge veille sur les habitants et les marins. A Hatiheu il y a un restaurant, chez Yvonne, où les touristes de passage viennent tous se restaurer. Lorsque j'ai déjeuner dans ce restaurant, comme j'était tout seul, Yvonne est venue discuter avec moi et m'expliquer la vie des gens de l'île, très curieuse aussi cette vielle dame sur ma vie de marin, beaucoup de questions ! En tout cas le plat qui m'a été servi était super délicieux, de la chèvre au lait de coco accompagnée de riz et légumes.

Alors pour ne rien caché, sur conseil d'Erwan, nous sommes allés à la messe du dimanche, à 8h le matin. Comment cela Alain à la messe ? Ben oui Effectivement cela valait le coup, ici plus de curé, un diacre qui officiait. Les dames et demoiselles habillées en blanc, avec bien sur une fleur dans les cheveux. Beaucoup de messieurs aussi. La messe était pratiquement toute en chants Marquisiens, tout le monde chantait, sauf nous et un autre couple de plaisanciers espagnols et pour cause nous ne parlons pas le Marquisien. Pas de chorale mais entendre ces chants, parfois même en polyphonie était quelque chose d'impressionnant.
De retour sur Frankiz, nous reprenons notre route pour continuer le tour de l'île. Le vent d'est sud/est nous poussait tranquillement vers l'ouest de Nuka Hiva. A l'ouest de l'île, bien à l'abris des hautes montagnes, le vent faibli considérablement ce qui nous obligea à utiliser le moteur. Par contre à l'approche de la pointe sud ouest, Eole repris de plus belle et c'est dans un vent de face oscillant entre 20 et 30 noeuds, une mer formée avec des creux supérieurs à 4 mètres que nous sommes arrivés dans la baie de Taioa où nous mouillons Frankiz dans l'anse de l'anse de Hakatea, non sans mal car l'ancre refusait obstinément d'accroché dans les fonds vaseux.

Lundi 15 juin, Erwan et moi partons marcher dans la vallée de Hakaui, objectif voir la 3ème cascade du monde du point de vue de hauteur, 350 mètres de haut. 1h30 de marche dans un cadre verdoyant, disons un peu la jungle. Nous devons traverser 4 fois une rivière, de l'eau jusqu'aux cuisses. Une bonne partie du chemin était boueux, pas étonnant avec les pluies des jours derniers. Quel spectacle, cette vallée avec ses falaises abruptes, ses hauts pitons rocheux et toujours cette verdure. Alors quant à la cascades, de loin oui impressionnante, mais arrivé au pied, un peu décevante, on ne vois pas la totalité de la chute d'eau, environ 50 mètres. Erwan lui se baigne dans le petit lac, boueux, au pied de la cascade. Le retour est tout aussi impressionnant, grandiose les vues des falaises et encore toutes ses verdures.
En chemin, dans le petit village de Hakaui, une dame occupé à nettoyé son jardin nous propose des fruits et de venir manger chez elle, gentiment nous refusons car nous avons oublier nos portefeuilles sur Frankiz, car bien sur cela ne dois pas être gratuit. Dommage nous aurions bien voulu rester manger et discuter avec cette dame, une prochaine fois lui dit on !

De retour sur Frankiz, nous déjeunons rapidement et levons l'ancre. Nous effectuons les 4 milles qui nous séparent de la baie de Taiohae au moteur. Voilà le tour de l'île est effectué, rapide certes, mais les conditions météos ne nous ont pas laissé le choix.

Voilà notre séjour à Nuku Hiva va se terminer. Pas facile de tout écrire ce que nous avons vu et vécu mais encore une fois je suis émerveillé par les Marquises. Ici lorsque vous discutez avec les habitants, ils trouvent que 2 semaines sur l'île c'est peu, certains vous demandent même de rester, moi je leur promets de revenir, ben je vais devoir tenir ma promesse en fin d'année !!! Aujourd'hui par 3 fois des personnes m'ont supplié de rester au moins jusque dimanche pour assister à la grande fête de la musique de samedi soir "tu verras ça va être super, nous allons tous nous amuser, restes avec nous" Oui ici le tutoiement est très facile.

A bientôt, avec de belles aventures de Oa Pou.

Alain

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