1ère étape : Albufeira - Lanzarote
Message envoyé par Ronan le 24 octobre 2012:
ALBUFEIRA
10 jours de préparation, de nettoyage, d'avitaillement. 10 jours qui passent à une vitesse folle me permettant de réaliser l'essentiel et décidant de garder le reste pour plus tard. Marin, quant à lui, travaille ses cours via le CNED, et ce tous les jours (en prévision des jours moins confortables de la transat). Le surf et la baignade seront pour plus tard (bien que le thermomètre monte certains jours à + de 38°).
Le chantier naval du port nous demande 1000€ pour changer le sondeur, sortir le bateau de l'eau et le remettre à l'eau. Je refuse, nous verrons cela plus tard à la prochaine escale (bien m'en a pris...). Le 8 octobre, Jean-Claude arrive avec mes parents à Albufeira. Le 9, ce sera au tour de Yan, qui nous rejoint sans Rémi, qui attend une réponse pour un job.
Le 13 octobre, le minimum vital de préparation est fait et nous pouvons partir en direction des Canaries, bénéficiant d'un vent favorable, poussif au départ, se renforçant progressivement et au portant jusqu'aux Canaries. Nous quittons donc le très, très bruyant et très, très cher Port d'Albufeira à 9h30 (heure locale) sans aucun regret.
La ligne de pêche est aussitôt mise à l'eau, sans grand succès au début, puis une 1ère prise (la 1ère d'une longue série), déclenche l'hystérie chez nos 2 pêcheurs (Marin et Yan). Une large tâche blanche se dessine sous les vagues au fur et à mesure que la ligne remonte à bord: thon, bonite, espadon,...? Non, un malhreureux fou de bassan vient de finir un hameçon au bec. Les quelques massages cardiaques, secouements et autres tentatives de réanimation d'urgence ni feront rien, le Fou est mort... Dépités, nos assassins rejettent après un dernier recueillement, le corps déformé de leur victime à l'eau, suivi sans tarder de la ligne de pêche, riche de nouveaux espoirs...
Leur ténacité finit par payer, puisque à la tombée du jour, une bonite fera notre premier repas en mer.
Toute la nuit, nous croiserons cargos, super-tankers et autres pêcheurs, demandant une vieille constante à notre équipage. Les bateaux défilent majesteux, superbes et Ô surprise vigilants. A plusieurs reprises, ils modifient leurs routes pour s'écarter de nous, bien avant que l'on ait nous même réagit. Nous traversons le rail d'entrée et de sortie de la Méditerranée. Le petit matin arrive sur la grande houle de l'Atlantique. Par temps calme et mer belle comme aujourd'hui, on ne se lasse pas de la regarder. On se laisse doucement soulever jusqu'à son sommet avant de redescendre en son creux, 3-4 m de haut, 100-150 m entre 2 ondulations... C'est la respiration de l'Océan.
Nous découvrons le bateau, sa vitesse, ses réglages et ses réactions, tous les petits bruits que l'on n'entend plus en mer et qui sont insupportables à quai. La 2ème nuit arrive vite avec toujours autant de bateaux de commerce, les nuits suivantes seront plus calmes.
Le 15 octobre, le vent attendu arrive enfin. FAROL allonge ses foulées, la houle se désordonne, se hâche et secoue les derniers estomacs pas encore amarinés. Une nouvelle bonite est trucidée. On tire des bords par vent arrière. Une colonie de dauphins nous rend visite: l'un d'eux est complètement blanc, un dauphin albinos.
Le 16 octobre, le vent forcit, 38 noeuds de vent réel (çà commence à causer), on prend un 2ème ris. Terminé le risotto, le confit de canard aux lentilles, les salades élaborées et menus plaisirs... Nous passons aux sandwiches et aux gâteaux secs. A 16 heures, 1ère tuile: le pilote auto se met en grève. Désormais, Yan et moi devons nous relayer à la barre nuit et jour. Les quarts sont longs et les repos semblent courts. L'hydrogénérateur et l'éolienne rechargent à bloc, Marin et Jean-Claude aussi!!
Le 17 octobre à 10 h, nouvelle tuile: les planchers flottent, le bateau se remplit d'eau et nous sommes tout de même très loin des côtes. Pas de panique! Réflexe n°1: goûter la soupe immonde des fonds de cale qui chatouille nos doigts de pieds. OUF, ce n'est pas salé! Après enquête, vidage de coffres et remontée de tuyaux, j'arrive à une vieille bonbonne d'air sous pression complètement rouillée avec un trou tout neuf par lequel s'écoulent les 400 litres d'eau du réservoir avant. Les 280 litres d'eau du réservoir arrière ne sont plus sous pression. Nous n'avons donc plus d'eau pour la vaisselle et les douches. Tant pis, il y a plein d'eau autour de nous, ce n'est pas ce qui manque. Il nous faudra 4 h pour écoper, éponger, essuyer... En tout cas maintenant même les fonds de cale sont nickels!!
Pendant ce temps, Marin tient la barre à défaut de tenir le cap, puisqu'il nous envoie faire un tour vers le large! Le vent faiblit. Impatients, nous finissons au moteur et en fin d'après-midi les Canaries nous accueillent avec 2 grosses baleines qui passent à moins de 20 m de notre coque. Séquence frisson! Toute la soirée, nous longerons à moins de 1 miles, les côtes illuminées de Lanzarote. A 23h30, nous nous amarrons au ponton visiteur de Puerto Calero. Le bonheur! A 23h45, nous buvons notre permier coup à terre dans le 1er bar croisé sur notre route (A bord, on ne boit pas , par contre on se lâche au port!).
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Anonyme (non vérifié)
24 Octobre 2012 - 12:00am
Merci Ronan pour ces récits
Anonyme (non vérifié)
25 Octobre 2012 - 12:00am
OUAHHHHHHH!!!!!Je crois que
Anonyme (non vérifié)
30 Octobre 2012 - 12:00am
Grand merci pour ce récit qui