Traversée Tobago-Trinidad
L'équipage réduit à Mohamed et moi après le débarquement de Sylvie, nous levons l'ancre à 5h30 alors que le jour se lève sur Store Bay.
29 juillet : aucun vent, la traversée commence comme une navigation de péniche bercée par le ronronnement des moteurs... Nous voyons peu de cargos. Les ferries Condor lancés à 36 noeuds (vitesse attestée par l'AIS) nous croisent dans un sens ou dans l'autre.
Il n'y a pas de plate-forme pétrolière dans ce secteur. La côte du Venezuela est toute proche. La météo, remarquablement précise, avait prédit une petite brise en fin de matinée et, en effet, à 11 h du matin, nous touchons 12 noeuds de vent. Les voiles sont hissées et les moteurs arrêtés.
Nous poursuivons notre route le long de la côte nord de Trinidad en tirant des bords arrière à 7 noeuds largue - grand largue, portés par le courant et une petite houle.
À la pointe nord-ouest de Trinidad, le passage de la Boca de Monos est impressionnant : je lofe plein sud dans la passe étroite entre les hautes falaises, où le vent s'engouffre en poussant les voiles.
Il y a intérêt à tenir fermement la barre car le vent et les courants sont puissants et changeants. Le trajet en sens inverse doit être assez risqué et il semble préférable, pour les futures traversées, de quitter la zone en contournant l'île de Monos par l'ouest.
Après la sortie de la passe, le dévent par le relief est total. De toutes façons nous sommes à l'entrée de la baie de Chaguaramas et il est temps d'affaler.
Je me fraie un chemin sous un soleil de plomb entre des centaines de bateaux de toutes tailles. La côte nord est une succession ininterrompue de chantiers navals, avec des cales sèches pour cargos et des stockages à terre à perte de vue.
J'avais heureusement préparé l'atterrissage en détail, et nous sommes amarrés au ponton des Douanes à 15h30. Nous aurons parcouru ces 64 nautiques en 10 heures, dont une bonne moitié sous voiles.
31 juillet : Shrubb est mis au sec pour la saison cyclonique.
Le travelift prêt à sortir Shrubb
Cet endroit, sous les 10° de latitude nord, est réputé d'une bonne sécurité, vis-à-vis des phénomènes climatiques autant que de la malveillance. La fermeture du bateau pour son "estivage" se fait dans une chaleur éprouvante : je relève jusqu'à 45°C dans le carré, avec une forte humidité et des averses diluviennes. Il n'y a plus de déshumidificateur disponible à la location. Reste à espérer que Shrubb supporte ces conditions pour les 3 mois à venir.
Emplacement
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