Sur les traces des bagnards

Sur les traces des bagnards

Posté par : Gérard
19 Mai 2014 à 16h
Dernière mise à jour 20 Novembre 2014 à 09h
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Nous quittons notre mouillage enchanteur le dimanche 20 avril à 8h du matin, juste un peu après nos amis normands qui vont faire escale à Cayenne. À peine sortis, un gros grain s´abat sur nous : déluge de pluie et vent à près de 30 nœuds : ça promet... Nous piquons vers le large pour bénéficier au plus vite du courant de Guyane qui porte au nord-nord-ouest. Pendant 4 jours les grains alternent avec des calmes qui nous obligent à nous motoriser et des vents d´est à nord-est qui montent jusqu´à force 6 nécessitant de nombreuses prises et largages de ris. Nous battons tous nos records de vitesse sur le fond : Katia parcourt 37 milles en 4 heures ! Et nous frisons les 200 milles en 24 heures (le record est actuellement deP1060012.JPG plus de 500 milles/24h). On va tellement vite que Katia repasse l´équateur sans s´en rendre compte mais ça ne nous empêche pas d´améliorer la cambuse du bord avec une belle bonite et de passer la frontière sans apercevoir les douaniers : le 24 avril à 4h20 du matin nous entrons dans les eaux françaises et 9 heures plus tard nous amarrons Spip sur le coffre de la gendarmerie (avec « l´autorisation » des marins des vedettes locales) dans la baie des Cocotiers au sud de l´île Royale, une des trois de l´archipel des îles du Salut. Situé à un peu plus de 10 milles au large de Kourou, il est propriété du CNES.
L´île Royale, desservie par des catamarans qui débarquent quotidiennement leurs cargaisons de touristes venu
P1050885.JPGs de Kourou, est aujourd’hui la seule habitée par des civils qui gèrent un hôtel-restaurant. Une gendarmerie, ancienne résidence du médecin du bagne, abrite deux pandores et quelques autres bâtiments datant du bagne ont été remis en état et sont utilisés le week-end par les guyanais. Sur l´île Saint-Joseph, au sud-ouest, quelques bâtiments sont occupés par la Légion... L´accès à l´île du Diable au nord est interdit même si c´est sur celle-ci que fût détenu Dreyfus (seul, avec plus d´une dizaine de gardiens...) : on aperçoit toujours la masure qui lui servît de geôle.
Alors que la nature a repris ses droits, il est difficile d´imaginer que ces lieux si paisibles P1050893.JPGfurent les plus durs du bagne qui comprenait aussi des établissements sur le continent. La maison du directeur général a été restauré et sert aujourd´hui de musée. Un guide nous fait visiter les vestiges qui subsistent sur l´île Royale : cellules collectives où s´entassaient plusieurs centaines de condamnés, cachots individuels sans fenêtres où étaient consignés les punis qui n´en sortaient qu´une heure par jour, église décorée par un faussaire en détention, logements des gardiens dont certains vivaient là avec femmes et enfants, infirmerie des civils (celle des condamnés a été rasée pour installer une antenne du CNES). Dans une cour on peut encore voir les plots sur lesquels était installée la guillotine.

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Sur l´île Saint-Joseph, beaucoup plus rocheuse, un chemin empierré, conduit à un ensemble de cellules envahit par la végétation. Ici, on mesure ce que « travail de forçats » signifiait...

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Le cimetière des personnels subsiste : j´y ai trouvé la tombe d´un savoyard. Les corps des condamnés qui décédaient étaient purement et simplement jetés à la mer...

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Le 28 avril au matin une vedette de la gendarmerie nous demande gentiment de quitter les lieux, comme toutes les personnes de l´île, puisqu´un tir de fusée est prévue dans la nuit. Nous rejoignons donc Kourou où nous retrouvons Edouard et son frère qui mouillent là depuis deux jours. Comme ils ont loué une voiture, ils ont la gentillesse de nous emmener voir le départ de la fusée depuis un site aménagé par le CNES à une dizaine de kilomètre du pas de tir. Le tir est annulé quelques minutes avant la fin du compte à rebours mais ce n´est que partie remise et le lendemain nous voyons dP1060011.JPGécoller une fusée italienne qui va mettre sur orbite un satellite kazakh : c´est comme dans Tintin sur la lune, mais en vrai !!! La ville de Kourou n´a aucun intérêt si ce n´est d´abriter un SuperU et nous ne résistons pas à l´achat de quelques produits venus directement de notre mère patrie (saucisson, camembert, rillettes et même du vin !) avant de retourner passer quelques jours dans la baie des Cocotiers.
Nous ne nous lassons pas de cette nature exubérante, où un colibri papillonne dans les fleurs pendant qu´un paon fait une étrange rencontre, où un petit singe malin vient quêter quelques douceurs auprès des touristes sur le chemin du retour alors qu´un crocodile guette une proie qui semble marcher sur l´eau vers son funeste destin...

 

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Katia en profite pour prendre son premier bain de mer de l´année et je ravitaille le bord en noix de coco alors que continue l´incessant ballet d´énormes fourmis comme d´ultimes bagnards sous la surveillance de gardes bavards et colorés.

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5 mai : nous quittons la France pour le Suriname.

Retour du JEU..
Gilberto Gil : bien sûr, vous avez été nombreux à trouver la bonne réponse au dernier jeu. Alors cette fois c'est un peu plus difficile...Qu'est-ce que c'est ?

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