Surf sur vague en voilier
publié le 01 Octobre 2012 13:13
Bonjour tout le monde.
Sauf erreur de ma part, il me semble que le sujet du ‘surf sur vague en voilier’ n’a pas été traité sur STW.
Certes il ne s’agit que de quelques instants où l’on pourrait croire que le skipper a fait l’erreur de se trouver au mauvais moment au mauvais endroit.
De même l’on pourrait croire que cela est peut fréquent, pour ne pas dire exceptionnel.
Or personnellement, j’ai vécu cette situation plusieurs fois sciemment et il me semble que l’on pourrait s’enrichir mutuellement des expériences des uns et des autres pour affiner l’attitude la meilleure à avoir en pareil situation et démystifier un ‘instant’ de navigation hyper speed qui peut se présenter quasi partout à quasi tout le monde.
Pour illustrer mon propos je vous joins ci-dessous un extrait du mail que je viens de rédiger suite à mon atterrissage vendredi aux Pays-Bas après un large tour nordique.
J’ai également trouvé sur le ‘Ouaibe’ une vidéo illustrant bien ce que je viens de vivre.
Merci de nous faire partager vos expériences afin que tous nous soyons mieux à même d’affronter ce genre d’épisode Rock&Roll.
Bonne vague à tous.
"" Je suis à la barre depuis un moment. La tension est forte.
J’ai réduit la garde robe, bien bordée à plat, au strict minimum avec le génois ramené à l’équivalent d’un tourmentin et la GV tout juste assez sortie pour équilibrer le bateau.
Ainsi si je me fais prendre par une vague et que le voilier remonte au vent, je serais réglé pour un près serré.
J’ai également fermé la descente pour éviter que les paquets de mer submergeant le pont ne viennent inonder l’intérieur, mais j’ai gardé les porte ouvertes pour pouvoir accéder sans retard à l’intérieur, au cas où.
Enfin le moteur embrayé, tourne à 2.000 tours/minute pour me garantir l’appui sur le safran et donc de manoeuvrabilité.
En ciré complet et bottes, harnaché en double, je suis paré pour le rodéo naval.
Dès l’abord extérieur du banc, une vague vient déferler sur le tableau arrière.
Elle est si puissante qu’elle me plaque contre la barre, souffle coupé, inonde le cockpit et bien évidement déborde à travers le seuil de la descente, déversant pas mal d’eau dans le carré.
Une fois sur le banc je suis pris par une autre vague plus importante encore.
Celle-ci permettra à Julia de s’élever progressivement de la poupe et de prendre de la vitesse.
Nous partons dans un surf énorme qui dure une ‘éternité’.
La barre est toute souple ce qui indique que je ne suis plus très manoeuvrant.
Je garde en permanence un œil sur le sondeur et gamberge : Moins d’un mètre d’eau sous la quille ; Si je talonne, ou me prend un bout dans l’hélice, ou cale, ou une survente me fait pivoter, ou …, et je suis bon pour me retrouver travers à la lame !
Oh putain ! C’est terrible, énorme et rétrospectivement … jouissif.
Le vent maintenant stabilisé en force a évité que les voiles ne viennent à contre et me freinent au point de me faire capeyer.
Une fois le banc franchi cela se calme aussitôt. Les vagues s’aplatissent, même si elles restent significatives.
Progressivement je peux virer pour suivre le chenal, car la plage n’est plus qu’a quelques mètres.
Le speedomètre m’indique que nous avons atteint la vitesse de 16,7 nœuds ce qui donne plus de 20 nœuds en vitesse sur le fond ! ""
http://www.youtube.com/watch?v=ZgeLJHe7M9w&feature=related
Sauf erreur de ma part, il me semble que le sujet du ‘surf sur vague en voilier’ n’a pas été traité sur STW.
Certes il ne s’agit que de quelques instants où l’on pourrait croire que le skipper a fait l’erreur de se trouver au mauvais moment au mauvais endroit.
De même l’on pourrait croire que cela est peut fréquent, pour ne pas dire exceptionnel.
Or personnellement, j’ai vécu cette situation plusieurs fois sciemment et il me semble que l’on pourrait s’enrichir mutuellement des expériences des uns et des autres pour affiner l’attitude la meilleure à avoir en pareil situation et démystifier un ‘instant’ de navigation hyper speed qui peut se présenter quasi partout à quasi tout le monde.
Pour illustrer mon propos je vous joins ci-dessous un extrait du mail que je viens de rédiger suite à mon atterrissage vendredi aux Pays-Bas après un large tour nordique.
J’ai également trouvé sur le ‘Ouaibe’ une vidéo illustrant bien ce que je viens de vivre.
Merci de nous faire partager vos expériences afin que tous nous soyons mieux à même d’affronter ce genre d’épisode Rock&Roll.
Bonne vague à tous.
"" Je suis à la barre depuis un moment. La tension est forte.
J’ai réduit la garde robe, bien bordée à plat, au strict minimum avec le génois ramené à l’équivalent d’un tourmentin et la GV tout juste assez sortie pour équilibrer le bateau.
Ainsi si je me fais prendre par une vague et que le voilier remonte au vent, je serais réglé pour un près serré.
J’ai également fermé la descente pour éviter que les paquets de mer submergeant le pont ne viennent inonder l’intérieur, mais j’ai gardé les porte ouvertes pour pouvoir accéder sans retard à l’intérieur, au cas où.
Enfin le moteur embrayé, tourne à 2.000 tours/minute pour me garantir l’appui sur le safran et donc de manoeuvrabilité.
En ciré complet et bottes, harnaché en double, je suis paré pour le rodéo naval.
Dès l’abord extérieur du banc, une vague vient déferler sur le tableau arrière.
Elle est si puissante qu’elle me plaque contre la barre, souffle coupé, inonde le cockpit et bien évidement déborde à travers le seuil de la descente, déversant pas mal d’eau dans le carré.
Une fois sur le banc je suis pris par une autre vague plus importante encore.
Celle-ci permettra à Julia de s’élever progressivement de la poupe et de prendre de la vitesse.
Nous partons dans un surf énorme qui dure une ‘éternité’.
La barre est toute souple ce qui indique que je ne suis plus très manoeuvrant.
Je garde en permanence un œil sur le sondeur et gamberge : Moins d’un mètre d’eau sous la quille ; Si je talonne, ou me prend un bout dans l’hélice, ou cale, ou une survente me fait pivoter, ou …, et je suis bon pour me retrouver travers à la lame !
Oh putain ! C’est terrible, énorme et rétrospectivement … jouissif.
Le vent maintenant stabilisé en force a évité que les voiles ne viennent à contre et me freinent au point de me faire capeyer.
Une fois le banc franchi cela se calme aussitôt. Les vagues s’aplatissent, même si elles restent significatives.
Progressivement je peux virer pour suivre le chenal, car la plage n’est plus qu’a quelques mètres.
Le speedomètre m’indique que nous avons atteint la vitesse de 16,7 nœuds ce qui donne plus de 20 nœuds en vitesse sur le fond ! ""
http://www.youtube.com/watch?v=ZgeLJHe7M9w&feature=related
Personnellement nous n'avons jamais eu l'occasion de partir au surf avec aucun de nos voiliers, sans doute une manie d'etre toujours sous toilé et d'etre "frileux" coté meteo, sans parler du fait que nos voiliers n'ont jamais été des "foudres de guerres" ultra legers !
( quoique Erwan en ramenant Oaristys en France semble l'avoir poussé dans ses retranchements avec de belles pointes pour son deplacement ! Erwan si tu lis ces lignes peut etre pourrais tu en parler )
Mais paradoxalement nous avons eu quelques surfs "decoiffants" avec notre bateau à moteur ....dans les passes de la Gironde par calme plat !
Mais avec une belle houle, 4,50 m annoncés à la meteo et une entrée un peu 'anticipée' (nous etions arrivés 'en avance' et il aurait fallut attendre 40 mn..)
Donc avec une vitesse d'environ 9,5 nds...dés le passage de la premiere crête le bateau est resté cabré sur elle , la partie avant depuis la timonerie jusqu'a l'etrave surplombant le vide...et une vitesse folle !!!! Le bateau restant totalement neutre à la barre, comme sur des rails.
Nous avons pratiqué cette passe une dizaine de fois toujours en 's'alignant bien avant la premiere bouée du chenal même si des 'locaux' ou certains guides vous conseillent de 'couper' plus court : à deconseiller fortement ! Car de 'belles' vagues avec de beaux surfs c'est bien .Les même vagues abruptes par le travers cela degenérerais vite fait.
Vu de loin le 'spectacle' devait etre interressant surtout pour le cargo qui attendait le debut du flot (ou le pilote ?) et qui etait aux premiéres loges .
Finalement nous avons reduits legerement les gaz pour ne plus accompagner les cretes .
Mais experience interressantes.... lorsque l'on est derrieres des portes etanches, même si il aurait été plus intelligent d'attendre le debut du flot, car dans les passes sud une pilotine s'est retournée et les gens qui ce trouvez à l'exterieur sont morts .
De toutes facons Hoa n'a jamais été aussi vite depuis !
Nous ne saurons jamais la vitesse atteinte, mêm si les matheux pourront nous dire à combien ce deplace une houle de 4,5 0 m .
Dans les 30 m d'eau la houle reste egale à elle même mais des que l'on approche des 20/25m on la sent devenir plus 'nerveuse' (pente et hauteur) alors dansles passes ....
Ne pas croire ce que disent certains guides : " la ligne de sonde des 5 m est en general la limite probable d'apparition des deferlantes ".
http://long-cours.62.over-blog.com/album-1906459.html
Oui on connaît ce genre de situation angoissante… Jusqu’à présent on a toujours gardé le contrôle…
Michel
Dans ma vie professionnelle antérieure je me suis fréquemment entraîné à passer les rouleaux dans les deux sens. Le secret de la réussite tient à la souplesse avec laquelle on passe l’obstacle, surtout à contre, et la finesse du barreur pour maintenir le canot dans l’axe perpendiculaire à la vague.
Mais il s’agissait uniquement de bateaux à moteur(s) puissant(s) ;
La comparaison avec un voilier est du même ordre qu’atterrir en avion à moteur ou en planeur.
Une fois que tu es engagé tu n’as plus guère la possibilité de faire demi tour et lorsque c’est parti, c’est parti. Le coup d’essai doit être un coup de maître car il n’y a pas de ‘Touch and Go’.
Mes trois surfs les plus significatifs eurent lieu sur la chaussée de la Teignousse, l’entrée au port de Malahide en Irlande et vendredi dans le chenal d’accès à l’Ijsselmeer au sud-ouest de l’île de Texel.
Trois situations totalement différentes (approche, finale, vent, forme de la vague, …).
Mon voilier ayant un faible tirant d’eau présente l’avantage d’avoir un lest suspendu à deux voiles (quille tandem) ce qui avec le safran fait trois ‘’dérives’’ dans l’axe, conférant au bateau une bonne stabilité de route.
Le voilier resta à chaque fois bien en ligne et je n’eu jamais à me battre avec la barre pour garder le cap.
Nul doute qu’avec un autre voilier il en sera possiblement tout autre.
D’où ma question.
Que devons nous faire de plus, ou ne pas faire, pour anticiper au mieux l’évènement, avant, pendant et peut-être après ?
Aucune voile ? Pas d’appuie au moteur ? Remorquer des traînards ? ‘Matosser’ avec les équipiers sur l’avant plutôt que sur l’arrière ou à l’intérieur pour leur sécurité ? Etc. (Hypothèses que je ne retiendrais pas pour ma part).
Ma façon de procéder a jusqu’à présent parfaitement fonctionné. Mais je ne suis absolument pas certain d’être dans le vrai. Je me pose des tas de questions.
Ainsi depuis vendredi j’ai compris que le danger vient autant de l’arrière que de l’avant et que l’enfournement n’est pas plus à craindre que le rattrapage par l’arrière.
Conséquence, je fermerai dorénavant complètement la descente.
La Méd. peut être trompeuse.
Les entraînements dont je parlais avaient entre autres, lieux aux Lavezzi, à l’île Maire à Marseille ou tout bonnement dans les rouleaux de la plage si ‘inoffensive’ de la côte orientale Corse.
Mais effectivement il y a une nette différence entre les
- ‘Vagues de cap’ (Raz Blanchard, etc.) que les anglais appellent ‘Tidal rips’ ;
- ‘Rouleaux entre les îles’, (Orcades, etc.) appelés ‘Races’ ;
- ‘Clapots, tourbillons et autres’ qualifiés d’Overfalls ;
- ‘Remous dans un verre’ appelés Anker Bier de par ici, et pouvant effectivement être parmi les plus dangereux.
Mais la question concerne plus prosaïquement les vagues ou rouleaux qui durent longtemps et t’emmènent sur une grande distance.
Il ne s’agit ni du surf ‘de vague en vague’ ni de celui ‘de verre en verre’ mais bien de ces vagues qui t’embarquent durablement et par conséquent te font atteindre des vitesses où, me semble-t-il, la moindre faute de barre à toutes les chances d’être fatale.
Il n’est pas dit qu’en Méditerranée orientale vous soyez à l’abri de ces phénomènes.
Effectivement, nous connaissons des conditions très particulières, en méditerranée orientale, en particulier dans le Bosphore et le Dardanelles, ou nous attendons toujours la renverse...
Je parle aussi de quelques centaine de metres avec la vague.
!!
Quand à la vitesse atteinte faute de gps à ce moment la ...je ne peut que preciser que le seul vent apparent créé par la vitesse du bateau (calme plat du coté du vent ce jour la) à suffit à faire s'envoller une tige de botte en cuir ( qui nous servait à fourrer nos amarres)posée à l'abri du pavois, et nous l'avons vu passée 'comme une fusée, ce qui suppose une 'certaine' vitesse...non non je n'ai aucun liens de parenté avec Fernand !
Les seuls enseignements que nous en avons tirés : le bateau est resté comme sur des rails rien à faire à la barre (ce qui est tres bien pour moi, barreur mediocre !) sans doute grace à l'aide combiné de l'aileron du gourvernail et à ceux protegeant les helices .
Primordial que le bateau soit etanche' au cas ou.
Nos derives restent en positions hautes, dans ce cas notre carene ressemble (presque) à une fleche avec ses trois empennages.
Il est certains qu'au cas ou nous tomberions en travers notre situation pourrait devenir 'delicate' même si (en theorie) notre fier coursier est capable de revenir 'dans le bon sens et que nous n'avions pas seulement un metre d'eau sous la quille et pas de mat pret à se transformer en dedecteur de vase
J'aime mieux pas imaginer le scenario 'catastrophe' tu tombe en travers, le bateau est roulé, le mat touche le fond (et nous aussi !) l'eau s'engouffre par la descente ouverte et tu est coincé dans ton cockpit (cas avec harnais) ou tu est ejecté à la patouille ....et toutes les bouteilles de Pomerol et de Montagne St Emilion sont cassées
Les vivants, les morts et ceux qui vont sur la mer.... ca y est tu m'a fait peur je vais m'acheter un chalet !!
Encore plus fort... mais je n'ai pas rèussi à retrouver la musique
Tu veux que je te dise... C'est fort... très fort, et sans adjuvent, sans aide extérieure, tout à la force du jarret... Chapeau...
Bonjour Ortenau,
juste pour info...c'est quoi ton boat ?
Fde
Le trajet dangereux que tu as eu pour passer le banc est exactement cela. Les fonds qui diminuent font monter les vagues en déferlants qui tombent à peu près n'importe où. Tu as eu de la chance à ne pas chavirer, surtout puisqu'il semble que le bateau était sans barreur pendant quelques temps. Nous essayons de faire du surf autant que possible dans les régates. Pour rendre les vagues moins dangeureuses on essaie d'aller aussi vite que possible, pour que leur puissance soit distribué le plus longtemps possible pour nous pousser dans le sens que l'on veut. Si on va trop lentement, on devient comme une phare: un obstacle contre lequel la vague se brise. J'ai réussi réussi à faire du surf trois fois, vraiment, dans les quillards. Une était dans la régate Marblehead-Halifax. Vent arrière à 25noeuds avec des vagues régulières de 4m, pendant deux jours. Le spi nous roulait d'abord à babord, avec le tangon qui décendait à 1,5m des crêtes, puis la grand'voile nous tirait de l'autre coté, avec le bôme qui feloquait l'eau. Chaque vague montait derrière nous, on prenait un petit pause, et le bâteau s'élançait à 12+ noeuds. (Le loch analog ne montait qu'à 12). Quand nous sommes arrivés à Halifax il n'y avait pas d'autres bateaux - nous étions les premiers. La deuxième fois c'était dans un Soling. Nous étions à Kingston, Ontario pour C.O.R.K. Un jour, après la course, nous avons mis le spi pour rentrer dans le port. On a fait sept milles en planant, la vague d'étrave dépassait l'arrière du bateau, et nous étions tous les trois serrés autour du barreur, pour éviter que l'avant se pique. Plus récemment, nous décendions de Harpswell, Maine, à Connecticut. Encore une fois vent arrière, mais cette fois-ci en croisière. Le vent montait avec la tombée de nuit, alors nous avons enroulé le génois, et mis un ris dans la GV. Les vagues montait aussi, et on arrivait à s'envoler à 11 noeuds un sur deux quand le vent a dépassé 30 noeuds pendant toute la nuit et le lendemanin matin. Si nous aurions éssayé d'aller plus lentement, on aurait subi plus de cahots, et les manoeuvres auraient été plus difficiles. Le surf peut être très utile, mais il faut le faire dans le bon endroit et s'y préparer.
Re bonjour.
Mon boat est un Bavaria 34 Cruiser de 2008 customisé pour mes navigations boréals en solitaire.
Pour le sujet en question ce qui fut déterminant pour le maintien de la trajectoire, en comparaison de mes précédents bateaux, c’est :
- La puissance (Volvo 30cv) ;
- le Saildrive qui dans ma configuration produit le meilleur flux sur le safran ;
- L’hélice tripale de grand diamètre (Variprofile) ;
- Et comme déjà mentionné l’effet « quille longue » produit par le tirant d’eau court qui a deux voiles en tandem (même surface anti-dérive latérale qu’une profonde) limitant en sus le risque de talonnage.
Pour ‘Paulk1’ non, j’ai toujours été à la barre. Mon pilote est équipé d’un gyroscope et me satisfait pleinement y compris en conditions difficiles de vent et vagues arrières. Mais il ne serait pas assez réactif, anticipant et fin pour rester sur le fil du rasoir vu les changements de forme de la vague, de force et de gisement du vent ou de position du bateau sur la vague elle même. Aucun des réglages ‘cap’ ‘vent’ ou ‘track’ ne satisfait à la complexité d’un surf et je ne crois pas qu’il puisse y avoir un pilote apte à égaler la précision humaine en pareil cas.
Par ailleurs je ne sais pas si j’ai eu de la chance comme tu le dis, car en fait je ne me suis jamais senti en danger. C’est d’ailleurs tout le paradoxe.
Intellectuellement j’ai conscience que je suis à deux doigts d’aller au tapis (talonnage, croche, travers à la vague) mais concrètement c’est ‘fastoche’. Le calme règne et le bateau est particulièrement facile à barrer : Tu n’as quasiment rien à faire.
Qu’en serait-il si la vague se mettait à déferler ?
Quid si la vague te dépasse et tu te retrouve ralenti devant la suivante ?
Partir en travers serait-ce nécessairement synonyme de coucher le bateau ou vu la vitesse, la faible surface de voile et la puissance du moteur sera-t-il possible de revenir face au train de vagues ?
Que faire alors ?
D’accord avec toi qu’il faut aller aussi vite que possible. Avec mon bateau je considère maintenant que le risque d’enfournement est faible pour ne pas dire nul et celui d’une vague brisant par l’arrière plus important.
Enfin je fais une différence entre les surfs ‘de vague en vague’ (que je pratique également comme toi avec les voiles en ciseaux) d’avec le surf sur une seule vague sur plusieurs centaines de mètres. De vague en vague tu restes beaucoup plus manoeuvrant, la vitesse est moindre (tu accélères, puis ralentis, puis repars avec la suivante, avant de te faire rattraper, etc.). Là la vitesse est très importante et dépasse largement la vitesse de carène : Dans l’exemple de vendredi, si la vitesse de la vague était de 13 nœuds, mon bateau se déplaçait à 30 nœuds vitesse fond !
J’ai regardé sur mon Plotter. La trace me donne 0,7 mille parcouru soit 42 secondes de planage non stop ce qui correspondrait assez bien.
Que ce passe-t-il lorsqu'on loupe le surf ! Je peux vous le dire : effectivement la peur de sa vie.
À la tombée de la nuit à l'entrée de la Ria de Arosa, 40 nœuds de vent (confirmé en arrivant au port), des grains assez forts, je cherchais le passage donc pas assez attentif aux vagues. Peut de temps avant, j'avais estimé leur hauteur à 4m. Je ne peux rien dire de celle qui m'a surpris.
L'arrière du voilier à sec de toile s'est soulevé, rien d'anormal. Mais je voulais m'écarter de la petite ile qui est à l'entrée. Donc faute de barre inconsiente, si je puis dire. Mais aussi, faute de navigation car j'aurai du faire un demi mile de plus pour mieux m'aligner.
Une chance, j'étais au moteur. Dans la seconde, j'ai senti le bateau partir à tribord, impossible de contrer à la barre. J'ai mis le moteur a fond et j'ai accompagné, barre à tribord. La crète écumait lègerment, mais je ne dis pas déferlais. Le voilier s'est mis normale à la pente de la vague, peut-être un chouya plus. Puis il l'a remontée sans problème. Ça a cogné dure de l'autre côté. Mais l'important c'était de passer.
Je me suis remis de mes émotions et il a falu que je reprène mon cap initial. Donc choisir la bonne vague, pousser le moteur à fond et faire le demi tour avant que la suivante arrive. Du fait de ces arabesques, j'étais mieux aligné et j'ai pu faire quelques petits surfs mais sans aucun plaisir car trop de stress. Je pense que si j'avais été sous voile, je perdais mon bateau.
RV
À cette vitesse-là, il faudrait d'insrire à l'équipe d'Hydroptère!
Bonjour à tous (et à toutes !)
Peut-être y a-t-il confusion entre "planner" et "surfer"...
Le planning est réservé aux bateaux légers capables de dépasser durant une longue période leur vitesse limite de carène. (Tous les bateaux de régate aujourd'hui et certains bateaux de course croisière)
Le surf est une posture très courante ateinte au portant par n'importe quel bateau de croisière navigant dans une mer formée avec un vent soutenu. Si le bateau est bien équiibré, le pilote automatique barre sans problème. La vitesse atteinte durant quelques secondes dépend : de la taille du bateau, de la hauteur et de la forme des vagues, de la force du vent et de la surface de voile portée à ce moement-là. (14,4N pour l'Oie Sauvage dans le Pacifique sud)
A+ Sergio
http://sergeetdomi.blog4ever.com/blog/index-490015.html
Tu as raison car 0,7 nm en 42 s cela fait grosso modo ...60 nds !!!
Effectivement. Pas fortiche en maths.
Ce que j’ai comme données c’est 0,7 mille parcouru et 16,7 noeuds de vitesse surface.
Après : Vitesse de la vague ?? Durée ?? Sur le moment cela semble une ‘éternité’.
Pour moi cela me suffit pour qu’à l’avenir je n’hésite plus à patienter au large ou chercher une autre solution.
Pour avoir ete dans la même situation (mais avec beaucoup plus d'eau sous la quille !) je confirme que la vitesse n'est pas le plus important .
Ce qui compte c'est : passer sans casse
D'ailleur perso nous n'avons aucune idée de la vitesse atteinte ,car sans gps et sans speedo (donc ni fond ni surface )